Les âmes d'Atala

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Histoires hétéroclites

Les Ames d’Atala

Fabula

Les Féeries intérieures

Feuilles d’automne-1 Feuilles d’automne-2

Le Grognard-1

Le Grognard-2

La Manche libre, édition de Cherbourg, 23 janvier 2010, p. 26
La Presse de la Manche libre, 23 janvier 2010, p. 13

Céline Guénolé, « Des inédits de Gourmont réunis en un volume », La Presse de la Manche libre, 1er 2010, p. 6

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire :

AVIS AU LECTEUR, par Christian Buat

HISTOIRES HETEROCLITES

Le petit médecin
Vieux poète !
L’automate
L’alcool
Le camaldule
De l’action morale ou le dieu des propriétaires
Métaphrases : Les actes de saint Maximilien, martyr
Lettre à un marabout
La marquise
Le sang violet
Le mot qu’il ne fallait pas dire
Le polichinelle
Hélène Jégado
La deux mille et unième langue
L’homme des bois
Les bons parents
Le premier homme
Notre ancêtre
Fable

LE DESTRUCTEUR

Le bracelet
Avant l’amour
Elva
D’un pays lointain
L’âme que je cueillis
L’une ou l’autre
Le panorama de la vieille dame

REFERENCES

LES PROMENADES NARRATIVES DE REMY DE GOURMONT, par Mikaël LUGAN

 

23/12/2013 - Commenter

Histoires hétéroclites

HISTOIRES HETEROCLITES

 Les Amateurs de Remy l’attendent avec impatience, mais comme vous avez pu le remarquer, la date de parution d‘Histoires hétéroclites a été reportée à quelques semaines. Ce retard est dû à l’imprimeur qui n’a pas su respecter ses délais à cause de problèmes informatiques puis de surcharge de travail. C’est Noël, vous comprenez ! Le petit Jésus vient nous emmerder jusque dans les ateliers ! En attendant, allez donc lire, à l’occasion de la pressante parution de cette édition collective en partie originale,  quelques réflexions sur la science du livre ici, sur l’excellent blog d’un libraire d’occasion et de ses amis, Feuilles d’Automne… Lire la suite »

19/12/2009 - Commenter

Histoires hétéroclites

HISTOIRES HETEROCLITES

sortie prévue le 15 décembre 2009

Edité par les Ames d’Atala : Histoires hétéroclites, suivi du Destructeur . Ces textes de Remy de Gourmont, réunis par Ch. Buat & M. Lugan, — et postfacés par ce dernier, — ont pour commun d’avoir connu une édition pré-originale, journal ou revue, et de n’avoir jamais été, — à quelques exceptions près, — recueillis par la suite. L’ordre suivi est chronologique, sauf pour sept textes révélés être les chapitres d’un roman inédit, — et incomplet : le Destructeur.flyergourmontada

25/11/2009 - Commenter

Les âmes à la Chèvre

La Chèvre

Salon d’éditions livresques et musicales

revient du 22 au 24 avril 2022 !

Au programme, comme d’habitude, des stands hétéroclites d’éditeurices indépendantEs de bouquins, de brochures, de fanzines.

Vous y trouverez aussi des labels de l’ombre, aux productions plus ou moins bruitistes.

Mais zaussi des présentations de bouquins, suivies de débats/ discussions / échanges.

Mais itou des ateliers créatifs, des écoutes radiophoniques, des expos / rétrospectives, des concerts loufoques, baroques et bruyants.

Sans oublier du miam miam, du glou glou, du bla bla, du ha ha et du grr grr.

De la vie, quoi, du bordel…

Des questions? Des remarques? Des insultes? Ecris à lachevre@azqs.com !

7/04/2022 - Commenter

Poet·e·ss·e·s. Qu’est-ce qu’une femme poète ?

 Poet·e·ss·e·s

Qu’est-ce qu’une femme* poète ? Histoire, création, politique. »

11, 12 et 13 mai 2020

à l’École Normale Supérieure (de Paris), à l’Université Paris 8 et à l’Université Paris 3

 

Le mot poétesse, apparu au XVIe siècle, s’est chargé au fil du temps de connotations péjoratives. Délaissée au XVIIe pour la forme masculine, cette dérivation de poète réapparaît notamment au XIXe siècle, dans le contexte d’une multiplication des œuvres écrites par des femmes, afin de les différencier des productions poétiques sérieuses. Nombre de créatrices ont alors rejeté ce terme devenu marginalisant. Cette histoire contrastée explique en partie la persistance, aujourd’hui encore, d’un flottement terminologique. Là où l’expression anglaise woman poet fait consensus, on parle en espagnol de (mujer) poeta autant que de poetisa et, en français, tantôt d’une poétesse, d’un poète (au masculin), d’une poète (au féminin), d’une femme-poète ou encore d’une poète-femme.

L’indétermination quant à la désignation est symptomatique du rejet qu’ont souvent inspiré celles qui, en tant que minorité, ont sans cesse été renvoyées à leur altérité. Dans les ouvrages généralistes, la production poétique des femmes est bien souvent réduite à quelques noms jalonnant les siècles de l’histoire littéraire : Sappho, Marie de France, Louise Labé, Sor Juana Inés de la Cruz, Marceline Desbordes-Valmore, Emily Dickinson, Gertrude Stein, etc. Cette invisibilisation a été notamment mise en lumière par les travaux de la critique littéraire féministe, qui a pointé du doigt ce qu’Hélène Cixous, en France, a nommé « le refoulement de la femme ». Ces travaux ont permis à de nouvelles voix de porter dans ces cinquante dernières années. Pourtant, le problème demeure : Liliane Giraudon, en 1994, réitère ce constat dans la préface de son anthologie Poésie en France depuis 1960, 29 femmes ; et le volume de l’anthologie poétique parue en 2000 chez Gallimard consacrée au XXe siècle ne comprend que 15 femmes pour 173 hommes, pour ne donner que deux exemples. Aujourd’hui encore, les femmes qui écrivent de la poésie sont nombreuses, mais la plupart du temps mal visibilisées par les milieux éditoriaux et les médias.

La poésie se lit moins que le roman, certes, mais le cas de femmes poètes devenues célèbres sur les réseaux sociaux – Rupi Kaur, Orion Carloto, Najwa Zebian – et, récemment, l’étude de Jan Clausen en introduction à l’anthologie poétique Je transporte des explosifs, montrent qu’un public fidèle existe et est en attente de productions poétiques de femmes. Il demeure que beaucoup doivent encore inventer leur propre chemin vers une certaine reconnaissance. C’est là le prolongement d’une longue histoire de détours et de stratégies : songeons par exemple à tous les poèmes publiés anonymement dans des recueils collectifs, par les Précieuses du XVIIe siècle, et aux pseudonymes masculins adoptés par les écrivaines, notamment au XIXe siècle, de Fernán Caballero à Gérard d’Houville. Si ces démarches sont plus largement celles des femmes de lettres, la poésie, longtemps considérée comme le plus exigeant des genres littéraires, a cristallisé de manière exacerbée un dispositif d’exclusion dont les créatrices du XXIe siècle sont encore tributaires.

Dans le cadre universitaire français, malgré l’augmentation du nombre de travaux sur les femmes poètes, due notamment à l’essor des études de genre, la recherche peine à rendre à leur production sa juste place, alors même qu’elle est déjà très développée en Amérique du nord. Ce colloque universitaire de trois jours a pour finalité d’attirer l’attention sur ce retard, en rassemblant les entreprises de recherche existantes autour d’un panorama international et transséculaire. Son intitulé, très large, permettra de favoriser une approche pluridisciplinaire, au croisement de la sociologie, de l’histoire, des études de genre et de la littérature. Cet événement n’a naturellement pas pour finalité une quelconque exhaustivité ; il est plutôt animé par le désir de proposer des « états généraux » de la poésie écrite par des femmes, afin de remettre le sujet sur le devant de la scène et, nous l’espérons, de donner naissance à des projets futurs.

De même qu’elle rejette la notion d’« essence féminine », notre démarche voudra rendre compte, notamment, de la caducité de la notion de « poésie féminine ». Celle-là, en effet, réunit artificiellement des pratiques hétéroclites sous couvert de leur « altérité » dans un référentiel pensé et défini comme exclusivement masculin. Nous explorerons au contraire la diversité de la production poétique de femmes de zones géographiques, de cultures et de langues diverses et qui toutes, se situent à l’intersection d’identités multiples (raciales, sexuelles, culturelles). Cette attention portée à la variété des textes poétiques et de leurs autrices sera l’occasion de réaffirmer la porosité d’un genre aujourd’hui plus que jamais protéiforme.

*

Les propositions de communication pourront suivre les axes de recherche suivants :

Le genre poétique en question : Comment s’approprier un langage poétique originellement pensé par et pour les hommes ? Comment la production poétique des femmes est-elle parvenue à se détacher de l’autorité des créations masculines ? Quelles spécificités dans la réappropriation du genre poétique ? Quelles résistances spécifiques au genre ?

Stratégies d’écriture et de publication : Quelles contraintes symboliques, financières, matérielles pour atteindre à l’écriture poétique ? Quelles variations historiques et géographiques dans les stratégies d’écriture et de publication ?

Questions de convergences : Quelle place accordée aux pratiques poétiques non européennes et/ou non blanches dans le cadre européen ? Quelles spécificités intersectionnelles ? Comment la question du genre (gender) s’articule-t-elle à celles de l’identité raciale, culturelle, sexuelle dans la construction de l’autorité de la voix poétique ?

Le genre (gender) du poème : Quel genre grammatical adopter en tant que femme poète ? Quelles tentatives pour féminiser la langue poétique ? Comment traduire en français des écrits qui, dans leur langue source, sont au genre neutre ? Quelles transformations, quelles résistances et réalisations pour une poésie neutre/queer ? Quelle place pour les identités queer en poésie ?

Évolutions et variations : Quel rôle des femmes poètes dans l’histoire littéraire générale ? Quelle place dans la presse et les anthologies mixtes ? Quelle diversité des situations pour les femmes poètes, selon la zone culturelle et la période historique ? Quelles époques propices à l’émergence de voix poétiques féminines ?

Questions de réception : Quelles réceptions pour les femmes poètes au fil du temps ? Qui lit les femmes poètes ? Pour qui écrivent-elles, selon les époques et les zones géographiques ?

                                                                      ***

Le colloque aura lieu les 11, 12 et 13 mai 2020, respectivement à l’École Normale Supérieure (de Paris), à l’Université Paris 8 et à l’Université Paris 3. Le colloque universitaire s’intégrera dans une programmation culturelle plus large qui, durant quelques jours, réunira poètes, traducteur·rice·s, éditeur·rice·s, libraires et chercheur·euse·s autour de tables rondes, lectures, performances, ateliers d’écriture et de traduction, dans des lieux universitaires et culturels, afin de faire entendre les voix des poéte·ss·e·s d’hier et d’aujourd’hui. Une publication des actes du colloque est prévue. Les propositions de communication devront s’étendre à 350 mots au maximum et sont à envoyer, accompagnées d’une bio-bibliographie d’environ 3 lignes, avant le 30 janvier 2020 à l’adresse suivante : colloquefemmespoetes@gmail.com.

*

Comité scientifique :

Nathalie Koble (ENS), Martine Créac’h (Paris 8), Abigail Lang (Paris 7),

Vincent Broqua (Paris 8), Laure Michel (Paris 4), Françoise Simasotchi-Brones (Paris 8).

Comité d’organisation :

Lénaïg Cariou (Paris 8), Camille Islert (Paris 3), Zsofia Szatmari (Paris 8–ELTE), Elvina Le Poul (Paris 8), Marie Frisson (Paris 3-ENS), Claire Finch (Paris 8), Nessrine Naccach (Paris 3), Khadija Benfarah (Paris 4), Solène Méhat (Paris 8), Lucile Dumont (EHESS), Mathilde Leïchlé (EPHE).

Contact : lenaig.cariou@ens.fr ; camille-islert@club-internet.fr ; zsofszatmari@gmail.com

7/01/2020 - Commenter

Le Désarroi

Le Mercure de France réédite, après Sixtine, Le Désarroi de Remy de Gourmont. Ce roman dit anarchiste, longtemps inédit, qui a été publié pour la première fois en 2006 par Nicolas Malais aux éditions du Clown Lyrique, eut un avant-texte symboliste, Le Destructeur, dont plusieurs chapitres parurent dans Le Journal et dans quelques autres périodiques entre 1894 et 1896. D’après Mikaël Lugan, qui a contribué avec Christian Buat à la parution de ce texte en 2009 aux Âmes d’Atala (à la suite d’Histoires hétéroclites, recueil de texte aujourd’hui épuisé), Gourmont, qui avait dispersé partie de la matière romanesque dans son recueil de contes D’un pays lointain, remania et recomposa son manuscrit à la fin du XIX e siècle pour en faire Le Désarroi, où s’entremêlent occultisme et anarchisme.

 

Bref, Le Désarroi…

 

Pour se reprendre et se rejeter dans la nuit, Salèze recula vers le passé, courut après ses amours mortes et, les ayant saisies à la gorge, il les maintenait sous son regard, à genoux devant lui, les yeux pâles et la bouche tremblante : il se donnait le pouvoir d’arrêter les larves et de surprendre leur fuite vers le fleuve de sable dont elles sont les nymphes.

À la toute fin du XIXe siècle, dans un Paris secret, se préparent de sanglantes exactions anarchistes. Salèze, grand cérébral, financier occulte d’attentats, destructeur de valeurs morales et religieuses, manie la métaphore avec éclat – entre Blake, Dante et Maldoror – pour tenter d’attirer dans son monde extraordinaire et nihiliste la belle mais rétive Élise. Ésotérisme, anarchisme, paradis artificiels : tous les moyens semblent bons aux personnages du Désarroi pour «se délivrer de la chaîne des causes». Mais viendra l’heure des choix ou de la catastrophe annoncée…

3/08/2018 - Commenter

Pour info, Clothilde a participé aux âmes, il y a sept ans maintenant, pour la couverture des Histoires hétéroclites de Remy de Gourmont…

18/04/2017 - Commenter

Le défi libertaire (ah ah !)

Le défi libertaire

Colloque international et pluridisciplinaire à la FLSH de Limoges, du 24 au 25 novembre 2016

L’ambivalence de la notion de liberté est un enjeu majeur de toute pensée thématisant le rapport entre individu et collectivité, entre autonomie régionale et pouvoir central, entre action individuelle et dogme.  Dans l’histoire des idées, c’est la pensée libertaire qui cherche à faire valoir l’individu dans son autonomie. Elle s’inscrit autant dans la philosophie politique que dans les domaines des arts et des lettres, soit sous forme d’une revendication, soit dans le but concret de réaliser des visions utopiques à travers de projets concrets  – comme la création de communautés autonomes et d’ateliers d’artistes ou des actions écologique et altermondialistes.  Souvent identifie – tantôt pour des bonnes raisons, tantôt à tort –   à l’anarchiste, le libertaire peut aussi être considéré comme l’héritier d’un certain libéralisme radical aujourd’hui mis à mal dans nos « démocraties modernes ».

En effet, le défi libertaire reste pertinent  – dans un monde où la sécurité et l’économie priment sur individu et son intégrité, où les derniers représentants du libéralisme politique se résignent,  où la « République des algorithmes » avec son système d’évaluations transforme les sociétés, où l’habeas corpus finit par se transformer en corpus habent.

L’accent du colloque sera mis sur la question de l’autonomie de l’individu ou des collectifs humains à travers l’histoire des idées ainsi que sur ses représentations. Un autre centre d’intérêt sera l’impact d’une attitude libertaire dans les arts (mail art, street  art, graffitis…) et dans l’action politique (guerilla gardening, flash mob, squatting…).  Pour certaines pistes à explorer, veuillez consulter l’argumentaire plus détaillé  que vous trouverez en annexe.

Le colloque s’adresse à toutes les disciplines du domaine des lettres et des sciences humaines. Le comité scientifique prêtera pourtant une attention spéciale aux propositions axées sur l’approfondissement théorique de la notion de « libertaire ».

Organisation                                                             Directeurs :

EHIC (EA 1087)                                      Till Kuhnle, Philippe Colin, Luis Fe-Canto

Comité scientifique:

Ioan Pop-Curşeu (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca), Henning Krauß (Augsbourg),, Robert Reimer (University of North Caorlina, Charlotte), Jean-Marie Grassin (Limoges), Betrand Westphal (Limoges), Christine de Buzon (Limoges) et les organisateurs du colloque.

Agenda :

Le colloque aura lieu du 24 au 25 novembre 2016 à la FLSH de l’Université de Limoges. Les propositions (titre  provisoire,  résumé,  laboratoire de rattachement, CV succinct) seront à adresser aux trois organisateurs  avant le 20 juillet 2016 ;  le comité scientifique se réunira le 30 juillet 2016.  Comme nous envisageons une sortie rapide des actes, nous avons fixé le 20 décembre 2016 comme date butoir pour la soumission des articles qui seront soumis à un comité de lecture.

Annexe

Le défi libertaire – argumentaire 

L’ambivalence de la notion de liberté est un enjeu majeur de toute pensée thématisant le rapport entre individu et collectivité, entre autonomie régionale et pouvoir central, entre action individuelle et dogme… Chez Rousseau, la volonté générale primait la volonté individuelle – et ainsi la liberté de la nation celle des individus. La Révolution adopta pour devise la formule trinitaire de « liberté, égalité et fraternité » préconisant ainsi un concept de liberté qui soumet la liberté individuelle aux impératifs éthiques exprimés à travers les deux autres concepts de cette formule. La pensée des Lumières en Allemagne en revanche mettait l’accent sur l’action individuelle en postulant l’impératif catégorique (Kant) ou en déclarant que l’État est fait pour les hommes et non pas les hommes pour l’État  (Lessing) ; dans la littérature du Sturm und Drang, ce fut le culte de l’individu insoumis (Goethe : Götz de Berlchingen, Schiller : Les Brigands) dont allaient s’emplir maints auteurs de la Jeune Allemagne.

Pour le libéralisme anglais, l’État doit protéger notamment la liberté des entrepreneurs. Raillé par Marx et Engels, Max Stirner défendait même la liberté totale de l’individu.  Malgré sa vision de l’homme égoïste, ce « jeune hégélien » a pourtant fourni un instrument de réflexion permettant de scruter le fond idéologique de tout discours tenu sur la liberté.  En 1857, dans une lettre adressée à Pierre Proudhon, Joseph Déjacque,  opposa le « libertaire » au « libéral » pour dénoncer les déboires du capitalisme. Dorénavant, le terme « libertaire » sera souvent associé à l’anarchisme. Dans les années 80, un jeune sociologue français, Jean-Marie Guyau, qui attira l’attention de Nietzsche avec son Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction et son étude sociologique L’Irréligion de l’avenir, pose les fondements d’une éthique libertaire.

Dans son essai La Morale anarchiste (1889), Pierre Kropotkine cherchait à dépasser l’impératif kantien : « Le bonheur de chacun est intimement lié au bonheur de tous ceux qui l’entourent ». Seul une société respectant ce principe saurait parer les instincts destructeurs. Cela va à l’encontre a ce nihilisme qui, s’appuyant souvent sur une lecture erronée de Nietzsche, se repend dans toute l’Europe. Un courant plus doctrinaire, en revanche, naquit avec l’anarcho-syndicalisme de Georges Sorel, auteur des Réflexions sur la violence – livre prisé par les futuristes et par Mussolini. En France, par ailleurs, on continue à parler d’un « anarchisme de droite » qui est situé dans les sillons d’auteurs comme Céline. Reste à noter qu’aux États-Unis, un autre courant de droite qui revendique une sorte d’anarcho-capitalisme est appelé «les  libertarians ».

En Allemagne, les auteurs libertaires et anarchistes jouaient un rôle particulièrement important dans les mouvements révolutionnaires à la fin de la Première Guerre mondiale. En outre, Michael Löwy constate depuis cette époque l’influence croissante d’un judaïsme libertaire sur la pensée critique. Celui-ci repose sur une interprétation du messianisme selon laquelle la rédemption dont nécessairement se produire dans l’Histoire (Sholem, Benjamin, Buber).

Dans le domaine hispano-américain les idéaux libertaires ou anarchistes ont eu une influence durable. Le dynamisme violent des protestations agraires andalouses, l’action directe, l’anticléricalisme, le poids mythique d’organisations anarchistes telles que la « Mano Negra » ou le rôle clé du syndicat anarchiste CNT dans l’organisation de la lutte ouvrière dans les villes espagnoles firent de l’Espagne une terre de choix pour les anarchistes européens dans les premières décennies du XXe siècle. L’Espagne put même devenir la terre de l’utopie anarchiste pendant les premiers mois de la Guerre Civile espagnole. Ce désir d’utopie traversa aussi l’Atlantique pour prendre racine dans les terres américaines. Il y laissa une empreinte durable faite des parcours littéraires et politiques très visibles dans les premières décennies du XXe siècle. Dans ce contexte, par ailleurs, il ne faut pas oublier la littérature anti-belliciste dans le cadre colonial (par exemple les guerres pour le contrôle du Rif marocain entre 1909 et 1927). C’est cette idée de parcours et de présence des figures anarchistes dans la société et littérature hispanique qui constitue le fil rouge entre le passé et le renouveau des idéaux anarchistes ces dernières années.

La « greffe » libertaire fut d’autant plus vigoureuse en Amérique Latine (et tout particulièrement dans le cône sud) qu’une certaine tradition de défiance voire même de rupture face aux structures impériales puis républicaines s’était installée parmi les
populations métisses, noires et indigènes. Ainsi, à la fin du XIXe siècle le genre littéraire « gauchesque » constitua-t-il, en Argentine, une célébration nostalgique du mode de vie et des formes d’expression culturelles libertaires des gauchos. Au cours de la même période, l’arrivée massive d’immigrés européen en quête d’une vie meilleure dans le Nouveau Monde déboucha sur l’émergence d’un puissant mouvement ouvrier anarcho-syndicale radicalement anti-politique. Mais l’idéologie libertaire ne fut seulement l’apanage des masses ouvrières paupérisées et désenchantées : dès la fin du XIXe siècle son influence s’étendit à une fraction importante de l’intelligentsia littéraire en Argentine et dans d’autres pays d’Amérique Latine. Même si l’anarchisme, qui a connu un brutal déclin à partir des années 30, ne constitue plus aujourd’hui une force politique et idéologique significative en Amérique Latine, il peut être tentant de le rapprocher de certains courants indianistes contemporains – on pense tout particulièrement au mouvement néo-zapatiste dans l’état du Chiapas au Mexique.

Après la Deuxième Guerre mondiale, l’esprit libertaire animait les contestataires des années 68 revendiquant « l’imagination au pouvoir » ainsi que les mouvements écologiques et pacifistes. Mais c’est avant tout dans le domaine des arts qu’il reçut un nouveau souffle avec des courants comme Fluxus ou les situationnistes (Guy Debord, Vaneigem).

Maints penseurs nord-américains, à l’instar de Marcuse ou Chomsky, s’inscrivent alors dans cet élan libertaire.  En retour, les courants libertaires nord-américains, nourris de sources hétéroclites comme le transcendantalisme de Thoreau ou d’Emerson du XIXe siècle, le mouvement contestataire autour du procès de Sacco et Vanzetti dans les années 1920, le African-American Civil Rights Movement,  jusqu’au mouvement pacifiste de la contre-culture en passant par la beat generation (Kerouac, Ginsburg et comparses), vont durablement influencer la pensée émancipatrice européenne.

Pour la pertinence de cette manière de penser, on peut citer maints exemples comme la renaissance d’un Camus « libertaire » ou le travail des caricaturistes de Charlie Hebdo, sans pour autant oublier les whistleblowers (lanceurs d’alerte). En effet, le défi libertaire continue – dans un monde où la sécurité et l’économie priment sur l’individu et son intégrité, où le néolibéralisme finit par effacer toute distinction entre gouvernants et gouvernés, où les derniers représentants d’un libéralisme politique se résignent,  où la « République des algorithmes » avec son système d’évaluations transforme les sociétés, où l’habeas corpus finit par se transformer en corpus habent.

L’accent du colloque sera mis sur la question de l’autonomie de l’individu ou des collectifs humains à travers le contexte historique esquissé ci-dessus et la philosophie politique ainsi que sur sa représentation en littérature et au cinéma. Un autre centre d’intérêt sera l’impact d’une attitude libertaire dans les arts (mail art, street  art, graffitis…) et dans l’action politique (guerilla gardening, flash mob, squatting…). D’ailleurs, ancien fief de la Résistance, le Limousin peut être considéré comme une terre d’accueil privilégiée pour les communautés d’artistes et des différents groupes d’inspiration libertaire.

4/07/2016 - Commenter

Sabatel et Dead beer

Pour celles et ceux qui suivent, Sabatel a réalisé la couverture du coruscant Histoires hétéroclites suivi du Destructeur de Remy de Gourmont que les Âmes d’Atala ont publié en 2009 et qui est à présent complètement épuisé !

Elle joue également dans Cheshire Cat et dans Dead Deer.

Dear Deer est un duo français lillois, composé de Federico Iovino (Popoï Sdioh) et de Sabatel donc (Cheshire Cat). Ce duo aux sonorités industrielles et post-punk, a officiellement vu le jour cette année, apparaissant en live pour la première fois pour la release party «Des Jeunes Gens Mödernes II», la fameuse compilation de post-punk/coldwave français d’Agnès B. Après une démo 3 titres enregistrée courant 2015, le premier album est prévu pour l’année 2016.

https://www.facebook.com/deardeerfr/?fref=ts

https://www.youtube.com/watch?v=Fg9cYCSunfs

https://www.youtube.com/watch?v=O4xBkzPMPqk&feature=youtu.be

Et Dead Beer jouera le dimanche 03 janvier prochain avec Savage republic. Et ouais.

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30/12/2015 - Commenter

Sciences et Pataphysique

Sciences et Pataphysique – Tome I : Savants reconnus, érudits aberrés, fous littéraires, hétéroclites et celtomanes en quête d’ancêtres hébreux, troyens, gaulois, francs, atlantes, animaux, végétaux…
Marc Décimo, Les presses du réel – domaine Avant-gardes – collection Les Hétéroclites
  Marc Décimo Sciences et Pataphysique Tome I : Savants reconnus, érudits aberrés, fous littéraires, hétéroclites et celtomanes en quête d’ancêtres hébreux, troyens, gaulois, francs, atlantes, animaux, végétaux...

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paru en septembre 2014
édition française
18 x 25,5 cm (broché)
1056 pages (ill. n&b)
34.00 €
Comment, du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, un point de vue scientifique émerge en matière d’origine des langues et des peuples / pourquoi et comment sur cette question se constituent des savoirs et des zones de non-savoir ? Le premier des deux volumes constituant cette publication porte sur l’histoire des mythes d’origine et examine la manière dont la science s’arrache de ce qui est aujourd’hui défini comme de la pseudo-science.
Quelle langue parlaient Adam et Ève au paradis, situé en Bretagne, si ce n’est le breton de Tréguier ? Et le serpent ? Ulysse a-t-il vraiment navigué sur la mer Égée ou sur la mer du Nord ? Comment peut-on, sans le savoir, être Polonais à Saint-Étienne, Lapon à Rennes, Mongol en Bretagne… Les Gaulois des bords de la Marne ont-ils appris à lire en scrutant les quartiers de la lune ? Avaient-ils pris racine ? Que sont devenus les Atlantes ? Les Mandchous de Chine et les Mandés d’Afrique ont-ils vraiment quelque affinité avec les Normands ? Qu’en pense la médecine ? L’archéologie ? De quoi dissertait-on aux réunions de la première Société de linguistique de Paris ? Les pratiques sexuelles spéciales des Vendéens constituent-elles un trait ethnique ? Leur parapluie sert-il à s’abriter de la pluie ou bien dissimule-t-il d’ancestrales pratiques ethniques ? Les menhirs de Carnac ne signalent-ils pas les tombes de guerriers troyens, égarés après la bataille et un long voyage ? Le fée-minisme n’est-il pas à l’évidence d’essence gauloise ? Qu’apprend-on à la lecture du Bottin sur l’origine gauloise des noms propres français ? Vercingétorix a-t-il des descendants ?
Comment en matière d’origine des langues et des peuples, du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, émerge un point de vue scientifique, des zones de savoirs et des zones de non-savoirs.
Le premier des deux tomes constituant cette publication porte sur l’histoire des origines et examine la manière dont la science (celle décrite au tome II) s’arrache de ce qui est aujourd’hui défini comme mythes.
Voir aussi le tome II : Comment la linguistique vînt à Paris – De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure.
Maître de conférences à l’université d’Orléans, Régent du Collège de ‘Pataphysique (chaire d’Amôriographie littéraire, ethnographique et architecturale), Marc Décimo est linguiste, sémioticien et historien d’art. Il a publié un vingtaine de livres et de nombreux articles sur la sémiolologie du fantastique, sur les fous littéraires(Jean-Pierre Brisset – dont il a édité l’œuvre complète aux Presses du réel –, Paul Tisseyre Ananké) et sur l’art brut, sur Marcel Duchamp (La bibliothèque de Marcel Duchamp, peut-être, Marcel Duchamp mis à nu, Le Duchamp facile, les mémoires de Lydie Fischer Sarazin-Levassor, Marcel Duchamp et l’érotisme) et sur l’histoire et l’épistémologie de la linguistique.

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23/09/2014 - Commenter

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