Chagrin révolutionnaire !
Après avoir abordé :
- En 2014 : l’antimilitarisme et l’antipatriotisme
- En 2015 : Le féminisme et la guerre
- En 2016 : Colonialisme de guerre et immigration
C’est au centenaire de la Révolution russe que nous voulons porter toute notre attention.
Nouvel astre de l’avenir radieux, elle vint remplacer dans la mythologie révolutionnaire le fameux avènement du « Grand Soir », failli dans l’Union sacrée de la Grande guerre.
Cette fameuse Révolution russe, qui, ouvrant un siècle fortement idéologisé, voyait s’affronter les différentes écoles du socialisme voulant œuvrer à la libération du prolétariat.
Et c’est bien de cette libération du Travail, sujet majeur du discours anticapitaliste, dont il sera principalement question lors de cette journée commémorative. Elle donne d’ailleurs le titre de cette journée :
CHAGRIN RÉVOLUTIONNAIRE
De chagrin il en est question, quand il s’agit, chaque jour, d’aller au boulot.
- Mais dans le siècle qui s’est écoulé depuis 1917, les différentes écoles du socialisme (marxistes ou anarchistes) qui ont pu tenter de libérer la classe ouvrière du Travail, y sont-elles parvenues ?
- Leur échec le plus retentissant ne réside-t-il pas plutôt dans leur incapacité à sortir d’un modèle d’exploitation et d’aliénation hérité de la révolution industrielle et d’une notion de progrès rendant l’humanité esclave, mais responsable de sa propre perte ?
De chagrin, il peut encore en être question dans le regard que nous portons sur la responsabilité des militants à entretenir des mythes qui enferment la pensée dans le simplisme du fantasme.
A défaut de fêter les « victoires » révolutionnaires du siècle passé, de vénérer béatement leurs tentatives avortées de « révolutionner le travail », cette nouvelle journée de commémoration critique tentera de mettre en pratique l’adage que nous ont légué les premiers bâtisseurs du Syndicalisme-Révolutionnaire : « La réflexion acquiert ce que l’action conquiert » .
S’il a été « Minuit dans le siècle » [1], il faut savoir en faire le bilan, sans chercher chez d’autres les responsabilités qui nous incombent, car aujourd’hui comme hier ce n’est qu’en interrogeant nos pratiques que nous construisons une véritable alternative sociale au capitalisme.
PROGRAMME DU 11 NOVEMBRE 2017
12h30 : Apéro-projo
Projection du film réalisé lors de la journée de commémoration critique 2016, intitulée : « COLONIAUX DE TOUS PAYS … ENGAGEZ-VOUS ! »
voir en détail le programme de la journée de novembre 2016
13H30 – 15H00 // Table ronde n°1 : Du « Grand Soir » à « l’espoir levé à l’Est », comment le mythe révolutionnaire a-t-il perduré ?
Le mythe s’est-il transformé ? Fut-il porteur du même projet révolutionnaire ?
Pourquoi le mouvement révolutionnaire a-t-il considéré nécessaire d’entretenir ces mythes ?
Avec la participation de :
- Aurélie Carrier, auteure de « Le Grand Soir » (Editions Libertalia, 2017)
- Eric Aunoble, auteur de « La Révolution russe, une histoire française » (Editions La Fabrique, 2016)
Échanges avec la salle
15H00 : Intermède musical du SUB’Urbain Band
15H15 – 16H45 // Table ronde n°2 : D’Octobre 17 à Juillet 36, les Bolchos et les Anarchos ont-ils remis le peuple au boulot ?
Alors que l’élan révolutionnaire se veut, à priori, porteur d’une libération de la classe ouvrière, la Révolution de 1917 en Russie ou la réaction au soulèvement militaire espagnol de 1936 amena les révolutionnaires à reproduire des formes d’organisation aliénante du travail. Est-ce la guerre civile et sa prédominante industrie de guerre, la conception progressiste d’une idéologie socialiste née de la révolution industrielle, ou l’incapacité des révolutionnaires à inventer d’autres rapports de production qui marquèrent l’échec de ces révolutions ?
Avec la participation de :
- Eric Aunoble, auteur de « Le Communisme, tout de suite ! Le mouvement des Communes en Ukraine soviétique (1919-1920) » (Editions Les Nuits Rouges)
- Myrtille Gonzalbo, Giménologue, auteure de « Les chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937 » (Editions Divergences, 2017)
16H45 : Intermède musical du SUB’Urbain Band
17H00 – 18H15 // Table ronde n°3 : La fin du travail marquera-t-elle l’échec du syndicalisme de transformation sociale ?
La fin du travail, qu’annoncent et commentent les continuateurs de l’Ultra-gauche serait le signe de l’échec patent du syndicalisme à transformer le monde. Incapable de concevoir l’évolution et la transformation même du capitalisme, ce dernier ne pourrait prétendre aujourd’hui qu’à être le fossoyeur des illusions perdues, le vecteur pervers d’intégration au système dominant.
Avec la participation de :
- Julian Mischi, auteur de « Le Bourg et l’Atelier – Sociologie du combat syndical » (Editions Agone, 2016)
- William Loveluck
18H15 : Intermède musical du SUB’Urbain Band
18H30 – 20H00 // Théâtre de l’opprimé : Lutter contre la souffrance au travail
A travers l’expérience de la section syndicale EAL du Ministère du Logement confrontée à la souffrance au travail, exprimée par de nombreux.ses salarié.e.s.
20H00 : L’heure bleue : apéritif et repas
21h : Concert de Première ligne
Entrée à prix libre
Buvette et restauration sur place
Un commentaire pour “Chagrin révolutionnaire !”
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29/10/2017
Buvons, buvons, buvons …à l’indépendance du monde
ici : https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/pierre-joseph-proudhon-1809-1865-lanarchie-cest-lordre