Décadence fin de siècle
Michel Winock
Décadence fin de siècle
Gallimard, Collection L’Esprit de la cité, 2017
Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l’apothéose d’une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est né.
Écrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l’érotisme faisandé, le satanisme… Voici venu l’époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d’où l’on espère voir sortir la régénérescence de l’humanité.
Presse :
Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d’un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d’Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs… La décadence représente aussi bien un état d’esprit et une disposition de l’âme qu’une esthétique.
« Huysmans, Bloy, Drumont, Barrès, Mirbeau, Barbey d’Aurevilly, Gourmont, ils sont tous là, les grands prêtres de la décadence, dans le magistral concert que Michel Winock orchestre de ces voix de l’Apocalypse, tohu-bohu de plumes brillamment trempées dans la haine tonitruante de leur temps. »
François-Guillaume Lorrain, Le Point
« En tant qu’historien spécialiste de la période, Michel Winock s’empare du thème et nous offre une stimulante analyse de sa déclinaison dans les domaines de la politique et de la littérature. »
Marc Riglet, Lire
« Dans cet essai passionnant, Michel Winock explore deux décennies au cours desquelles écrivains et publicistes de talent, rongés par la défaite de 1870, vitupèrent la société démocratique et industrielle, la sociologie naissante, le positivisme, le scientisme, le progrès,… »
Gilles Heuré, Télérama
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16/11/2017