Mes deux années en Russie
Expulsée des Etats-Unis fin 1919, la militante anarchiste débarque en Russie révolutionnée, où elle espère prendre sa part dans la construction d’une société nouvelle. Petit à petit, son enthousiasme va céder la place au scepticisme, puis à la désillusion devant les signes de corruption du nouveau régime qu’elle découvre tout au long de ses voyages dans le pays et de ses rencontres avec les militants et dirigeants du parti au pouvoir, les anarchistes persécutés et de nombreux anonymes. Certes, Goldman fait la part des destructions, des souffrances et des famines provoquées par les interventions armées des Etats capitalistes et de la résistance acharnée des armées Blanches, mais les conceptions « autoritaires » des bolchéviques ont aussi leur part de responsabilités dans cette involution, pense-t-elle, dont on sait depuis qu’elle préfigurait le totalitarisme stalinien. « On ne soulignera jamais assez que la révolution ne sert à rien si elle n’est pas inspirée par son idéal ultime. Les méthodes doivent être en harmonie avec les objectifs révolutionnaires. Les moyens mis en œuvre pour réaliser la révolution doivent correspondre à ses buts », écrit-elle en conclusion de son récit.
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17/12/2017