Petit manifeste des communistes (sans classe ni parti)
Suivi d’une Lettre aux Brigades rouges
Elsa Morante
traduit par Martin Rueff
Rivages
Dans sa recension de « La Storia », Pier Paolo Pasolini faisait remarquer que le sujet de ce livre était proprement celui qu’annonçait son titre : l’histoire. C’est bien peu de dire alors qu’Elsa Morante ne s’est pas soustraite au débat politique qui agita l’Italie dans les années 60 et 70. Entre L’île d’Arturo, qui date de 1957 et La Storia, publié en 1974, elle fut une observatrice attentive, inquiète et scrupuleuse des transformations de son pays mais aussi du destin de la révolution et de son idée. C’est sans doute en 1970 qu’elle rédige ce Petit manifeste des communistes (sans classe ni parti) retrouvé par Carlo Cecchi et Cesare Garboli et publié pour la première fois en 1988, trois ans après sa mort.
En treize courtes proses qui vont de l’aphorisme au pamphlet, la romancière affronte les motifs et les mots d’ordre de la révolution. Elle démasque, elle dénonce, elle rappelle. Partout on sent la revendication d’un stoïcisme qui veut reconnaître ses valeurs – l’honneur, la liberté d’esprit, la beauté, l’éthique – mais aussi ses ennemis le pouvoir, le force instituée.
C’est ici toute la conception de l’histoire qui traverse et motive La Storia qui se retrouve énoncée avec force.
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23/08/2018