Les âmes d'Atala

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En vrac [4]

Poursuivons à jeter les informations pèle-mèle dans la joie et une certaine démesure.

On entame avec Henri Michaux pour qui c’est non ! Donc c’est non, Édition de Jean-Luc Outers, Collection Blanche, Gallimard.

«Je cherche une secrétaire qui sache pour moi de quarante à cinquante façons écrire non.» Cette imploration, presque désespérée, résume à elle seule les lettres de Henri Michaux réunies par Jean-Luc Outers. Il n’y est question que de refus : les demandes d’interviews, les adaptations scéniques de ses textes, les anthologies, les colloques ou les numéros de revues qui lui sont consacrés, les rééditions, y compris en livre de poche ou dans la Bibliothèque de la Pléiade, les conférences et commémorations, les prix littéraires, les publications de photos…

C’est à tout cela, qui n’est plus la littérature mais son institution sinon son décorum ou le carnaval médiatique qui l’agite, que Henri Michaux n’a cessé de s’opposer sa vie durant. Alors qu’on le poursuit sans répit, il cherche l’ombre, il se cache. Il part en croisade contre la «vedettomanie», multipliant les lettres dont la production s’intensifie à mesure que s’accroît la notoriété. «Du moins que je ne finisse pas gavé de mon propre nom», écrira celui qui n’éprouvait que dégoût pour toute forme de reconnaissance. Plutôt qu’une litanie monocorde de refus, ces lettres frappent par leur singularité et leur style souvent cinglant et drôle : elles instaurent, à leur manière, une philosophie du non.

Lire un extrait de Donc c’est non proposé par les éditions Gallimard.
Nous poursuivons avec un livre dont le titre n’est pas tendancieux selon un libraire s’adressant à une cliente qui n’en demandait pas tant. Pour celles et ceux qui apprécient littérature et les vélocipèdes donc.

« Il détourna la conversation sur le vélocipède : il se mit à parler avec enthousiasme, en gesticulant comme un diable qui vient de sortir de sa boîte, de l’influence bienfaisante et transformatrice de la machine sur l’esprit et le corps de l’homme. »

Le village de Cobourg en Bavière se trouve chamboulé lorsque le naturaliste Schroeder, utopiste dans l’âme, y importe un véhicule dont il entend bien démocratiser l’usage : le grand bi. L’invention provoque des bouleversements de société, dans les mœurs, les mentalités et les rapports hommes-femmes un peu trop avant-gardistes pour être acceptés.
Une version sportive de la querelle entre anciens et modernes.

Roman allemand de Uwe Timm, Traduit de l’allemand par Bernard Kreiss, Illustré par Sophia Martineck, chez Le Nouvel Attila, dont soit-dit en passant nous ne sommes pas les âmes.

Né à Hambourg en 1940, Uwe Timm est élevé, à cause de la guerre, chez son grand oncle taxidermiste. Il transcrit dans ses cahiers d’écolier les histoires de son grand-père, un marin qui ramène chez lui les apaches du quartier rouge. Timm fait un apprentissage de fourreur, une thèse sur l’absurde chez Camus, de l’agit-prop et devient éditeur. Il témoigne dans ses romans de la révolte étudiante, de la bohème allemande et des interrogations professionnelles. Son récit de quête autobiographique À l’exemple de mon frère, a déclenché une discussion générale sur la culture allemande de la mémoire et du nazisme. Il est également connu pour quatre livres pour enfants, dont Rudi la truffe, cochon de course (1989).

Bernard Kreiss est de ceux qui ont choisi de se définir par leur pratique. Parmi les ouvrages qu’il a traduits, on retiendra notamment La Leçon d’allemand de Siegfried Lenz, La Langue sauvée d’Elias Canetti, Le Naufragé de Thomas Bernhard, Promenades avec Robert Walser de Carl Selig, Leçons sur l’art occidental de Jakob Burckhardt, La Montagne volante de Christoph Ransmayr, Les Anneaux de Saturne de W.G. Sebald, À l’exemple de mon frère d’Uwe Timm, Le Goût des pépins de pomme de Katharina Hagena ainsi que des classiques tels que Gloire tardive d’Arthur Schnitzler, Cristal de roche d’Adalbert Stifter, Schach von Wuthenow de Theodor Fontane et Lenz de Georg Büchner.
Son travail lui a valu différentes récompenses : prix Gérard de Nerval, prix National autrichien de traduction, prix Romain Rolland.

Sophia Martineck est dessinatrice, vit à Berlin et travaille, entre autres, pour le New York Times, Le Monde, le Guardian et Bloomberg Businessweek et a publié Coqs, Porno, Rixes, sur les faits divers campagnards, paru chez Avant-Verlag (2012), La Mouche, de Katherine Mansfield, dans la collection Tolle Hefte de la Büchergilde Gutenberg (2013) et les Aventures de Sherlock Holmes, d’Arthur Conan Doyle, chez Rockport (2014). Maintes fois récompensée, notamment aux États-Unis, elle participe au collectif Spring et au fanzine Strapazine.

Vous savez presque tout ! Du moins sur ce livre. Pour ce qui est du BDSM, pas c’est beaucoup moins certain. Gala Fur se propose de vous éclairer, à la bougie bien sur.

L’éditeur (La Musardine) écrit en guise de présentation :

Le masochisme est « la seule forme d’amour qui se soit développée depuis Sade » écrivait Robert Desnos à propos des Onze mille verges de Guillaume Apollinaire.

Sorti de la clandestinité dans les années 1990, le « SM » a soudainement incité cent millions de personnes à lire le roman Cinquante nuances de Grey. Devenu BDSM (bondage, discipline, domination, soumission) ce continent mystérieux inclut désormais les fétichismes, le bondage (shibari) et le body-activisme.
Certaines œuvres de la centaine d’artistes présents dans ce dictionnaire vibrent de cette intériorité. D’autres illustrent la profusion de jeux de rôles BDSM qui reproduisent les hiérarchies du pouvoir.
Débridés, politiques, voluptueux et parfois douloureux, ces jeux, souvent menés avec humour, ont donné naissance à des mots nouveaux : Femdom, gynarchie, morts-de-faim, souminatrice, switch, powerplay, topspace, toyboy, rubber doll, zentai, zombies, etc.
Les quelques 250 entrées de ce dictionnaire, illustrées par de nombreux extraits d’œuvres littéraires, décodent le tissu social de cette planète mystérieuse en pleine évolution.
Écrivaine et cinéaste basée à Paris, Gala Fur a dépeint avec humour l’ambiance des grandes fêtes fétichistes européennes des années 1990 dans Les Soirées de Gala, magnifié la diversité des pratiques SM dans Séances et capté de l’intérieur les basculements d’un rôle à l’autre dans Gala Strip, publiés aux éditions La Musardine.
Ses manuels Osez tout savoir sur le SM et Osez les jeux de domination et de soumission sont les bréviaires des débutants. Elle a réalisé les courts métrages L’écrivain et son chien et Baud’laire promène Médor, avec l’écrivain Pierre Bourgeade.
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Au programme de la rentrée (?) de janvier de l’Arbre vengeur (dont vous pouvez retrouver le formidable entretien dans la dernière livraison de la revue Amer) , le livre de Michel Bernanos (le fils, oui) dont ils ont pu acquérir les droits : La Montagne morte de la vie. Ce roman défie les genres, les modes et les années, trou noir littéraire dans lequel la raison est engloutie. C’est Juan Asensio qui en sera le préfacier. Et la couverture sera l’œuvre du fidèle et talentueux Jean-Michel Perrin que vous trouverez ici même interrogé par nos soins (c’était en 2009 nom de dieu !).  Une occasion supplémentaire de découvrir un chef d’œuvre noir (ou rouge) de la littérature du XX° siècle.

On continue en plus contemporain pour les contemporains et contemporaines…

PAS TROP SAIGNANT par Guillaume Siaudeau, chez Alma
Pour certains fuir se résume à entrer dans un beau rêve. Pour d’autres les choses ont besoin d’être plus concrètes. Joe est de cette trempe. Il veut se sentir bien. Vivant. Pour de vrai. Voilà pourquoi, émergeant d’un demi-sommeil existentiel, il passe à l’action.
Un beau jour, Joe, un jeune homme, employé aux abattoirs, entend à la télévision un couple retraité expliquer qu’ils ont vendu la maison pour acheter un camping-car et qu’ils vont partir sur les routes histoire de ne pas mourir idiot. Illico, Joe décide lui aussi de mettre les voiles. Sur son lieu de travail, il fauche une bétaillère (bestiaux compris), passe prendre son plus proche ami, Sam un enfant placé, et file au volant de l’engin sur les routes montueuses de la région. Évidemment, la gendarmerie est alertée mais la chasse à l’homme commence plutôt mollement. L’insurgé, l’enfant et les six vaches auront le temps de rencontrer d’épatantes personnes. Dont l’une hors-champs et dont on ne peut rien dire sinon qu’elle porte une blouse blanche.

Bon, c’est tout et déjà pas mal pour aujourd’hui. On va voir ailleurs si on y est.

Et donc un quai d’gare.

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16/11/2016

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