Les âmes d'Atala

Deux numéros sont parus, chacun tirés à 1000 exemplaires. Ils contiennent des textes de Jerome Bertin, Pascal Dandois, Sébastien Gayraud, Gilles Laffay, Immanuw’el Rozenn, Christophe Siébert, Marlene Tissot. La maquette (superbe) est de Luna Beretta. Le choix des textes et le travail éditorial ont été assurés par mes soins. Tous les textes sont inédits et ne seront jamais publiés ailleurs.

Quelques extraits :

— JÉRÔME BERTIN : « Le matin a une petite odeur / de pisse / séchée / la brume a dérobé / le décor / le matin est vide / le matin est aveugle et sourd » (Matins comme nazi)

— PASCAL DANDOIS : « Ce qui l’avait rendu dingue c’était surtout de se faire violer quand il était petit garçon. Quand on était gosses, en petite bande, on jouait parfois à faire des virées interdites dans des baraques abandonnées. Un jour on s’est faits courser par un maçon et on s’est tous échappés sauf lui. » (Schizoïde)

— SÉBASTIEN GAYRAUD : « L’autre soir j’ai essayé de discuter avec un punk bourré qui mangeait une carotte à côté du récup-verre en bas de chez moi. Je me suis souvent souvenu d’un de tes slogans : « Toi, mon camarade, toi que j’ignorais derrière les turbulences, toi jugulé, toi asphyxié, viens, parle-nous. » Je lui ai récité comme ça, de mémoire. Il m’a roté à la gueule. Quelque chose cloche dans la formulation. » (Génération cadavre)

— GILLES LAFAY : « Je suis mort et nage dans les limbes des bébés en couches-culotte. C’est un bal mal torché, maman n’est plus là pour me mettre le thermomètre dans le cul, je suis mort à l’âge d’homme, respectueux de mort respectueux de mes trente et un ans. » (Fait-divers)

— IMMANUW’EL ROSEN : « Vous ne verrez jamais les fous former une rébellion. En plus des troubles, la médecine les transforme en toxicomanes, elle excelle par ailleurs dans l’exercice de la zombification. » (Exode funèbre)

— CHRISTOPHE SIÉBERT : « Comment quitter ce monde autrement que les pieds devant ? Il faut inverser le problème. C’est pas moi qui doit me jeter hors de la réalité, mais la réalité que je dois jeter hors de moi. Un exorcisme. Je me tire à Mertvecgorod, capitale fictive d’un pays qui n’existe pas. » (Bienvenue à Mertvecgorod)

— MARLÈNE TISSOT : « Toi au moins tu as compris les règles du jeu. Le reste, c’est de la triche. T’y crois à fond comme un vieux con. Mais quand ce foutu doute s’insinue et t’habite, sournois comme un ténia qui te bouffe les entrailles en silence, tu penses à moi. » (Encéphalogramme plat)

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