Adelphiques. Sœurs et frères dans la littérature française du XIXe siècle
Le passage de l’Ancien Régime aux sociétés démocratiques s’accompagne d’une mutation de la famille, dans laquelle se redéfinissent notamment les notions de « frère » et de « sœur », mais aussi la relation de « Fraternité », érigée en symbole du lien social. C’est cette question de la redéfinition du lien adelphique, de son éthique, de sa politique, que les études réunies dans ce volume explorent, dans des textes littéraires de Stendhal à Proust.
La fiction et le récit, en effet, imposent au fait biologique une réalité sociale, construisent un imaginaire, parfois mythique, et établissent des valeurs. Présente dès les premiers récits de l’Occident, la relation adelphique connaît, dans la littérature du XIXe siècle, un remarquable rendement fictionnel. Elle constitue un élément majeur de la construction des personnages, de la structuration des intrigues, voire de l’édification des séries. Elle est parfois à mettre en rapport avec un donné biographique de l’auteur, et toujours avec son lien au lecteur, ce semblable, ce frère.
La réflexion collective fait ici apparaître que l’adelphie, dans la fiction du XIXe siècle, a ainsi été érigée en lieu, au sens rhétorique, de la réflexion sur la société dans le nouveau régime familial et politique.
Sous la direction de Claudie Bernard, Chantal Massol, Jean-Marie Roulin.
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15/04/2020