L'Abbé Jules
L’Abbé Jules, de tatave toujours, vient de sortir à l’Age d’Homme, doté d’une nouvelle préface.
02/2010 286 p. 978-2-8251-4007-9 collection Révizor L’Abbé Jules est le second roman d’Octave Mirbeau (1848-1917) paru sous son nom, dix-huit mois après Le Calvaire. Bien qu’il soit beaucoup moins mondialement célèbre que Le Journal d’une femme de chambre (1900) et Le Jardin des supplices (1889), aux yeux des mirbeauphiles pui lui vouent une tendresse particulière, c’est l’oeuvre romanesque, sinon la plus accomplie, du moins la plus originale, la plus fascinante et la plus puissante qu’il ait écrite. Ce roman est l’évocation d’un prêtre hystérique et en révolte permanente contre l’Eglise romaine et contre une société étouffante et oppressive. Il est constamment déchiré entre les besoins de sa chair et ses postulations vers le ciel. Mirbeau a choisi pour cadre un joli village du Perche, inspiré de Rémalard, où il a passé sa jeunesse: chacun y vit sous le regard et les exigences du corps et celles de l’esprit y sont lamentablement comprimées. Le récit, discontinu, est coupé de deux très longs retours en arrière et comporte un trou de six années, qui constitue une énigme et suscite les interrogations des villageois, et dont le lecteur, à la fin, ne saura toujours rien: sa curiosité s’en trouve donc frustrée. |
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15/03/2010