Mucha à Paris
Artiste tchèque de renommée internationale, Alphonse Mucha reste indissociable de l’image du Paris 1900. Sa célébrité lui vient surtout de ses élégantes affiches d’un style très affirmé, emblématique de l’Art nouveau. Mais son activité d’affichiste occulte trop souvent les autres aspects de sa production comportant aussi des peintures, des sculptures, des dessins, des décors, des objets d’art… Au travers de toutes ces œuvres, c’est la figure d’un homme qui se dessine, mystique et visionnaire, animé d’une véritable pensée politique, à l’heure du renouveau national tchèque et de l’éclatement de l’Empire austro-hongrois. Tout le travail préparatoire pour L’Épopée slave qui l’occupe entre 1911 et 1928 témoigne de son attachement à son pays natal et de son rêve d’unité entre les peuples slaves. Au-delà du maître de l’Art nouveau, c’est donc l’œuvre foisonnante et la personnalité singulière de cet artiste que l’exposition entend révéler aux visiteurs.
Arrivé à Paris à la fin des années 1880, Mucha fait partie d’un nombre croissant d’étudiants en art venus d’Europe centrale. Comme beaucoup de ses compatriotes, il vient à Paris après être passé par l’Académie des beaux-arts de Munich [Akademie der Bildenden Künste], où il acquiert une formation académique en dessin de figures et un goût pour la peinture d’histoire.
Dans la capitale, il suit les enseignements de Jules-Joseph Lefebvre et de Jean-Paul Laurens à l’Académie Julian. Les compositions allégoriques de Lefebvre, avec leurs figures de femmes idéalisées, et les grandes peintures historiques de Laurens, dans des décors théâtraux, ont probablement influencé les orientations que suivra Mucha au cours de sa carrière.
En outre, l’Académie Julian est l’occasion pour lui de se faire des amis français, dont Paul Sérusier et son cercle, qui créeront plus tard les nabis.
Commissariat : Tomoko Sato, conservateur de la Fondation Mucha, Prague
Quelques dates clés de sa vie :
24 juillet 1860 : Alphonse Maria Mucha nait à Ivančice, ville du sud de la Moravie sous administration autrichienne. Son père, Ondřej Mucha est huissier de justice.
1887 : Alphonse Mucha arrive à Paris et étudie à l’Académie Julian.
1889 : confronté à des problèmes financiers quand son mécène, le comte Eduard Khuen-Belasi, cesse de lui apporter son soutien financier, Mucha survit comme illustrateur grâce à sa formation artistique académique et aux nouvelles techniques d’impression qui se développent alors. Au début de l’année 1890, il se fait une réputation d’illustrateur fiable auprès d’imprimeurs et éditeurs parisiens qui contribueront à asseoir sa célébrité et faire de l’Art nouveau un mouvement international.
25 janvier 1898 : est initié dans la loge parisienne du Grand Orient de France, la plus ancienne organisation maçonnique en France.
1901 : Reçoit la Légion d’honneur pour sa contribution à l’Exposition universelle de Paris. Est élu membre de l’Académie tchèque des sciences et des arts.
10 juin 1906 : Il épouse Maruška Chytilová à Prague. Sa fille Jaroslava nait en 1909, son fil Jiří en 1915.
1904-1913 : Il fait six voyages aux USA et y gagne régulièrement sa vie en enseignant dans des écoles d’art à New York, Chicago et Philadelphie.
1911 : Mucha se lance dans L’Épopée slave, à l’âge de cinquante ans. Il y consacrera le reste de sa vie, travaillant dans un atelier qu’il loue dans le château reculé de Zbiroh, en Bohême occidentale.
1923 : Il est élu Souverain Grand Commandeur du Conseil suprême tchèque de la franc-maçonnerie.
14 juillet 1939 : Mucha meurt à Prague. Il est enterré au Slavin (le panthéon tchèque).
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16/10/2018