DIARRHÉE AU MEXIQUE
« Partout, dessus, dessous, dedans, dehors, debout, par-dessus, à côté, dans mon lit à moi, avec elle et moi dans notre lit conjugal. “C’est l’amour, ça !” cria et chanta Roberta souriante, en entrant dans la chambre. Elle avait les chaussons et les pieds complètement ruisselants. L’eau avait même éclaboussé son soutien-gorge, pour une fois qu’elle en portait. C’était à croire qu’elle avait tiré la chasse d’eau accroupie. Mais c’était bon signe le bruit de la chasse d’eau. »
On chavire avec les héros dans ce corps à corps, avec leur mal, pourtant si commun. « Ecrite, la merde ne sent pas » disait Roland Barthes. (…)
Extrait de ses carnets encore largement inédits, fragment précieux mêlé d’ordure, Diarrhée au Mexique laisse imaginer quelles richesses sommeillent encore dans le journal de marche de celui qu’on appelait en Amérique latine : El andarin.
Bienvenu Merino. D’origine espagnole. A sept ans, se passionne pour les épitaphes dans les cimetières, qu’il recopie pour apprendre à écrire. Etudie, sur le tard, l’économie politique. De 1968 à 1969 voyage sur les traces du Che en Bolivie, puis initie un cours libre de français à l’université d’Iquitos, au Pérou, et travaille à l’A.F.P. à Lima. Il rencontre Salvador Allende en 1970, à Osorno, au Chili. De ces voyages, il a rapporté ses premiers cahiers manuscrits et cette inadmissible Diarrhée au Mexique.
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10/06/2016