Les âmes d'Atala

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Anna Biller au Nova (Bxl)

 Son premier long métrage « Viva » était passé au Nova dans l’édition 2008 du Festival Offscreen, et son second, « The Love Witch » avait créé la surprise en mars dernier de par sa facture vintage et son coté tant archétypal que « film de genre ». Il était temps pour le Nova de se pencher un peu plus sur le personnage d’Anna Biller, féministe d’un genre très spécial, amatrice de Technicolor, d’esthétique 60’s et accessoirement de sorcellerie… Une opportunité de présenter l’œuvre de la réalisatrice, qui viendra spécialement de Los Angeles pour l’occasion. Des premiers courts aux longs métrages sus-cités, tous seront montrés, faisant la part belle à la pellicule (cas suffisamment rare chez un réalisateur actuel pour que l’on s’en réjouisse pleinement). Les films seront en plus dotés d’un sous-titrage français réalisé par nos soins pour l’occasion. Venez donc plonger dans l’univers unique, anachronique, coloré et fantasque de cette personnalité impossible à saisir, si ce n’est peut-être dans ses films…

Fabulous Films about Men, women, and love…

The Love Witch

Anna Biller, 2016, US, 35mm, vo ang st fr & nl 118′

Anna Biller revient avec un long métrage passionné ! Elaine, une belle jeune femme interprétée par Samantha Robinson, est déterminée à trouver un homme pour l’aimer. Dans son appartement « gothippie » victorien, elle peint des scènes chimériques qui finissent par prendre vie, convoque l’amour à coup de décoctions et de rituels inspirés du culte sataniste. Ses talents de séduction et de pouvoir manipulateur apportent à cette Médée moderne des résultats trop efficaces, et aux conquêtes un sort funeste. Les hommes, n’éprouvant aucun véritable sentiment, perdent la raison et se répandent autour d’elle. Elaine boit le calice jusqu’à la lie quand elle rencontre enfin l’homme de ses rêves, son désespoir d’être aimé amenant l’héroïne à caresser la folie et le meurtre après avoir perdu confiance dans sa propre vie. Doté d’une imagerie kitsch assumée et maîtrisée, ce film explore la fantaisie féminine, la sorcellerie et les répercussions du narcissisme pathologique, tout en surfant sur l’attirance actuelle pour l’occultisme des années 60-70. La bande originale ajoute la note traditionnelle et Moyenâgeuse qui nourrit la narration. Une photographie qui rend hommage aux thrillers Technicolor des années 60, de sublimes anachronismes stylistiques (et des strip-teases mémorables…) font sans aucun doute de « The Love Witch » une façon puissante de raconter une histoire et de créer un sens. Un merveilleux filtre d’amour du cinéma !

The Love Witch – Anna Biller ( Cinema Nova altervative trailer )

En présence de la réalisatrice Anna Biller et du producteur et acteur Jared Sanford, les 16 et 17 septembre.

À l’issue de la première projection de « The Love Witch » le samedi 16 septembre, le tribunal de l’inquisition et son Saint-exorciste tiendront le procès de la sorcière.

16.09 > 20:00   + 17.09 > 17:00   + 24.09 > 17:00 + 28.09 > 20:00 + 01.10 > 21:00 + 06.10 > 22:00 + 08.10 > 19:00 + 12.10 > 20:00 + 15.10 > 21:00 + 20.10 > 20:00 + 22.10 > 17:00

6€ / 4€

Viva

Anna Biller, 2007, US, 35mm, vo ang st fr 120′

Premier long métrage d’Anna Biller et premier aboutissement de son univers, « Viva » est d’abord une ahurissante performance de reconstitution d’un film 60’s : décors, acteurs, costumes, en passant par la technique (le film a été tourné directement sur pellicule), on a du mal à l’imaginer tourné au XXIe siècle. Anna Biller y tiens le rôle principal de Barbie, une femme au foyer tiraillée entre son coté fleur bleu et sa fascination pour l’aventure des romans-photos érotiques, devenant « Viva » pour partir à l’aventure… Au delà de la morale et des clichés, au point de ne plus savoir situer la part politique féministe et celle de fantasme personnel, « Viva » est un délice coloré, alliant le kitsch à un travail de couleur (jusqu’à la synchronicité entre les tenues des acteurs et celle des murs et du mobilier !), déjà amorcé dans les premiers courts métrages de la réalisatrice. Un film riche, psychédélique, mignon et dérangeant, présenté ici dans son format original et sous-titré en français pour la première fois !

En présence de la réalisatrice Anna Biller et du producteur et acteur Jared Sanford, le 17 septembre.

17.09 > 21:00   + 01.10 > 17:00 + 07.10 > 22:00

6€ / 4€

Anna Biller in shorts #1

• Three Exemples of Myself as Queen

Anna Biller, 1994, US, 16mm, vo ang st fr 26′

Son premier film est une pièce montée gourmande de trois essais sur le fantasme de la femme au pouvoir. « The Queen’s Sad life », entièrement parlé en français, dépeint l’humeur d’une reine prise d’une grande tristesse. Elle décrit l’ennui, l’absence de sens dans son quotidien. La détresse laisse place à « The Queen Bee » où nous nous trouvons au cœur d’une petite ruche à la recherche des conditions idéales pour se loger, produire le miel et conduire son harem d’abeilles dansantes. Enfin « Queen Pionsettia » se déroule dans une groovy party 60’s dans laquelle la délicieuse Pionsettia doit faire face aux pulsions sexuelles d’une meute d’hommes à ses pieds. Anna Biller a écrit, dirigé, composé les chansons, incarné chacune des reines, et cousu tous les costumes sauvages pour cette collection de vignettes colorées.

• A Visit from the Incubus

Anna Biller, 2001, US, 16mm, vo ang st fr, 27′

À l’honneur ici, un Terror-Western-Musical qui a tout pour devenir culte ! Anna Biller incarne une Lucy désemparée, et pour cause, l’incube joué par son comparse de toujours, Jared Sanford, perturbe les nuits des femmes en ayant des rapports sexuels avec elles pendant leur sommeil. L’inconsolable Lucy trouve un job de chanteuse dans le saloon du coin, où l’incube la poursuit. L’improbable se produit lors de la confrontation finale sous les yeux ravissants des cow-boys de la salle. La manière empruntée aux films Technicolor des années 1950, les superbes costumes d’époque, la bande-originale fantasque, réveillent dans ce court métrage une sensibilité féministe distincte et une joie inébranlable dans l’art du cinéma.

En présence de la réalisatrice Anna Biller et du producteur et acteur Jared Sanford le 15 septembre.

15.09 > 20:00   + 01.10 > 19:00 + 12.10 > 22:00

4€ / 3€

Anna Biller in shorts #2

• Fairy Ballet

Anna Biller, 1998, 35mm > video, vo ang st fr 11′

De par son coté visuellement kitsch, son propos érotique et païen, ce délire visuel et chantant évoque la liberté et le coté très personnel de John Waters ou Kenneth Anger, ou encore le vidéo-clip du « Tainted Love » de Soft Cell. Un travail poussé pour la réalisatrice jusqu’à l’élaboration des improbables costumes et décors entourant une Anna Biller poussant encore une fois la chansonnette.

• The Hypnotist

Anna Biller, 2001, 16mm, vo ang st fr 44′

L’un des films les plus sombres de ses premiers courts, celui-ci reproduit encore une fois à merveille l’image, le rythme, la finesse, le jeu d’acteur et les dialogues d’un temps révolu et insituable du cinéma gothique américain en Technicolor. Sur fond de haine fraternelle, d’héritage et de manipulation machiavélique, par le biais du psychanaliste-hypnotiseur docteur Shadenfreude (de l’allemand « joie de la destruction »), une fratrie se retrouve impitoyablement punie de son orgueil, sa bêtise, et son coté grégaire. La figure féminine est ici plus discrète, dans une histoire écrite par Jared Sanford, producteur et vieil acolyte de Anna Biller.

En présence de la réalisatrice Anna Biller et du producteur et acteur Jared Sanford le 17 septembre.

17.09 > 19:30   + 05.10 > 22:00 + 15.10 > 20:00

Pouvez-vous nous parler du point de départ de The Witch ? Pourquoi désiriez-vous raconter cette histoire ?

Les films que je réalise sont ma façon d’expliquer au monde ce que ça fait d’être dans la peau d’une femme, le tout teinté de fantasmes de cinéma et de littérature. Il s’agit de bâtir un personnage féminin qui soit une combinaison de moi et des constructions glamour du cinéma classique. La vérité sur ce que signifie être une femme se situe, pour moi, quelque part là-dedans. Et ça peut être un endroit terrorisant, où l’on se regarde extérieurement tout en ayant à négocier intérieurement avec soi-même. C’est ce qui fait de The Love Witch un film d’horreur. La figure de la sorcière est particulièrement connotée et permet de discuter de l’identité de genre et de l’hystérie entourant la sexualité et le pouvoir des femmes.

The Love Witch est toujours au bord de la parodie tout en étant toujours parfaitement sérieux. Pouvez-vous nous parler de ce surprenant équilibre ?

Je suis tout à fait intéressée par la manière dont l’usage subjectif des couleurs, des textures, de la lumière rappelle au spectateur que ce qu’il regarde est le fruit d’une construction. Toute forme artistique est subjective, et j’ai le sentiment que révéler la composition intrinsèque de la mise en scène est plus « honnête » d’une manière certes paradoxale que de tenter de faire croire à une construction invisible. Alors ce n’est pas de la parodie, mais je peux comprendre que l’utilisation de dispositifs cinématographiques familiers venus du passé passe pour de la parodie.

 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos choix esthétiques sur ce film ? Aviez-vous des références précises en tête ?

Les choix esthétiques ont été déterminés par la vie intérieure du personnage principal, Elaine, qui a ces fantasmes de princesse emprisonnée, de sorcière puissante, de sirène sexuelle, etc. Son monde intime est extravagant et psychédélique, rempli de beauté, et c’est ainsi qu’elle aime concevoir l’existence. Je me suis inspirée des couleurs du tarot Thot et sa combinaison mystique de couleurs. Ses fantasmes de princesse se matérialisent en rose, blanc et dentelles comme dans le salon de thé, tandis que ses fantasmes de mariée s’expriment lors de la foire magique façon Renaissance. Au-delà de ça, j’ai également puisé dans les décors, costumes et éclairages des films en Technicolor, dont j’admire encore aujourd’hui la beauté.

Vous avez déclaré que pour vous, le style est la substance. C’est une chose qui est souvent oubliée dans le cinéma d’aujourd’hui, malheureusement.

Le cinéma est un medium visuel et les images sont son langage. On ne parlerait pas d’un morceau de musique sans considérer sa forme, alors pourquoi devrions-nous limiter les films à leur histoire ? Un film est fait de deux choses : d’images et de sons. Le contenu de ces images et ces sons a autant voire plus d’effet sur le spectateur que l’histoire seule ou l’interprétation. C’est un simple fait.

Quel est votre film de sorcellerie préféré ?

Selon mon humeur, ce serait soit L’Adorable voisine de Richard Quine, The Wicker Man de Robin Hardy ou Jour de colère de Carl Dreyer. J’ai aussi une affection particulière pour La Strega in amore de Damiano Damiani ou Horror Hotel de John Llewellyn Moxey.

Avez-vous de nouveaux projets ?

Je travaille sur un scénario inspire de Barbe bleue.

Entretien réalisé le 19 juillet 2016 pour FILM DE CULTE  par Nicolas Bardot

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20/09/2017

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