Sorcières
Dans le cadre de Littérature, Hors-norme, etc.
Lectures, concerts, potions et cartomancie la nuit
Samedi 14 octobre À partir de 19h > Médiathèque Jean Lévy 32-34 Rue Edouard Delesalle Lille
La nuit des sorcières, calée sur la Nuit des Bibliothèques, réserve plusieurs types d’ensorcellements. Tout d’abord, annonce et lecture des textes des lauréats du concours d’écriture sur le thème « Jetez un sort »… Passage de relais à 4 femmes de la revue Sorcières qui suscite des territoires communs entre des femmes venues d’histoires personnelles ou politiques différentes, les anciennes et nouvelles générations de féministes, les travailleuses et les chômeuses, les domiciliées et les sans-toit, les régularisées et les sans-droits, les gouines et les hétéras, les Belges et les non-Belges,…
Christine Aventin est notamment l’autrice d’un essai-fiction sur le masochisme identitaire des femmes dans le cinéma de Catherine Breillat – pour lequel elle vient de recevoir le prix quinquennal de l’essai. Elle a aussi écrit Red Shoes, spectacle qui interroge les contraintes à la binarité et aux normes de genres, et leurs échappées subsidiaires. Pour ce qui est du reste, en ce moment, elle a plutôt la flemme.
Aurore Morillon est une meuf poisson, mais pas sirène. Formée en photographie à La Cambre (Bruxelles), myope de surcroît, elle suit désormais un master à l’ERG en Installation-Performance et Narration Spéculative. Elle n’a pas le sens de l’orientation, elle est de celles qui se perdent. Elle use de plusieurs médiums comprenant l’écriture, la vidéo ou la performance. Elle dort beaucoup. Elle se joue de son corps et de ses normes, pense le monde en poésies, s’incruste ici et là en politique et en magie.
Milady Renoir : autodidacte à tendance foutraque, Milady Renoir est performatrice, autrice, relectrice de tapuscrits, modératrice peu modérée. Elle est née en banlieue parisienne un mois après la dépénalisation de l’avortement. Elle assume que les pulsions soient des idées. Elle milite dedans elle et en dehors, auprès des personnes sans papiers à Bruxelles. Elle aime les blogs (photos (érotiques ou extimes), écritures, correspondances) comme préliminaires à quelques recueils poétiques publiés aux Ed. Maelström. Mère, Soror, Héritière, Sorcière, au moins souvent.
Marion Franqui est comédienne, mime, un brin mystique, maman, metteure en scène et chercheuse pédagogue, amante des mots en filigrane et attachée à sa colère naïve contre le monde et son absurde mécanisme. Elle s’y percute aussi bien dans l’édition alternative qu’à l’éducation nationale, en manif ou dans son lit.
Puis, l’autrice Chloé Delaume, accompagnée de la musicienne et chanteuse Kinoko, lira des extraits de son dernier livre Les sorcières de la république (éd. Le Seuil, 2016) qui raconte qu’il s’est passé de bien vilaines choses, en France, entre 2017 et 2020, avec l’arrivée au pouvoir du Parti du Cercle, émanation d’une secte féministe qui a voulu compenser quelques millénaires de domination masculine… Après deux EP, Le Chemin (2012) et Trois (2014) réalisés avec le batteur Sylvain Joubert et le guitariste Ashod Torossian, Kinoko a sorti son premier album de chansons électroniques en 2016 chez Nuun Records.
Avant après et pendant, Anne Laure Jaeglé, l’auteure de Demande à la nuit (éd. La Ville brûle), mixera de la musique de sorcières… et proposera nectars et boules d’énergies, tandis qu’elish, artiste à la tête du Ministère du Compromis, vous tirera le tarot marseillais avec interprétation de Jodorowsky.
« 2017, la peur, la précarité, la colère. Le besoin d’avenir qui fait tout accepter, le storytelling qui acquiert un statut institutionnel. Les changements qui s’opèrent par pactes de lecture, la lassitude qui mène à la curiosité. La percée du Parti du Cercle et son ascension fulgurante. Réseau radicalement antiphallocratique, il se revendiquait d’Héra, exigeait que les pouvoirs soient tous rendus aux femmes, et les sources de leur oppression enfin neutralisées. Le monothéisme en faisait partie. Le Parti du Cercle, pour certains : un remède à l’islamisation, efficace en périphérie. Une secte dite d’intérêt public, qui prônait la sororité, l’autonomie orgasmique et les enseignements du Nouveau Commencement. » Extrait de La République des sorcières, Chloé Delaume
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13/10/2017