Un message du Préfet Maritime
Lu ICI :
Pour soigner la macronique ?
Il existe un remède souverain : Monsieur Tristecon, chef d’entreprise, punch-texte formidable de feu François Caradec, amateur de crus et de bons mots (livres et farces réunis).
Son livre, l’un de ses trois chefs-d’oeuvre avec Nous deux mon chien et La Compagnie des zincs, fut « Achevé d’imprimer sur les presses de L’Imprimette, SARL, le 30 août 1960, au nombre de 300 exemplaires dont les 25 premiers sur papier vergé » et couverture fleurie. Et il était, de fait, imprimé sur les presses mêmes de M. Tristecon, techniquement patron du jeune Caradec.
Dans la foulée, le livre fut diffusé par André Blavier (le spécialiste des fous littéraires) à la marque de Temps Mêlés et reçut, car c’était mérité, le Prix de l’Humour noir 1960. Spécialiste d’Alphosne Allais, François Caradec a choisi la litote pour rédiger le texte le plus drôle et le plus ravageur sur la figure du « patron ». A l’heure où une macronite majeure frappe la France, il est bon de revenir aux fondamentaux antiseptiques. Ce texte de François Caradec révèle ce dont se doutent tous les salariés : le manager n’est pas une lumière. D’où il appert que le libéralisme est peut-être essentiellement une question de dépendage d’andouilles.
Les gilets jaunes semblent en avoir le soupçon désormais…
En somme, pour lutter contre la suffisance énarchique, l’ultralibéralisme, la macronnerie et la casse sociale : un texte militant et drôle.
Pour ceux qui l’ignorent encore François Caradec est un personnage cardinal depuis la fin de la guerre.
Membre du Collège de Pataphysique et de l’Oulipo avec Raymond Queneau, Boris Vian, Henri Salvador ou Arrabal, il apparaît désormais comme un personnage majeur de l’histoire culturelle de la seconde moitié du XXe siècle. Imprimeur, éditeur (il a travaillé pour Claude Tchou et de nombreux autres), il est l’auteur avec Noël Arnaud de l‘Encyclopédie des farces et attrapes dans les années 1960, véritable point de départ de toutes les études sur la littérature et l’art post-moderne (depuis le non-écrire, jusqu’au monochrome (Alphonse Allais), le goût du monde forain et de l’art de rue), etc. On lui doit en outre la biographie de Lautréamont, de Willy, de Raymond Roussel, d’Alphonse Allais, de la femme à barbe et du pétomane, de nombreux essais, un polar, etc. Il était de la confrérie des chercheurs indépendants, joviaux et indépendants d’une génération qui savait avoir eu de la chance de sortir de la guerre sans avoir été raflé…
Pour rendre hommage aux victimes de tous les tristes cons, Alexis Moncorgé, le petit-fils de Jean Gabin, par ailleurs Révélation théâtrale des Molière 2016 pour Amok de Stefan Zweig, lira pour vous ce soir M. Tristecon, chef d’entreprise lors d’une soirée unique et gratuite.
La lecture sera précédée d’une courte présentation par Eric Dussert, suivie d’une lecture éclairante d’Hervé Caradec, elle-même suivie d’une « mainardise » de Cécile Mainard/i, ‘pataphysicienne (sous réserve)
Ce sera donc le jeudi 6 décembre à 20 h 30 au Petit Opportun et on devrait sans effort particulier éviter les CRS et leurs lacrymos.
Le Petit Opportun
Place Sainte-Opportune
75001 Paris Mo Châletet (sortie 10)
Entrée libre
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6/12/2018