Salo !
Salo VII
Du 13 au 16 juin 2019 se tient à Paris Salo VII, le septième salon du dessin érotique. Les 137 artistes sélectionnés travaillent de multiples versions d’un imaginaire foisonnant et libérateur. Les artistes femmes venues de tous pays sont majoritaires (75 %) ; se sentant plus visées par des restrictions, elles investissent en force ce domaine. Par ailleurs, un focus réalisé par Baozhong Cui, commissaire d’exposition invité, présente des artistes chinois souvent victimes de la censure dans leur pays. On peut voir dans ce salon des dessins de corps enlacés, d’autres abandonnés sur l’autel du désir. Certains critiques s’obstinent à affirmer qu’il n’y a pas d’art érotique, que toute forme d’art est érotique, c’est pourtant l’art érotique qui est censuré dans bien des pays, notamment en Chine, Iran, Etats Unis et d’autres pays occidentaux. Faites des cubes, des abstractions géométriques, la censure ne viendra pas vous importuner. Gauguin, Schiele, Balthus ne sont pas décrochés des musées à cause de l’agencement de leurs couleurs. Les censeurs confondent image, texte et réalité, cette confusion est schizophrénique. La figuration d’un viol n’est pas un viol et l’on voit trop souvent ceux qui prêchent contre les images se conduire dans la vie comme des êtres obscènes et abuseurs. Salo a des effets salutaires et participe à ce qui est essentiel à la vie en société, comme un point d’équilibre où les extravagances vivent dans leurs représentations. Ce salon répond à des besoins de santé publique, comme toutes les expositions, films, textes, chorégraphies qui questionnent nos fantasmes.
Laurent Quénéhen, commissaire de Salo VII
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12/06/2019