Conrad
Joseph Conrad, Un anarchiste
Traduction, notes et postface par Pierre-Julien Brunet.
Paris : Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », 2013.
Présentation de l’éditeur :
Un anarchiste est l’histoire du singulier destin d’un jeune ouvrier parisien condamné au bagne en Guyane pour un verre et un mot de trop (« Vive l’anarchie ! »). Ayant réussi à s’évader à l’occasion d’une mutinerie et croyant s’être débarrassé de son statut de forçat, Paul tombe entre les griffes du gérant d’une multinationale « spécialisée dans la production de viande » qui le réduit définitivement à l’état d’esclave en le désignant une nouvelle fois comme « anarchiste » auprès de tous. Ce qualificatif lui ôtera la liberté plus que la captivité l’avait fait.
Parue en 1906, cette nouvelle « française » de Joseph Conrad (1857-1924) resta longtemps et injustement oubliée alors que l’auteur s’y révèle plus lucide et visionnaire que jamais.
De Pierre-Julien Brunet, on peut lire, dans L’Epoque conradienne (vol. XXXII, 2006) un article intitulé « Faulkner et le « Vieux Père » des Palmiers sauvages sur les traces d’Un anarchiste« .
http://www.1001nuits.com
Auguste Comte – Le pouvoir des signes
Auguste Comte – Le pouvoir des signes
Wolf Lepenies
Didier Renault (Traducteur), Jean-Louis Fabiani (Préfacier)
EDITEUR : Maison des Sciences de l’Homme COLLECTION : Bibliothèque allemande.
Dans ce petit livre plaisant et merveilleusement bien informé, Wolf Lepenies, auquel on doit des ouvrages majeurs de sociologie historique sur la vie intellectuelle en France au XIXe siècle, ne nous livre pas une biographie de Comte pas plus qu’il ne nous fournit une introduction à la doctrine positiviste et à ses remaniements successifs. Il revisite d’un pas alerte la trajectoire parisienne d’un des plus grands producteurs de théorie épistémologique et politique de son siècle, un homme dont Marx raillait les prétentions encyclopédiques, mais qui fut sans doute, après Hegel, le dernier représentant de l’ambition qui visait à produire une synthèse universelle, assortie, en l’espèce, d’un projet théologico-politique.
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On peut lire sur le site laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage:
« La naissance d’une religion civile », par C. Ruby.
Ils marchent dans la forêt
Éric Dussert Une forêt cachée. 156 portraits d’écrivains oubliés. Préface de Claire Paulhan. – Paris, La Table ronde, 2013, 608 pages, avec un index, 20,60 €
La Commune n’est pas morte
Mercredi 13 mars, 19 heures, Lille.
Éric Fournier présentera La Commune n’est pas morte à la librairie l’Harmattan, 35 rue Basse, 59000 Lille.
La Commune n’est pas morte
Les usages politiques du passé, de 1871 à nos jours
Aujourd’hui analysée par les historiens comme un singulier crépuscule des révolutions du XIXe siècle, la Commune de Paris fut longtemps considérée comme l’aurore des révolutions du XXe siècle, comme une lutte à poursuivre. Cet essai se penche sur les usages politiques des mémoires de cet événement tragique dont la complexité favorise une grande plasticité mémorielle. Et chacun investit cet événement fascinant de ses propres attentes, étroitement liées aux enjeux politiques du temps. Les mémoires de la Commune sont plurielles et conflictuelles. Répliquant à la violence discursive des Versaillais, puis à la volonté d’oubli des républicains modérés, les vaincus imposent dès les années 1880 la montée au mur des Fédérés comme un rituel politique révolutionnaire majeur. À partir des années 1920, les usages mémoriels dominants sont le fait du communisme, et dans une moindre mesure des socialistes et des anarchistes. Dans le même temps, l’extrême droite est tiraillée entre la redite des outrances versaillaises et la volonté de s’approprier l’épopée communarde – en vain. De 1871 à 1971, la Commune est mobilisée, intégrée avec force aux luttes politiques et sociales ; et elle mobilise à son tour, contribuant parfois aux victoires des forces de gauche en France, lors du Front populaire notamment. La Commune est alors politiquement vivante. Après le chant du cygne du centenaire (1971), vient le temps de l’apaisement et du déclin. Mais si la Commune peine à mobiliser aujourd’hui, son mythe apparaît indéracinable et ressurgit ponctuellement dans le champ politique, parfois avec force.
L’auteur
Agrégé et docteur en histoire, Éric Fournier (né en 1975) enseigne en lycée depuis une quinzaine d’années. Il est l’auteur de Paris en ruines. Du Paris haussmannien au Paris communard (Imago, 2007) ; La Cité du sang. Les bouchers de La Villette contre Dreyfus (Libertalia, 2008) ; La Belle Juive. D’Ivanhoé à la Shoah (Champ Vallon, 2011).
L’Ange noir. Petit traité des succubes
Référence bibliographique : Remy de Gourmont, Jean Lorrain, Jules Bois, Joséphin Péladan, Robert de Montesquiou… L’Ange noir. Petit traité des succubes., Editions La Bibliothèque, collection « Les Billets de la Bibliothèque », 2013.
Cette petite anthologie critique réunit huit poèmes et dix textes en prose qui illustrent la réappropriation du thème du succube,de l’incube et de l’égrégore par les auteurs du XIXe siècle. Loin de la tradition démonologique héritée du Moyen Âge et de l’âge classique, poètes et écrivains revisitent ces êtres nocturnes à l’aune de leur imaginaire et d’un monde déspiritualisé en attente de resacralisation. Si les références au démon persistent dans tel ou tel texte, le regard baudelairien est passé par là, érigeant ces étreintes nocturnes en une « fête intérieure ». Symptome d’une époque matérialiste victime de la perte de ses repères, l’irruption du succube révèle comme une quête de mystère et de respiritualisation de la sexualité. « Guérir le corps par l’âme, guérir l’âme par le corps » écrivait Oscar Wilde. Au-delà de la diversité des approches et des styles, majoritairement caractéristiques toutefois de la littérature symboliste et décadente, la figure d’un visiteur nocturne séduisant même si funeste parfois, incarne cette attente d’un « sens », fût-il obscur, qui caractérise l’ambiance symboliste. Le « bouquet poétique » qui introduit le volume réunit des textes de Philotée O’Neddy, Camille Delthil, Joséphin Soulary, Jean Richepin, Maurice Rollinat, Louis Denise, Robert de Montesquiou et Renée Vivien. Les dix textes en prose sont dus à Jules Delassus (pseudonyme probable de Remy de Gourmont), Jules Bois, Joséphin Péladan, Camille Lemonnier, Gaston Danville, Remy de Gourmont, Jean Lorrain, Nicusor de Braïla. Des illustrations d’Auguste Rodin, Valère Bernard, Max Kahn, Joachim Füssli, Félicien Rops, Eugène Thivier et Philip Burne-Jones accompagnent le propos.
Préface : Jean-David Jumeau-Lafond, « Succubes fin de siècle : la lutte avec l’ange noir ».
Postface : Delphine Durand : « Ombres soupirantes ».
Textes réunis, annotés et présentés par Delphine Durand & Jean-David Jumeau-Lafond.
Remy de Gourmont, Jean Lorrain, Jules Bois, Joséphin Péladan, Robert de Montesquiou…, L’Ange noir. Petit traité des succubes, Paris, Editions La Bibliothèque, Parution 15 mars 2013. Couverture typographique, 205 pages, 17 euros.
http://www.editionslabibliotheque.fr/
Bibliothèque
Matériaux d’une théorie du prolétariat
Matériaux d’une théorie du prolétariat
Georges Sorel
Ainsi ont disparu tous les messies sociaux du XIXe siècle, sans avoir laissé aucune trace dans le mouvement économique qu’ils avaient prétendu diriger de très haut ; leur activité s’est dépensée en bavardages qui ont été rapidement oubliés ; ils n’ont été que des vagabonds aussi fantastiques que celui de ce conte.
Georges Sorel
Les Matériaux d’une théorie du prolétariat comptent, avec les Réflexions sur la violence et Les Illusions du progrès, parmi les plus grands textes de Georges Sorel.
464 pages, 45 euros ISBN 978-2-35748-087-2 |
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