Irish boxers
Loin des jeux olympiques, le noble art :
Téléfilm de Daniel Vigne (2005), cette nuit à 01h15 sur France2 avec Géraldine Chaplin, Stépane Freiss et Jane Birkin. Et c’est interdit au moins de 10 piges ! Waouhhhh !
Le résumé :
En 1890, victime d’un grave emphysème pulmonaire, Robert Louis Stevenson, 40 ans, s’installe avec sa femme Fanny sur l’île d’Upolu, dans l’archipel des Samoa. L’écrivain et sa femme vivent dans leur «falé», leur domaine, en harmonie avec les indigènes, dont la civilisation les fascine. Stevenson trouve en eux une nouvelle source d’inspiration. Mais autour d’eux, la crise gronde : sous l’influence d’une firme allemande qui veut s’emparer du marché de la noix de coco, le gouvernement colonial a placé au pouvoir un souverain fantoche et expulse les habitants de leurs terres. Mataafa, le roi légitime, dont la petite fille a été recueillie par les Stevenson, est sur le point de répondre aux provocations…
Pour les insomniaques ainsi que ceux et celles qui ignorent les circonstances de la mort de Stevenson, peut-être ce téléfilm les éclairera-t-ils. Robert Louis Stevenson est mort en 1893, à Vailima aux Samoa. Il s’était réfugié là-bas pour pallier à ses problèmes respiratoires. Mais le bon air des îles n’a pas suffit à le sauver. Il est mort d’une crise d’apoplexie au milieu des Samoans qu’il défendit corps et âme contre les colons allemands. Le Tusitala a été enterré au sommet du mont Vaea, face à la mer après que des centaines de Samoans se sont relayés pour porter son cercueil au sommet de la montagne. Sur sa tombe, nous pouvons encore lire les premiers vers de son Requiem :
Under the wide and starry sky,
Dig the grave and let me lie,
Glad did I live and gladly die,
And I laid me down with a will
Je n’aime pas la mère offrant sa fille morte
(Quatorze ans, quatre poils, pucelle, et caetera)
Disant : « Amusez-vous, mais fermez bien la porte
Et pinez-la partout, tant que ça vous plaira. »
Pierre Louÿs, Pybrac Lire la suite »
Du 1er avril 2008 au 31 aout 2008
Horaires d’ouverture :
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
« Cette exposition ici présentée est le résultat d’une étroite collaboration avec différents musées référents sur le sujet dont le musée de l’Absinthe à Auvers-sur-Oise crée par Marie Claude Delahaye et le musée de Pontarlier, Musée de France.
Cette exposition permet d’aborder l’histoire de cette liqueur populaire, qui dépassa la consommation de vin à la fin du XIXeme siècle, son influence sur les artistes et la société de l’époque avant son interdiction du fait de la trop grande addiction qu’elle entraînait.
Les artistes et écrivains sont alors séduits par cet alcool peu coûteux, enivrant et aux effets secondaires connus. L’absinthe, aux saveurs nouvelles et au rituel de préparation ludique, est représentée sous les traits d’une femme et rapidement baptisée la « fée verte » par les artistes qui la consomment dans les cabarets montmartrois.
Cette époque évoque naturellement les cafés enfumés où artistes, écrivains et chansonniers refaisaient le monde. Verlaine qui, comme Baudelaire clamait haut et fort que la vue de l’eau lui était insupportable, était un grand amateur d’absinthe, tout comme ses contemporains Van Gogh, Toulouse Lautrec, les frères Goncourt, ou encore George Sand.
Mais la popularité de cet alcool entraîna rapidement des productions de mauvaises qualités qui eurent des effets physiques et psychologiques dévastateurs. Devant les nombreux abus, l’absinthe est interdite à partir de 1915. »
Musée de Montmartre
12 rue Cortot 75018 Paris
Tél : 01.49.25.89.37
Fax : 01.46.06.30.75
email: infos@museedemontmartre.fr
Métros : Abbesses, Anvers, Lamarck-Caulaincourt, Blanche
(petit train)
Bus : (Montmartrobus), 80.
Funiculaire à proximité des métros Abbesses ou Anvers.
Tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h
Le duel de Lemaire et de Huet
Le 19 mai 1828, Amable Auguste Lemaire, négociant domicilié à Lille et âgé de vingt-huit ans, rencontre chez une marchande de gants François Huet, négociant dans la même ville. Huet lui parle de son cheval, qui était malade et qui est guéri. « Je le sais, répond Lemaire, je vous ai vu sortir à six heures du soir avec votre maîtresse par la porte de Tournay et y rentrer à dix heures. » L’allusion et le ton avec lequel elle est faite déplaisent à Huet, qui s’échauffe. Deux versions différentes de la suite des événements sont données. Selon Lemaire, Huet aurait le premier employé le mot « polisson » et Lemaire aurait répliqué en disant de son interlocuteur qu’il était un enfant, un mauvais gamin. Selon le témoin de Huet, Victor Bourquin, c’est Lemaire qui aurait le premier prononcé les mots d’enfant et de gamin, et Huet qui aurait répliqué par celui de polisson. Les deux versions s’accordent cependant sur le fait que, s’estimant injurié, Lemaire enjoint Huet de sortir de la boutique, puis lui demande de se rétracter, ce que Huet refuse de faire. Les deux antagonistes se séparent, mais se rencontrent une heure plus tard, et la même scène se répète. « Le lendemain, raconte Lemaire, je fus chez Huet dans l’intention d’obtenir réparation ; je sentais que je ne pouvais rester sous le poids de cette injure qui m’avait été adressée devant témoins ; je me rendis donc chez lui : sans me donner le temps de m’expliquer, il me dit : « Je suis à vos ordres. » Il n’y a pas d’homme qui ne sache ce que cela veut dire. » Chacun prend un témoin : Victor Bourquin, son premier commis, pour Huet, Michel Wacrenier, un militaire, pour Lemaire. Les témoins tentent une médiation, mais les deux adversaires s’obstinent : Huet refuse de nouveau de se rétracter, tandis que Lemaire déclare, selon Bourquin : « D’abord battons-nous, nous aurons tout le temps après de nous expliquer. » Bien qu’offensé, Lemaire laisse le choix des armes à son adversaire ; celui-ci opte pour le pistolet. Le 20 mai, peu après cette entrevue, Lemaire, accompagné de son témoin, va attendre Huet à l’une des portes de la ville. Celui-ci se rend au même endroit dans une voiture de louage, accompagné de son témoin et muni d’une paire de pistolets à piston, qu’il vient d’acheter. Lemaire et Wacrenier montent dans cette voiture et tous quatre en descendent vers onze heures du matin, en un endroit situé en face d’un cabaret. Ils s’éloignent de deux cents pas de la grande route et s’arrêtent dans un champ de seigle situé sur le territoire de la commune d’Hellesme. Les témoins tentent alors une ultime conciliation. Un cultivateur des environs, venant à passer, se mêle à la discussion ; redoutant une issue tragique, il se met à genoux pour les supplier de ne pas se battre, mais les deux adversaires le repoussent en lui disant qu’il perd la tête et qu’il ferait mieux de poursuivre son chemin. Une polémique surgit à propos de la distance qui doit séparer les deux hommes. Lemaire propose trente pas ; Huet, qui, selon un témoin, rappelle qu’il a été traité d’enfant, refuse et demande quinze pas. « A dix pas », dit alors Lemaire. « A cinq pas », reprend l’autre. Les témoins interviennent et parviennent à les convaincre de se battre à vingt pas. Wacrenier charge les armes et prend soin de laisser tomber de la poudre afin d’atténuer le danger en diminuant la portée des pistolets. Huet se récrie en disant que la charge ne sera pas assez forte. Lemaire demande alors qu’on recharge les armes. Wacrenier prend un papier et Huet y verse de la poudre afin de faire deux parts égales qui sont introduites dans les pistolets. Les adversaires se mettent en position. Le sort ayant désigné Lemaire pour tirer le premier, celui-ci descend lentement le bras. Une paysanne, ouvrière à la journée qui travaillait dans un champ voisin en compagnie d’une jeune fille, assiste à la scène. Devant le tribunal, elle raconte que sa compagne est prise de panique. « Elle s’a baissé et elle a voulu s’encourir, elle a dit : « Ah mon Dieu, ils vont me tuer! » » Elle explique aussi qu’elle a vu Lemaire appuyer le pistolet sur sa main gauche et viser longuement. Huet est touché. Il est transporté par des paysans sur une charrette jusqu’à l’auberge voisine, puis, de là, jusqu’à son domicile avec la voiture de louage.
Les paroles qu’il aurait prononcées durant le voyage jusqu’à Lille, puis chez lui, durant son agonie, sont l’objet d’une polémique qui explique l’intervention de la justice et la tenue d’un procès. Bourquin prétend que le blessé aurait déclaré dans la voiture qu’il n’avait d’autre plainte à porter contre Lemaire que celle d’avoir visé trop longtemps. Le docteur Brielman, chargé de soigner le blessé, déclare lui aussi que Huet a bien dit avoir été visé. Son frère, avocat à Lille et ami de Huet, enfonce le clou. Alors qu’une foule de curieux assiégeait la maison, témoigne-t-il, le blessé lui a dit, au cours du délire qui précède la mort : « Encore, c’est qu’il m’a visé dans cette affaire, et j’ose dire que c’était son devoir de tirer en l’air. » Huet décède le lendemain du combat. Le procès a lieu six mois plus tard ; il n’est pas motivé par la mort de Huet au cours du duel, mais par le fait que Lemaire n’a qu’imparfaitement respecté ce qu’il est convenu d’appeler « les lois de l’honneur ». Les jurés ne lui tiendront pas rigueur de ce manque de loyauté. À la question : » Amable Auguste Joseph Lemaire, accusé, est-il coupable d’avoir le 20 Mai 1828, dans un combat singulier, qu’il a provoqué et dans lequel, après avoir refusé toute explication, toute conciliation, il a tiré le premier et s’est conduit avec déloyauté en visant longtemps son adversaire, homicidé volontairement et avec préméditation, d’un coup de pistolet, François Simon Pierre Huet, négociant à Lille ? », ils répondent que l’accusé n’est pas coupable.
François Guillet, La Mort en face.
« La Vierge ne mourut, ni de vieillesse, ni de maladie ; elle fut emportée par la véhémence du pur amour ; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu’on appela son trépas la dormition. »
J.K. Huysmans, L’Oblat.
Libre interprétation chorégraphique de OLGA OU POURQUOI J'AI COUSU MA CHATTE monologue de Lolita M'GOUNI (éditions Les Ames d'Atala)
Danse et texte Pauline Sol Dourdin complice technique et mise en boîte sonore Bidouilleur ANTOINE
Café Les Valseuses Lannion(22) - 02 96 48 75 19 -www.lesvalseuses.netdossier-olga
Alfred Delvau dans un joli livre intitulé Henry Mürger et la Bohème accuse l’écrivain d’avoir tiré sur ses troupes. Il écrit :
« Henry Mürger a été le garde mobile de la Bohème, enrégimenté d’instinct dans l’armée de l’Ordre. On ne l’a pas appelé bourgeois, -mais il l’a été.
Je ne lui en voudrait pas de s’être détaché peu à peu du milieu dans lequel le hasard l’avait poussé, d’avoir nagé vigoureusement loin du radeau de la Méduse où se débattaient ses compagnons, -dont quelques-uns, comme J. Desbrosses, dit le Christ, comme Cabot, comme Karol, comme Montaudon, étaient morts de misère. Je ne lui en voudrais pas d’avoir réussi à emmerger de l’ombre vers la lumière, de l’incongnito vers la réputation, de la pauvreté vers l’argent si, une fois arrivé où ses instincts, son tempérament et son talent le poussaient, il n’avait pas cru devoir fusiller de ses ironies les compagnons restés en arrière, dans le peuple. Il fallait laisser à d’autres le soin de cette exécution. «
Mais qui était cet Henry Mürger et de quelle bohème parle Delvau ? Pour faire court, Mürger est un écrivain parisien, né le 27 mars 1822 et qui va connaître le succès en publiant en 1847 les Scènes de la vie de bohème, retraçant son parcours au sein d’un petit cénacle d’artistes maudits vivotant au quartier latin et parmi lesquels figuraient les frères Bisson (les photographes), Eugène Villain, Champfleury, Schanne, Antoine Chintreuil, Léoplod Tabar, Adien Lelioux, les frères Desbrosses, Léon-Noël et Félix Tournachon, c’est-à-dire Nadar. Cette presque triste association avait pris pour nom la « Société des buveurs d’eau » eu égard à leur condition d’extrême précarité. Mais ce qui n’était que la résultante d’une nécessité économique devint rapidement une éthique. Les réunions se tenaient rue de la Tour d’Auvergne, dans la chambre même de Mürger. Cette société d’encouragement et d’entraide mutuelle en vue de percer, n’avait pas pour but de vilipender la société à travers l’exaltation d’un idéal artistique et romantique, comme le firent presqu’à la même époque les Jeunes France, mais d’accèder au monde de l’Art officiel sans pour autant se compromettre. Néanmoins, la misère est ce qu’elle est, et partout s’y développent les bacilles de la rage et de la révolte. Aussi Jerrold Seigel écrit-il dans Paris Bohème :
« A vingt ans, Mürger vivait dans un monde d’artistes ou de prétendus artistes, qui se confondaient avec l’extrémisme politique d’un côté, et avec la criminalité de l’autre. »
Mais comme depuis toujours, ces histoires là finissent mal, un peu plus qu’en général. En 1843, deux ans après s’être constituée, l’association se dissout. Si Nadar, Champfleury ou Mürger finissent par s’en sortir, d’autres n’ont pas cette chance, ni cette ténacité, à l’instar de Joseph Desbrosses, Le Christ, qui clamse à l’hôpital St-Louis en mars 1844. C’est qu’à l’époque, la préoccupation de La Bohème, à qui l’on a accolée de nos jours le vilain terme de « bourgeois », n’était ni de manger bio, ni de lire Léon Bloy ou d’écouter Manu Tchao -au choix-, mais de survivre. On comprend que Delvau ait eu des mots durs pour Mürger lorsque celui-ci écrit, par exemple, à propos de ses anciens compagnons d’infortune :
« Ô ma jeunesse! C’est vous qu’on enterre ! Jacques faisait partie d’une société appelée « les Buveurs d’eau », et qui paraissait avoir été fondée en vue d’imiter le fameux cénacle de la rue des quatre-vents, dont il est question dans le beau roman du « Grand Homme de province ». Seulement, il existait une grande différence entre les héros du cénacle et les « Buveurs d’eau », qui, comme tous les imitateurs, avaient exagéré le système qu’ils voulaient mettre en application. Cette différence se comprendra par ce fait seul que, dans le livre de M. De Balzac, les membres du cénacle finissent par atteindre le but qu’ils se proposaient, et prouvent que tout système est bon qui réussit ; tandis qu’après plusieurs années d’existence la société des « Buveurs d’eau » s’est dissoute naturellement par la mort de tous ses membres, sans que le nom d’aucun soit resté attaché à une oeuvre qui pût attester de leur existence. »
Henry Mürger, Scènes de la vie de Bohème, 1847.
Paix à leur âme. Nous l’avons dit, Mürger lui, s’en est autrement mieux sorti. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut reprocher à quelqu’un qui n’a pas marché sur des têtes. Lucide, il avait écrit dans la préface du même ouvrage : la bohéme c’est « la préface de l’Académie, de l’Hôtel-Dieu ou de la Morgue ». IL reviendra par ailleurs sur cette époque de sa vie en 1862, dans un roman à clé intitulé sobrement Les Buveurs d’eau. Notez pour finir que Mürger a collaboré à de nombreuses revues dont celle des deux mondes, et qu’il fût le secrétaire de Léon Tolstoï. Quand même. Allez, moi je vais m’enfiler un petit verre d’eau. A bulles. J’ai mon standing.