Sur son 31…
» Sur neuf auteurs de fiction publiés dans ce numéro, six sont francophones – partagés entre anciens et modernes. Une statistique peu fréquente dans nos pages traditionnellement plus ouvertes aux auteurs étrangers, surtout anglo-saxons. D’heureux concours de circonstances expliquent cette présence plus riche d’écrivains français. Commençons par Yves et Ada Rémy, dont Le Visage Vert vient de rééditer Le Grand Midi (1971) dans une version révisée pour l’occasion. La nouvelle « musicale » « Transsibériennes d’Armen Bertossian » existe en deux états, remarquables tous les deux. Nous avons retenu la forme radiophonique ; encore une singularité de cette livraison.
D’autres auteurs contemporains interviennent dans ce numéro : Yves Letort, explorateur infatigable du monde du Fleuve, et Pascal Malosse, nouveau venu dans ces pages, mais déjà un auteur confirmé, publié notamment aux Éditions Malpertuis.
Trois auteurs « anciens » viennent compléter cette palette : Maurice Renard d’abord, avec deux contes inédits en volume, que nous publions en avant-première, extraits de la prochaine parution, au Visage Vert, de Celui qui n’a pas tué, un recueil préparé par Maurice Renard en 1931, composé par les Éditions Georges Crès, mais resté à l’état d’épreuves pour cause de faillite. Il s’agit d’un recueil composite, mais le dernier tiers regroupe des contes d’anticipation et fantastiques, comme en témoignent « Une odeur de soufre » et « Hippolyte ». Que Claude Deméocq, spécialiste de l’écrivain et promoteur de la première édition de Celui qui n’a pas tué, soit sincèrement remercié de son soutien. Contemporain de Maurice Renard, Camille Mauclair revient dans nos pages avec deux nouvelles : « L’Évocation » tout d’abord, que nous publions comme pour nous associer, tardivement, à la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale. Texte à la lisière du fantastique il n’en est pas moins fort troublant et digne d’une première publication. « Vie des Elfes », en revanche, a été publié deux fois du vivant de l’auteur, mais reste plutôt méconnu. Superbement illustré par Fantin-Latour, nous croyons qu’il surprendra plus d’un lecteur par sa poésie et sa thématique « fantasy ».
Quittons l’Hexagone pour rejoindre le Royaume-Uni. Arthur Machen, d’abord, dont nous avons l’immense plaisir de publier l’un des derniers grands contes inédits en français. Encore un projet fort ancien finalement accompli. Grâce soit rendue à son traducteur, Jean-Louis Corpron, et au spécialiste de l’écrivain gallois, Aaron Worth, qui nous a bien volontiers autorisés à adapter les notes (nombreuses, mais le lecteur comprendra pourquoi) de sa récente édition d’un choix des meilleurs textes de l’auteur du Grand Dieu Pan. Pas très loin de Machen, nous retrouvons Mark Valentine et son « Connoisseur », un détective de l’étrange dont l’aventure présente a été traduite et illustrée par Patrick Mallet.
Au rayon des essais, le lecteur retrouvera avec plaisir le cinquième épisode de l’étude au long cours de Michel Meurger consacrée aux garous et meneurs de loups.
Comme souvent, nous achevons notre livraison par un texte humoristique, en l’espèce une « chinoiserie » de 1887, due à la plume de l’écrivain danois Sophus Bauditz. »
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19/01/2020