Daudet et les langues. 150e anniversaire des Lettres de mon moulin
ATILF à Nancy les 25 et 26 avril 2019.
Selon Mistral, il n’y a que Daudet qui ait su recueillir le suc vierge de la langue provençale pour en sortir la fleur au sein de la langue française. Cet hommage à propos de la publication du Trésor d’Arlatan en 1897 se vérifiait déjà en 1869 lors de la publication chez Hetzel des Lettres de mon moulin. Aussi le félibre écrivait-il à son ami : « Ton nouveau livre […] a toutes les exquises qualités de tes précédentes œuvres de plus, il est tout à fait provençal. Tu as réussi avec un merveilleux talent ce problème difficile : écrire le français en provençal. Aussi tu pourrais désormais t’abstenir de signer tes livres: tout le monde les reconnaîtrait à la frappe, comme ces admirables monnaies grecques qui portent la tête de Massilia. Veux-tu connaître mes préférences ? Maître Cornille et La Mule du Pape. Maître Cornille surtout est une de tes créations les plus vraies, les plus touchantes » (12 décembre 1869).
À l’occasion du 150e anniversaire de la publication en recueil des Lettres de mon moulin, il s’agit de revenir sur l’une des œuvres les plus populaires de Daudet, constamment rééditée, traduite et adaptée, en réévaluant notamment l’impact que cette œuvre a pu avoir dans l’inconscient collectif pour des générations d’élèves.
Le recueil tel que nous le lisons aujourd’hui comprend 24 contes et nouvelles, pour la plupart publiés dans la presse à des époques très différentes. Déjà, la première édition, publiée chez Hetzel en 1869, réunissait trois séries de Lettres de mon moulin, qui avaient paru respectivement dans L’Événement en 1866, dans Le Figaro en 1868, et dans le même journal en 1869 ; en 1878, lors de la préparation d’une nouvelle édition (datée de 1879) chez Lemerre, ont été ajoutés cinq récits qui avaient figuré en 1874 dans Robert Helmont : « Les Étoiles », « Les Douaniers », « Les Oranges », « Les Sauterelles », « En Camargue » ainsi qu’un conte qui avait paru dans l’édition de 1875 des Contes du lundi : « Les Trois Messes basses ».
Plusieurs manifestations seront organisées à l’occasion de cet anniversaire, inscrit au rang des commémorations nationales de l’année 2019. Nous souhaitons en particulier que ce colloque, centré sur la langue des Lettres de mon moulin, combine diverses approches critiques, permettant de mesurer la place occupée par ce fameux recueil depuis sa première publication.
Différents angles sont proposés :
- Analyse linguistique et stylistique (oralisation des livres sonores, langue française et provençale, francophonie, étude pour le FLE…)
- Langue des images (éditions illustrées, illustrateurs célèbres…)
- Adaptations (cinématographiques, musicales, théâtrales, BD, réécritures…)
- Traductions (toutes langues envisagées, problèmes spécifiques posés par le recueil : onomastique, termes provençaux…)
- Réception (en France comme à l’étranger, de 1869 à nos jours, fortune de certains contes par rapport à d’autres, accueil dans la presse…)
Ce ne sont là que quelques pistes d’exploration en espérant que cette relecture des Lettres de mon moulin renouvelle la connaissance souvent traditionnelle de l’œuvre.
Les propositions de communication pourront porter sur tout ou partie du recueil.
Elles seront à adresser pour le 30 novembre 2018 à Gabrielle Melison (gabrielle.melison@univ-lorraine.fr).
Le colloque aura lieu à l’ATILF à Nancy les 25 et 26 avril 2019.
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24/11/2018