Délicieux supplices Érotisme et cruauté en Occident
Du laboratoire sexuel de la Renaissance au libertinage des Lumières s’affirme en Occident l’exaltation de l’érotisme cruel. Des martyres soumises aux bourrelles sadiques, des dieux punis a la promotion de la fessée s’articule toute une grammaire discursive et visuelle de la douleur extatique. Malgré la crise de la société disciplinaire et patriarcale autour de la Première Guerre mondiale, la modernité hérite de sa fascination pour les supplices exquis. Accompagnant les différentes révolutions sexuelles qui se succèdent, des Années folles aux années 1960, l’obsession de l’érotisme cruel triomphe autant dans la culture des élites que dans les différents produits pop.
La mutation de la sexualité postmoderne induit à son tour une progressive banalisation des délicieux supplices et l’on passe en quelques décennies de la période hot des sixties au SM chic et cool des petites annonces et des backrooms leather, à la fois si proches et si éloignés de la sacralité primitive d’un Nietzsche ou d’un Bataille.
Plaie et plaisir : Marie de France
et ses hommes castrés
de Tovi Bibring
Du reliquaire à la matière-chair : les troubles du martyrologe catholique
de Antoinette Gimaret
Jean Auvray : les tourments de la chair et la félicité du supplice
de Sandra Cureau
Supplices tragiques : règles et délices
d’Isabel Dejardin
L’imaginaire du supplice dans la correspondance de Sade à sa femme
de Christian Lacombe
L’éros romantique de la violence dans les Contes immoraux (1833) de Pétrus Borel
de François Kerlouégan
Douces fessées et odieuses caresses Permanence et avatars d’un topos romanesque,
des Lumières à la postmodernité
de Sébastien Hubier
Le romantisme ou la création de beautés d’échafaud
de Sandrine Rabosseau
Masochisme, corps molestés ou démembrés dans la littérature décadente
de Pascal Noir
Les curieux détours de l’érotisme sodomasochiste dans les textes esthétiques de
Hugo von Hofmannsthal
d’Audrey Gibous
Supplice intérieur et violence érotique dans la scène du tango final de Moulin rouge
de Laurence Le Diagon-Jacquin
L’éros crépusculaire fin-de-siècle : amours d’agonie et figures de la femme thanatophore
chez des auteurs décadents
de Marie-Gersande Raoult
Scénographies littéraires de la cruauté au tournant du siècle « Du ‘‘Jardin des supplices’’ au
‘‘Pensionnat d’Humming-Bird Garden’’ »
d’Alain Trouvé
« J’aime l’Amour qui fait mal »
Fictions érotiques : rituel, cruauté et plaisir
de Morgane Perrault
Robbegrillades et robes grillées : sur Alain Robbe-Grillet
de Jacques Poirier
Bret Easton Ellis et Michel Houellebecq : art, atrocités et souffrance
de Sabine van Waesemael
Les cruels dessins de Sa Majesté Eisenstein
de Ada Ackerman
Jan Fabre : le sang de l’artiste
Étude comparée de Sanguis / Mantis et de Je suis sang
de Béatrice Jongy
Danser la douleur érotisée. La jeunesse effrayée dans trois chorégraphies d’Angelin Preljocaj
de Mattia Scarpulla
La figure de Gilles de Rais chez Joris-Karl Husmans et Georges Bataille
de Gaël Prigent
Sex Heil ! Apogée et chute du sado-masochisme psychotronique
de Antonio Domínguez-Leiva
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18/12/2012