Les échafauds du romanesque
De la guillotine on ne retient jamais que l’effet de rupture, l’effondrement d’un monde auquel la Terreur met un terme, définitivement. C’est oublier que la guillotine s’inscrit dans la mémoire, qu’elle découpe alors un nouvel espace de représentation auquel la peinture, la photographie, le cinématographe, musées de cire et salons de coiffure, se trouvent assujettis…Visages plus purs exaltés par la lunette, visions figitives -« un éclair…puis la nuit! »- qui obéissent à la logique de l’instantané: le fil de la guillotine commande l’exposition romanesque du visage. L’échafaud fonde une scène nouvelle, suscite une constellation d’images et de textes. Singulière machine, -appareil funèbre,- vrai objet de désir. La littérature romanesque du XIXe siècle se renouvelle, s’édifie, s’échafaude à partir de la guillotine, avec vue sur la Grève.
Vienne fin de siècle
En sept études, Carl Schorske dévoile la naissance de notre modernité. Celle-ci commence à Vienne, dans les années 1880, où la bourgeoisie libérale, parvenue au pouvoir, traduit ses espérances dans le prodigieux remodelage de la Ringstrasse. Mais le peuple tenu à l’écart de la scène politique y fait une brutale irruption, guidé par les leaders antisémites. Face à ce déferlement de violence politique dont Hitler saura s’inspirer, beaucoup rejettent les illusions de leurs pères : à la raison, ils opposent le sentiment ; aux normes sociales, ils substituent la libération des instincts ; à l’empire multinational, ils préfèrent une terre promise. Herzl bâtit l’État juif, Freud libère l’inconscient, Otto Wagner esquisse la ville de demain, Klimt révèle les visages d’Éros, Kokoschka révolutionne le langage et Schoenberg invente la musique.
Carl E. Schorske (1915-2015)
Historien américain de la culture, successivement professeur à l’Université wesleyenne, à Berkeley et à Princeton, il a également publié De Vienne et d’ailleurs (Fayard, 2000).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Yves Thoraval
revu par Éric Vigne
Préface inédite de Jacques Le Rider
Au commencement était…
Depuis des siècles, nous nous racontons sur les origines des sociétés humaines et des inégalités sociales une histoire très simple. Pendant l’essentiel de leur existence sur terre, les êtres humains auraient vécu au sein de petits clans de chasseurs-cueilleurs. Puis l’agriculture aurait fait son entrée, et avec elle la propriété privée. Enfin seraient nées les villes, marquant l’apparition non seulement de la civilisation, mais aussi des guerres, de la bureaucratie, du patriarcat et de l’esclavage.
Ce récit pose un gros problème : il est faux.
David Graeber et David Wengrow se sont donné pour objectif de « jeter les bases d’une nouvelle histoire du monde ». Le temps d’un voyage fascinant, ils nous invitent à nous débarrasser de notre carcan conceptuel et à tenter de comprendre quelles sociétés nos ancêtres cherchaient à créer.
Foisonnant d’érudition, s’appuyant sur des recherches novatrices, leur ouvrage dévoile un passé humain infiniment plus intéressant que ne le suggèrent les lectures conventionnelles. Il élargit surtout nos horizons dans le présent, en montrant qu’il est toujours possible de réinventer nos libertés et nos modes d’organisation sociale.
Un livre monumental d’une extraordinaire portée intellectuelle dont vous ne sortirez pas indemne et qui bouleversera à jamais votre perception de l’histoire humaine.
Le Perroquet de Flaubert
Octave Mirbeau : vie et fiction, théâtre, critique d’art et amitiés
Octave Mirbeau. Life and Fiction, Drama, Art Criticism, and Friendships
Octave Mirbeau : vie et fiction, théâtre, critique d’art et amitiés
ROCKY MOUNTAIN MODERN LANGUAGE ASSOCIATION CONFERENCE
CALL FOR PAPERS 2024 / APPEL À COMMUNICATION 2024
Conference Dates / Dates de la conférence : October 10-12, 2024 / du 10 au 12 octobre 2024
Conference Location / Lieu de la conférence : Las Vegas, Nevada
Deadline for Abstracts / Date limite pour les résumés : April 1, 2024 / 1er avril 2024
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Please send a 250-word abstract on Octave Mirbeau’s life, fiction, drama, art criticism or friendships, in French or English, along with a short academic biography to Frederic Leveziel (University of South Florida) at fleveziel@usf.edu by April 1, 2023. Please include your name, affiliation, telephone number and e-mail address.
Veuillez adresser une proposition d’intervention de 250 mots sur la vie, la fiction, le théâtre, la critique d’art ou les amitiés d’Octave Mirbeau, en français ou en anglais, ainsi qu’une courte biographie académique à Frédéric Leveziel (University of South Florida) à fleveziel@usf.edu avant le 1er avril 2023. Merci indiquer votre nom, affiliation, numéro de téléphone et adresse électronique.
Style et violence
« Je n’avais pas de moustache… mais j’avais une grosse barre de fer. » C’est par cette phrase qu’un ancien commissaire d’Action française résume son engagement de jeunesse.
Quel est le lien entre le style et la violence dans les groupuscules d’extrême-droite ? Comment l’un et l’autre définissent-ils une hiérarchie et un ordre social ?
Pour répondre à cette question, Emmanuel Casajus a étudié plusieurs de ces groupes et s’est immergé une année au sein de l’Action française. Le récit qu’il livre nous plonge dans la vie de sa section parisienne, dans ses tracas quotidiens, dans la concurrence terrible que lui livrent des mouvements plus violents et plus… stylés.
Emmanuel Casajus est docteur en sociologie, membre du Laboratoire du Changement Social et Politique (Université de Paris) et auteur du Combat culturel, images et actions chez les Identitaires (L’Harmattan, 2014). Il a enseigné dans les universités Paris VII, Paris Nanterre et Clermont-Auvergne.