Esthétique de l’éjaculation
Au commencement était le tabou. Le foutre, comme le soleil ou la mort (paraphrasant la célèbre maxime de La Rochefoucauld), ne se pouvait regarder en face. Tel le Créateur dont il est l’obscur prolongement, génésiaque mais honteux, signe de l’ambivalence constitutive de la créature déchue, son image ne pouvait être reproduite sans danger. L’éjaculation au grand jour constitue en effet un tabou central dans la construction de la sexualité occidentale. Ce volume tentera de faire la lumière sur un acte, une pratique, un tabou, que sais-je d’autres
?
L’érotisme à l’âge bourgeois
Le bourgeois refuse obstinément d’endosser le costume qui lui revient, et, au gré des hasards de l’histoire ou de ses propres divagations narcissiques, il aime à se déguiser en aristocrate ou en aficionado des révolutions prolétariennes. Pourtant, seule classe réellement dominante depuis le XVIIIe siècle, la bourgeoisie a inventé la plupart des valeurs auxquelles l’Occident souscrit encore aujourd’hui et qui, dépendant étroitement du système capitaliste des échanges économiques et de la propriété privée, indiquent combien elle a joué un rôle émancipateur. Toutefois, elle a aussi patiemment élaboré une roide morale, d’impeccables dispositifs coercitifs assurant son autorité, sa suprématie, sa supériorité. C’est ce système de contradictions plurielles qui, culminant dans le domaine de l’érotisme, lui a permis de réaliser la synthèse insolite d’éléments issus de la première modernité, du libertinage aristocratique, de la raison des Lumières, des affectations romantiques, des psychasthénies décadentes, des élucubrations des années folles. Cette combinaison d’éléments épars et antinomiques conduit encore les mondes postmoderne et hypermoderne, éclairant leur rapport paradoxal à tous les arts de la sexualité.
Le Supplice oriental dans la littérature et les arts
Supplices du pal, du rat ou des cent morceaux, bourreau artiste et despote raffiné, jardin où les plus belles fleurs se mêlent aux pires spectacles d’horreur, telles sont quelques unes des figures par lesquelles l’Occident a tenté d’exorciser sa fascination pour la cruauté en la projetant sur l’Orient. Les études rassemblées ici cherchent à établir la généalogie de ce stéréotype du « supplice oriental » qui a culminé dans la France de la Belle Époque en une débauche de textes et d’images horrifiantes qui n’en finissent pas de hanter l’imaginaire occidental.
Elles tentent aussi de le remettre en perspective en le confrontant aux représentations des tortures qu’offrent l’art et la littérature asiatiques, des romans traditionnels chinois à la culture populaire japonaise d’aujourd’hui. Lire la suite »
Délicieux supplices Érotisme et cruauté en Occident
Du laboratoire sexuel de la Renaissance au libertinage des Lumières s’affirme en Occident l’exaltation de l’érotisme cruel. Des martyres soumises aux bourrelles sadiques, des dieux punis a la promotion de la fessée s’articule toute une grammaire discursive et visuelle de la douleur extatique. Malgré la crise de la société disciplinaire et patriarcale autour de la Première Guerre mondiale, la modernité hérite de sa fascination pour les supplices exquis. Accompagnant les différentes révolutions sexuelles qui se succèdent, des Années folles aux années 1960, l’obsession de l’érotisme cruel triomphe autant dans la culture des élites que dans les différents produits pop.
La mutation de la sexualité postmoderne induit à son tour une progressive banalisation des délicieux supplices et l’on passe en quelques décennies de la période hot des sixties au SM chic et cool des petites annonces et des backrooms leather, à la fois si proches et si éloignés de la sacralité primitive d’un Nietzsche ou d’un Bataille. Lire la suite »
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