Fort GONO #8 + le livre
FORT GONO numéro 8 s’intitule : « un autre été à Taranga »
Présentation par Fred :
Comme son nom l’indique, il est dans la lignée du précédent, mais plus dense, plus sombre aussi, et les textes sont plus longs, plus élaborés. J’en suis très fier.
Il fait 19 pages A4 ( plus la cover ) et elles sont bourrées jusqu’à la gueule, il n’y a pas d’illustrations, pas de vides, j’ai juste veillé à ce que cela reste lisible. En format poche cela ferait 50 – 60 pages au moins, juste pour vous donner une idée …
Sinon je dois tout de même le dire : il faut avoir lu le 7 pour ne pas se sentir exclu, et il faut aussi l’avoir apprécié ! Si vous ne l’avez pas aimé, alors passez votre chemin, même s’il est meilleur, à mon avis, celui-ci ne vous intéressera pas davantage. Gardez vos timbres pour payer vos factures, ou pour un autre zine …
Parce qu’il est réservé à quelques-un(e)s, ce numéro 8 n’est tiré qu’à 50 exemplaires. Et puis il est gratos. Je prends sur moi les frais d’impression. Je demande juste le gros port : 2 timbres gris, verts ou rouges, au choix, selon que t’es peu / moyennement / super impatient de le lire ! … Ou un chèque de 1 euro 50 à la rigueur, si t’as la flemme d’aller acheter un carnet. Pour les distros c’est pareil, juste le port, que vous en preniez 3 , 5 ou 10 … Contact : fredlamiral76 @ gmail .com , aussi dispo en PDF, sur simple demande.
Un extrait :
« En ce temps-là, on prédisait à Taranga un avenir radieux. Les tours pour les téléphones venaient de faire leur apparition au coeur du village, on allait élargir la route et faire du village la capitale administrative de la région. Mais aucun de ces deux projets ne s’est concrétisé.
En 2009 – 2010, nouvelles promesses de développement : après Sumatra, cela allait être au Kalimantan d’accueillir des plantations de palmiers à huiles ! A Taranga, des rencontres avec des représentants des grandes entreprises furent organisées avec le soutien total des autorités. On proposait aux paysans du coin de vendre leurs terres ou d’accorder des concessions, voire de cultiver eux-mêmes les palmiers, pour le compte des compagnies. On allait faire fortune et permettre à des tas d’autres de travailler ! Bien sûr, on évitait soigneusement de rappeler que passées quelques récoltes les arbres mourraient et que les sols, eux, resteraient inexploitables pendant des lustres. On ne s’étendait pas non plus sur le fait que les villages proches des plantations seraient privés d’une bonne partie de leurs forêts et des ressources allant avec …
Beaucoup succombèrent à l’appel de ces dégueulasses sirènes et l’on saccagea encore un peu plus la forêt secondaire.
En 2017, la déception est de mise. Plusieurs entreprises ont fermé leurs portes et beaucoup sont à nouveau sans travail. Les seuls qui s’en sont tirés sont ceux qui ont planté quelques palmiers, à titre personnel, sur leurs propres terres. Taranga n’a donc guère changé et vu les risques de guerre régresse même lentement.
…
La pluie qui tombe à verse sur le toit fait un boucan d’enfer. Huit heures seulement et plus rien à faire. Je souffle la bougie et m’allonge à côté de Lhass … »
Et pis, y’a quelques temps (années), Fred nous avait contacté par l’intermédiaire de Daniel Chéribibi pour publier ces chroniques indonésiennes en bouquin. C’était une très bonne idée et qui nous aurait bien plu à LADA, la division sonore des âmes, mais voilà, nous n’étions pas en fond au moment où ça s’est présenté, nous avons chipoté, hésité, ça a trainé et… nous sommes bien contents finalement que quelqu’un, en l’occurrence les éditions du Bouk Emissaire, ait pris en main le bordel, d’autant que le résultat est sûrement bien mieux que ce qu’on aurait été capable de faire !
FORT GONO – Le livre
par Fred L R
Editions du Bouk Emissaire
Couverture sérigraphiée, 230 pages
14 récits de l’Indonésie des années post-Suharto
Portraits, récits de voyages et de catastrophes humaines ou naturelles
Du Kalimantan à Aceh, en passant par Java
A propos de Fort Gono …
« De 1999 à 2012, j’ai effectué de nombreux voyages en Indonésie. N’ayant aucun talent pour la pratique de la photographie mais tout de même désireux de ne rien oublier de mes longs séjours sur place, j’ai rédigé, de façon très progressive, plusieurs récits. Dans leur immense majorité, ceux-ci ont été publiés dans un fanzine : FORT GONO. Sept numéros sont d’ores et déjà parus. Cet ouvrage est une compilation de mes textes favoris … »
Extraits …
« Passé le moment des retrouvailles, mon camarade m’apprit que toutes les routes isolées qui avaient fait notre bonheur étaient désormais interdites à la circulation. Sillonnées par des convois de militaires à la gâchette facile, elles étaient fréquemment le théâtre d’escarmouches sanglantes. » ( Aka )
« Les pires moments que je passai à Pontianak eurent lieu fin 2001, à l’occasion des frappes américaines en Afghanistan. Au lieu des traditionnelles plaisanteries, on proférait à mon égard des paroles lourdes de menace : « Mister, aujourd’hui j’ai envie d’égorger un Américain » et autres inepties. De tous ces anonymes, très peu appartenaient à des organisations religieuses militantes. » ( Le Cap de Bonne-Espérance )
« Le petit homme avait placé une urne remplie de différents ingrédients magiques sous le lit des futurs jeunes époux. Il avait lu quelques prières en arabe, puis s’en était allé, récompensé par les parents de la mariée de quelques billets. Mais en vain : le village était à deux doigts de connaître une inondation majeure. Cependant, cela ne semblait pas affecter la réputation du magicien. Au lieu de voir dans ces averses incessantes une preuve flagrante de son inefficacité, les gens continuaient de vanter ses mérites : « imaginez ce qu’il se serait passé s’il n’était pas intervenu : nous serions sous trois mètres d’eau ! Ce faiseur de pluie est vraiment formidable, il a sauvé Taranga ! » ( Le serpent noir )
« Des voitures couvertes de poussière et de boue dévalaient l’avenue à toute allure. Des camions-bennes, dans un état de saleté comparable, transportaient des gens hébétés, dont certains semblaient s’être roulés dans la gadoue. Nous ne réalisâmes pas tout de suite que cette boue qui les recouvrait avait été projetée par le Merapi. » ( Merapi 2010 )
14,20 E Port Compris fredlamiral76 (@) gmail.com
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2/12/2017