Le Corps défait. Enfin !
Nous publions aujourd’hui le dernier livre de notre ami Charles Grivel, intitulé Le Corps défait et sous-titré » Études en noir de la littérature fin-de-siècle. (Zola, Huysmans, Lorrain, Rachilde, Goncourt, Villiers de l’Isle-Adam, Gourmont et quelques autres) « . Charles n’a pas fini de rédiger ce bel ouvrage que nous avons décidé de publier en l’état, cinq ans après sa mort, c’est-à-dire défait. Pour cela, aussi, c’est un beau livre. N’hésitez pas à nous contacter pour le commander mais également à diffuser l’information le plus largement possible. Les âmes d’Atala, vous le savez, sont une simple maisonnette, une petite structure ouverte aux quatre vents, sans visibilité ni légitimité universitaire. Notez que nous n’en cherchons d’ailleurs pas. Nous sommes très faiblement présents en librairie et aucunement pour ce titre. Nous comptons sur la seule force du livre pour qu’il vive sa vie, le bouche à oreille, vos plumes et critiques, nos voyages en bus et nos cabas chargés. Nous l’accompagnons avec de l’obstination donc, de l’amour, de la passion, de la sueur, un peu de salive et du corps défait mais faisant. Si vous croyez à cette littérature-là – ou à cette vie -, comme Charles en son temps, comme nous, dans ses pas, joignez-vous à l’effort. Les âmes vous en seront infiniment reconnaissantes.
« Le corps est l’enjeu, son intégrité, sa dualité, sa survie, le fait que sa réalité échappe à la prise. Et qu’il demande d’être transformé. Ni homme, ni femme, mais l’un par l’autre, l’un dans l’autre, l’un à l’exclusion de l’autre, et cela en considération du dommage qu’il subit et du désir de restitution qu’il engendre. Le corps est celui qu’on ne possède pas. La littérature fin-de-siècle suit les voies tortueuses de ce désassemblement ».
Charles Grivel, Le Corps défait, quatrième de couverture
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Charles Grivel est mort en 2015, à l’issue d’un long combat contre la maladie. Il est né à Genève, en Suisse, où ce qui importe n’est pas le lieu de naissance, mais la commune d’origine. En l’occurrence Charles était originaire de Saint-Livres (dans le canton du Vaud), ce qui n’est pas rien quand on aime passionnément la littérature. La revue Belphegor a souhaité rendre hommage « à son audace de franc-tireur, d’accélérateur de questionnements et de défricheur de chemins de traverse » en lui consacrant en 2008 un numéro où sa voix alterne avec celle de partenaires qui l’ont connu et qu’il a inspirés. Beaucoup ont souhaité souligner l’originalité de sa démarche, la variété de ses objets d’étude, et le style parfois déroutant et « ciselé jusqu’à l’aphorisme » de ses analyses qui faisaient « la nique à l’académisme » et tranchaient avec le conformisme universitaire.
C’est évidemment ce qui continue de nous séduire chez lui, depuis sa thèse d’habilitation, Production de l’intérêt romanesque. Un état du texte (1870-1880), un essai de constitution de sa théorie (1973), jusqu’à son Alexandre Dumas l’homme 100 têtes (2010), en passant par Fantastique-fiction (1992), pour ne citer que ces trois ouvrages majeurs en rupture avec l’herméneutique littéraire traditionnelle qui concevait la littérature comme phénomène autonome et comme valeur absolue. Charles, qui refusait de réduire la littérature à des œuvres d’auteurs canonisés, s’est passionné entre mille autres choses pour les genres dits mineurs, les littératures populaires, les productions excentriques, le surréalisme, les romans photos, le fantastique, la photographie ou la littérature fin-de-siècle.
C’est à cette dernière et au statut du corps chez Lorrain, Gourmont, Huysmans, Rachilde, Goncourt, Zola, Villiers de l’Isle-Adam et quelques autres qu’il s’intéresse dans le Corps défait. Ce livre posthume est à la fois la collection tronquée de ses articles les plus féconds sur le sujet, qu’il avait repris pour l’occasion, et le récit de son inachèvement. C’est autant un livre imaginaire qu’un livre simultané, un livre inachevé qu’un livre absolu, le ratage que sa perfection. C’est avec une certaine joie et beaucoup d’émotions que nous publions le dernier livre du grand Charles, aux Âmes d’Atala, dans ce qui aurait pu être la collection « feu aux facs ».
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Charles Grivel, Le Corps défait
Études en noir de la littérature fin-de-siècle.
(Zola, Huysmans, Lorrain, Rachilde, Goncourt, Villiers de l’Isle-Adam, Gourmont et quelques autres)
154 pages, 148 x 210 mm. isbn : 978-2-914851-24-4
11 euros (15 avec les frais de port)
Règlement par chèque ou virement à l’ordre des Âmes d’Atala
A commander à l’adresse ci-dessous :
zamdatala[at]riseup.net
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31/10/2019