Éditions La Tempête
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Vain pour le marin de mépriser l’ouragan en disant
« pourquoi gagnerait-il mon bateau ? »La tempête est née dans des régions lointaines.
Les airs froids et chauds s’affrontaient bien avant
qu’elle ne surgisse.Il en va de même avec les tempêtes sociales.
Des siècles d’injustice et d’oppression,
Des éternités de mépris envers les soumis et les pauvres, ont préparé l’orage.
Quant aux taches solaires, on avait eu raison de les représenter comme de vastes entonnoirs ouverts dans des masses gazeuses. C’est la flamme de l’hydrogène, balayée par les tempêtes sur d’immenses surfaces, et qui laisse apercevoir, non pas comme une opacité noire, mais comme une obscurité relative, le noyau de l’astre, soit à l’état liquide, soit à l’état gazeux fortement comprimé.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
Et maintenant encore, après toutes ces années, pour retrouver ces moments brûlants, il faut que la tempête de mai accélère mon pouls au point de créer l’impression que, partant des poignets, des compagnies souterraines d’oiseaux se développent en lourdes fleurs de matière grise sous les monticules des paumes.
Je pressens les vents, ils arrivent, et je dois les vivre,
tandis que les choses en bas ne sont même pas encore remuées :
Les portes se ferment encore doucement, et tout est calme dans les cheminées ;
Les fenêtres ne tremblent pas encore, et lourde est encore la poussière.
Mais je sais proche les tempêtes et je suis agité comme la mer.
Et je me déploie et tombe en moi-même
je m’affale et suis tout seul
dans la grande tempête.
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27/04/2017