Régine Deforges
Paris, mars 1968. Régine Deforges est condamnée pour outrage aux bonnes mœurs et temporairement privée de ses droits civiques après avoir publié Le Con d’Irène, un récit érotique d’Aragon. Ce n’est qu’un début : l’édition des Trois Filles de leur mère de Pierre Louÿs et celle de Lourdes, lentes d’André Hardellet l’entraîneront à leur tour dans la moins érotique des chambres : la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Telle était Régine Deforges, éditrice, qui prit toutes les libertés et donc la défense de la liberté.
Un tempérament de frondeuse qui trouve sûrement ses origines dans un épisode humiliant de l’enfance, où, déjà, il avait été question d’écrits : la jeune Régine Deforges fut exclue de l’institut religieux pour avoir confié à son journal intime tout le désir que lui inspirait une fille de son âge.
Femme passionnée, elle s’est affranchie de la tyrannie discrète de la morale et conçut un érotisme qui n’était ni militant ni politique. Auteure d’une quarantaine de livres (jeunesse, fictions, anthologies, essais), elle connut un incroyable succès avec sa saga La Bicyclette bleue, entamée en 1981 : plus de dix millions d’exemplaires vendus qui ne la changèrent pas.
Frédéric Andrau, en ami de la romancière, livre une biographie personnelle et sensible de cette figure nationale. Sans omettre les grands événements qui ont ponctué la vie de la femme engagée, il confie un témoignage intime et décalé sur l’une des dernières icônes de Saint-Germain-des-Prés.
Frédéric Andrau
Frédéric Andrau est écrivain. Il se fit connaître grâce à Quelques jours avec Christine A (Plon, 2008). En 2013, il consacra un récit biographique à l’écrivain Albert Cossery, Monsieur Albert (Editions de Corlevour, 2013), qui fut unanimement salué par la critique. En 2015, il relate la vie d’Hervé Guibert dans Les Morsures du destin et publie en 2017 son cinquième livre, Régine Deforges, la femme liberté.
« […] un texte passionnant, qui nous permet de découvrir une femme absolument exceptionnelle dont le maître-mot est effectivement la liberté sur tous les plans. »
Les Chroniques culturelles
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16/06/2018