Vivre sans
Attention: changement de lieu
Le rendez-vous est à La Parole errante, 9 rue François Debergue
(et pas aux Éditions Libertalia, 12 rue Marcellin-Berthelot)
mardi 29 octobre 2019 à 19h30
Discussion critique avec Frédéric Lordon à l’occasion de la parution de son nouvel essai Vivre sans ? Institutions, police, argent… (La Fabrique).
Présentation par Libertalia
Si vous êtes vers Montreuil mardi soir à 19h30, ne manquez pas la rencontre que nous organisons avec Frédéric Lordon, à propos de son récent ouvrage « Vivre sans? » paru à La fabrique éditions
On a de nets désaccords avec une partie du bouquin, donc la discussion pourrait être intéressante.
Initialement prévue à notre librairie, cette soirée a été déplacée à La Parole errante (9, rue François-Debergue, Montreuil, métro Croix-de-Chavaux) en raison de la forte affluence attendue (vous êtes déjà plusieurs centaines participant.es sur l’événement FB).
Interventions Choisies de Frédéric Lordon
Présentation par l’auteur
C’est peut-être le discours le plus dynamique dans l’imaginaire contemporain de la gauche, mais ce qui fait son pouvoir d’attraction est aussi ce qu’il a de plus problématique. Car il nous promet la « vie sans » : sans institutions, sans État, sans police, sans travail, sans argent – « ingouvernables ».
La fortune de ses énoncés recouvre parfois la profondeur de leurs soubassements philosophiques. Auxquels on peut donner la consistance d’une « antipolitique », entendue soit comme politique restreinte à des intermittences (« devenirs », « repartages du sensible »), soit comme politique réservée à des virtuoses (« sujets », « singularités quelconques »). Soit enfin comme politique de « la destitution ».
Destituer, précisément, c’est ne pas réinstituer – mais le pouvons-nous ? Ici, une vue spinoziste des institutions répond que la puissance du collectif s’exerce nécessairement et que, par « institution », il faut entendre tout effet de cette puissance. Donc que le fait institutionnel est le mode d’être même du collectif. S’il en est ainsi, chercher la formule de « la vie sans institutions » est une impasse. En matière d’institution, la question pertinente n’est pas « avec ou sans ? » – il y en aura. C’est celle de la forme à leur donner. Assurément il y a des institutions que nous pouvons détruire (le travail). D’autres que nous pouvons faire régresser (l’argent). D’autres enfin que nous pouvons métamorphoser. Pour, non pas « vivre sans », mais vivre différemment.
Frédéric Lordon
Frédéric Lordon est directeur de recherches au CNRS. Derniers ouvrages parus : Imperium. Structures et affects des corps collectif (La Fabrique, 2015), La condition anarchique (Seuil, 2018).
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28/10/2019