Mondial du tatouage
124 pages, 14 euros 978-2-35821-087-4 |
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Thoreau, un saint patron de l’écologie… Cette image pieuse est en train de se répandre en doctrine officielle alors que le plus frappant chez lui est sa foncière, son impétueuse, hétérodoxie. Seul, peut-être, William Blake s’est risqué plus loin dans mythologies et cosmologies singulières et un peu problématiques, des druides jusqu’à l’Inde en passant par la déesse de la nuit et force divinités païennes.
J. C.
Joël Cornuault mène depuis de nombreuses années un remarquable travail de redécouverte de la littérature naturaliste française et américaine, à la fois comme essayiste (Élisée Reclus, géographe et poète, Fédérop, 1995), comme traducteur (John Burroughs, L’Art de voir les choses, Fédérop, 2007 ; Le Paysage de la forêt, Premières pierres, 2010), et comme éditeur (Librairie La Brèche, éditions).
Le Jury des Grands Prix de l’Humour Noir, Eric Giroud, Directeur du Restaurant « Le Procope », Patrice Monmousseau, Président de Bouvet-Ladubay
sont heureux de vous inviter à l’attribution des
Grands Prix de l’Humour Noir
Bouvet Ladubay
Le jeudi 21 mars 2013 à 12 heures
« Le Procope » 13 rue de l’Ancienne Comédie – 75006 Paris (métro Odéon)
Apéritif Cocktail offert par « Le Procope » et Bouvet-Ladubay
Membres du Jury : Franz Bartelt, Bertrand Beyern (président), Patrice Delbourg, Eric Dussert (secrétaire), Yves Frémion, Dominique Noguez, Barbara Pascarel, Patrick Rambaud, Jacques Vallet et Christian Zeimert.
Au tournant des XIXe et XXe siècles émerge, dans les textes littéraires, une poétique moderniste influencée par l’amplification de certains phénomènes qui ont cours au sein de la société française de l’époque, tels que le développement de l’industrialisation et de l’urbanisation, l’essor de la science, l’accession des femmes à l’éducation et au marché du travail et la montée du mouvement des femmes. Caractérisé par une résistance aux conventions bourgeoises et aux formes traditionnelles d’écriture, le modernisme littéraire cherche à renouveler les modèles et place au cœur de ces transformations la question du gender en interrogeant les présupposés identitaires, notamment en ce qui concerne les images et les représentations du féminin dans le discours dominant. En rend compte l’apparition, dans la littérature française du début du XXe siècle, de nombreuses figures féminines qui dérogent aux normes rigides du XIXe siècle et transcendent les modèles ancestraux. En effet, la New Woman, la garçonne, l’Amazone, l’androgyne, la jeune fille, la femme auteur, la célibataire, la professionnelle et l’Américaine sont autant d’exemples d’un imaginaire du féminin qui s’approprie les attributs du masculin afin de mettre de l’avant différents possibles identitaires.
Témoignant d’une tension qui s’exerce entre les traditionnels pôles identitaires, les personnages féminins fictionnalisés par Rachilde, Paul et Victor Margueritte, Marcel Prévost, Daniel Lesueur, Marcelle Tinayre, Colette, Valentine de Saint-Point, Renée Vivien, Claude Cahun et Mireille Havet, entre autres, redéfinissent le rôle de la femme dans la société, son statut, son apparence et sa sexualité et participent ainsi à l’architecture d’une mythologie moderniste du féminin.
Ce colloque se donne pour but de réfléchir sur les f(r)ictions modernistes du masculin/féminin à l’œuvre dans l’élaboration de certaines figures féminines de la littérature française des premières décennies du XXe siècle à partir de trois axes de réflexion : 1° Comment peut-on définir les contours de ce sujet moderniste qui se nourrit à même les mythes et images du féminin ? 2° À la lumière de la transgression des stéréotypes et des lieux communs associés au féminin qu’opèrent les héroïnes de papier, quelles sont les stratégies scripturaires utilisées par les auteurs pour repousser les limites imposées au féminin et semer le « trouble dans le genre » ? 3° Quel impact ces personnages perturbant l’ordre établi et, par là, la distinction entre les sexes ont-il sur les reconfigurations de l’espace social ?
Les interventions, portant sur des œuvres publiées en France de 1900 à 1940, pourront privilégier diverses approches méthodologiques, tout en plaçant au cœur de l’analyse la notion de gender, et s’intéresser à divers genres littéraires.
Propositions de communication (300 mots) à soumettreau plus tard le 1er juin 2013
à alexandra.arvisais@umontreal.ca et marie-claude.dugas@umontreal.ca
Le colloque se déroulera à l’Université de Montréal, les 4 et 5 septembre 2013.
» La première génération des spécialistes de la « fin de siècle » quitte la carrière universitaire avec un beau cadeau de départ. Après le livre de Jean de Palacio consacré à La Décadence (2011), synthèse sur la notion qui avait fait l’objet de ses nombreux ouvrages, voici celui de son collègue belge Christian Berg, L’automne des idées. Ce volume réunit une sélection d’articles aux démarches variées, publiés par lui tout au long de sa carrière dans les deux domaines dont il est le spécialiste sans frontières : le monde littéraire et culturel de la fin du XIXe siècle en France et en Belgique francophone. La première partie, « L’automne des idées », rassemble neuf articles autour du sentiment de décadence qui travaille écrivains et artistes français et belges (Daudet, Bourges, Lorrain, Verlaine, Huysmans, Rodenbach, Elskamp, Rops, Khnopff…). Le titre de la troisième partie parle de lui-même : « Schopenhauer et les Symbolistes belges » – soit Rodenbach, Verhaeren, Maeterlinck, Van Lerberghe et Elskamp.
Quant à la deuxième, « Signes et signes de signes », elle rappelle l’importance accordée à Marcel Schwob par Christian Berg, un des maîtres d’œuvre des deux colloques consacrés à Schwob, en 1998 à Bordeaux et en 2005 à Cerisy, ainsi que des deux volumes des actes correspondants, également vice-président de la Société Marcel Schwob et auteur de cinq articles sur cet écrivain. Alors que Schwob est totalement absent de l’ouvrage de J. de Palacio – ce qui empêche au moins de le classer parmi les décadents – il est représenté dans celui de Ch. Berg par trois de ses articles : « Marcel Schwob, le récit bref et l’esprit de symétrie », « Signes de signes. Marcel Schwob et le rapport mystérieux des signes », et « Marcel Schwob et “La Terreur future” ». C’est dire que les réflexions esthétiques et sémiologiques avant la lettre du « plus intelligent des conteurs » (Michel Raimond), remarquablement analysées dans ces trois textes, éclairent, aux yeux de Ch. Berg, l’émergence, dans cette crise des signes, d’une littérature-simulacre jouant de l’artifice et du trompe-l’œil – comme celle de Huysmans, Lorrain, O. Wilde…
La reproduction, sur la couverture, du tableau de Fernand Khnopff, Memories, rappelle la part de l’expression picturale dans les études qu’il prélude opportunément avec son étrangeté crépusculaire. «
Christian BERG, L’automne des idées – Symbolisme et Décadence à la fin du XIXe siècle en France et en Belgique, Études réunies par Kathleen Gyssels, Sabine Hillen, Luc Rasson et Isa Van Acker, Louvain, Éditions Peeters, « La République des Lettres » 52, 2013, 368 pages.
Jean de PALACIO, La Décadence – Le mot et la chose, Paris, Les Belles Lettres / essais, 2011, 341 pages.
Lu sur le site Marcel Schwob…
De l’érotisme. Considéré dans ses manifestations écrites et du point de vue de l’esprit moderne
Précédé de Voici venir l’amour du fin fond des ténèbres par A. Le Brun
Collection L’Imaginaire (n° 636), Gallimard
En 1923 Robert Desnos écrit cet essai à l’intention du collectionneur Jacques Doucet. Ce n’est qu’en 1953 que le texte est publié de façon posthume aux Éditions Cercle des Arts. Il y fait un état des lieux de la littérature érotique, de sa place et de sa perception dans les écrits depuis l’Antiquité. Il bouscule les conventions en proposant une interprétation qui revient sur de nombreuses idées préconçues, une interprétation «moderne», comme le souligne le titre complet : Considéré dans ses manifestations écrites et du point de vue de l’esprit moderne. Établissant qu’il y a un avant et un après Sade, il utilise ce postulat comme un axe central autour duquel tournent les œuvres de Crébillon, Choderlos de Laclos ou encore Apollinaire. Il fait des recoupements parfois inattendus et esquisse une philosophie de l’érotisme. Ce texte peu connu annonce le questionnement qui traversa ses œuvres majeures, ainsi que le montre Annie Le Brun dans sa présentation, en établissant toute la singularité de cet écrit : «Voici, pour la première fois, l’imbrication du désir, de la poésie et de l’imaginaire posée comme une évidence, plus exactement comme l’évidence érotique.»