Jours de famine et de détresse
de Neel Doff
Préface de Maya Orianne (libraire chez À Livre Ouvert, Bruxelles)
Postface de Virginie Iglésias (professeur à l’université de Grenade, en Espagne)
Illustrations de Gaston Nick
Entre Amsterdam et Bruxelles, la petite Keetje raconte le quotidien d’une famille pauvre de neuf enfants. Dans ce conte cruel, digne de ceux des frères Grimm ou de Perrault, aucun prince charmant ne vient lui demander sa main – c’est plutôt la prostitution qui l’attend. Pas de monde enchanté chez Neel Doff, mais un récit par petites touches réalistes de son enfance, qui se transforme au fil des pages en peinture de la misère au XIXe siècle.
Elle nous fait sentir, dans un style dépouillé mais doté d’une grande puissance d’évocation, sa détresse quotidienne, ainsi que les rares moments de bonheur partagés avec les siens. On a parfois comparé ses écrits à ceux de Zola, qu’elle jugeait pourtant trop « inventés » et « superficiels » pour décrire avec justesse le vécu du peuple. Sans doute qu’éprouver la misère au plus profond de soi est une condition nécessaire pour créer une œuvre aussi forte que la sienne ?
Après avoir manqué de peu le Goncourt en 1911 avec ce premier livre, Neel Doff, l’une des premières femme à avoir été en lice pour ce prestigieux prix, n’aura de cesse, le restant de son existence, de témoigner de ses malheurs d’enfant pour en préserver ses semblables.
Neel Doff est l’auteure de Keetje (Espace Nord, 1987), Keetje Trottin (Espace Nord, 2002) et de Contes farouches (Plein Chant, 2016).
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6/11/2017