Le corps défait
29.10 à 18h pétantes / Critique de la critique critique [littéraire], à partir du Corps défait de Charles Grivel, essai sur la littérature fin-de-siècle, paru aux âmes d’Atala fin 2019. Comme ça, ça à l’air chiant, et ça le sera sûrement, un peu, mais beaucoup moins que ce que nous vivons en ce moment, ne serait-ce que parce que ça nous fera une occasion de nous rassembler, et accessoirement de nous interroger sur la façon de parler des livres et d’écrire sur la littérature, ou à partir d’elle, ce qui n’est jamais que ça.
Il sera aussi question pendant cette petite causerie d’Une ombre qui marche de Tiphaine Le Gall paru en juin 2020 aux éditions de l’Arbre vengeur. Et d’Analectes de rien, de F. Merdjanov paru en 2017 chez Gemidzii Editions.
Nouveau cycle de la bibli à partir du jeudi 5 novembre.
La Bibli ?
La Bibli est difficilement définissable. Un gang de lecture ? C’est en partie ce qu’elle est. Il arrive qu’on y lise des textes à voix haute, pour les découvrir ensemble, se les réapproprier en y mêlant nos voix, et accorder une attention particulière à la forme que prend le texte, à la manière dont il nous parle. Le plus souvent, un livre est présenté par quelqu’un.e. Un thème ou une question qui nous titillent sont discutés, à l’aide de bouquins qui nous éclairent, ou au moins nous intéressent. Quelle que soit la forme adoptée, l’intérêt est toujours d’ouvrir la discussion, que le textes abordés nous donnent matière pour nous exprimer, pour réfléchir à partir des énoncés présentés, et affiner notre analyse du monde.
En ce sens, l’ambition de la Bibli se veut profondément politique. Délaissant pour un court moment le calendrier militant et l’urgence des situations, la Bibli peut nous permettre de nous doter d’outils théoriques, de comprendre ensemble des concepts politiques, de nous nourrir de bribes d’histoires ou d’imaginaires littéraires, pour penser le monde dans lequel nous vivons et rêver aux conditions de son renversement.
La Bibli c’est aussi une bibliothèque : un espace dans lequel il y a des livres partout. Nous tenons à leur présence visuelle, palpable, à leur odeur de poussière pour certains, à leurs couvertures criardes pour d’autres, à l’ambiance qu’ils posent. Le choix du rangement alphabétique, sans distinction de genres, fait se côtoyer les époques, mêle les romans aux essais politiques, rapproche l’histoire de la poésie, et crée des voisinages surprenants entre les auteurs. Nous aimons nous retrouver dans cet univers, qui nous relie à milles histoires et nous donne l’air intelligent.
Enfin, la Bibli peut se transformer au gré de nos envies en club de théâtre, en bistrot du coin, en université populaire ou en cinéma d’art et essai, passant de l’un à l’autre, parfois dans la même journée. Sa seule constance est d’essayer de nous tenir ensemble pour un moment. Cheminer à travers ces formes, aiguiser et éprouver des pensées communes.
à L’ANAMORPHOSE, 48 RUE DU LONG POT, À LILLE-FIVES
Laisser un commentaire
27/10/2020