Féministe et burlesque
Appel à participation…
Un documentaire sur la scène Néo Burlesque parisienne au travers le discours féministe de Juliette Dragon
S’il on se pose parfois la question de savoir ce qu’est le Féminisme, c’est que la définition peut être complexe.
Entre les différents mouvements qui revendiquent leurs idéaux pour rétablir une égalité entre les hommes et les femmes et les divers actes militants accomplis en fonction des époques et des différents courants de pensée, seule une connotation politique commune fait écho dans l’esprit des gens.
Il existe plusieurs féminismes et parmi eux, une branche décriée notamment par le Mouvement de Libération des Femmes, qui consiste a mettre en scène des spectacles transgressifs et ludiques dans lesquels des femmes décident librement de se dévêtir à la manière des pin-up…et tout cela face a un public constitué majoritairement de femmes. L’objectif érotique recherché est bel et bien en dehors des conventions. La résonance est morale et politique, et pourtant, l’engagement initial de celles qui y adhèrent correspond à des désirs personnels qui ne sont pas nécessairement ceux de l’émancipation.
Dans ce documentaire de 52 minutes nous dévoilerons comment les motivations personnelles de celles qui suivent les cours d’effeuillages les plus prisés de la capitale, laissent peu à peu place à un engagement universel basé sur la liberté de choix des femmes à user des codes de l’hyperféminité.
Assumer sa féminité-féminine est un acte féministe.
Il s’agit là d’une des manifestations du féminisme du 21é siècle qui consiste à revendiquer une liberté de choix : celui de choisir librement de se déshabiller dans une mise en scène tantôt, grotesque, sexy, ludique, transformiste, fétichiste ou trash et d’agir à l’unisson en groupe de femmes soudées et décomplexées.
L’effeuillage devient un acte politique et le mouvement néo burlesque en est la scène. Celles qui décident de suivre des leçons d’effeuillage burlesque pour ensuite se produire sur scène s’engagent donc dans un acte militant.
Qui est Juliette Dragon ?
Nous avons pour habitude de dénicher au fil de nos rencontres professionnelles des personnalités franches, riches, et intimement habitées d’idéaux que nous nous régalons à défendre et à mettre en images quand ils nous interpellent. Ce fut le cas avec Juliette Dragon qui a littéralement happé notre attention pour l’engouffrer dans son univers Punk et Féministe.
Juliette Dragon a fondé à la Bellevilloise “L’École des Filles de Joie”. C’était en 2008 le jour de la journée de la femme.
L’École des Filles de Joie est un lieu dans lequel les femmes de tous âges, de toutes classes sociales et de toutes corpulences osent se lâcher et admettre qu’elles ne sont pas obligées de plaire à tout le monde pour aller vers ce qu’elles désirent. Aujourd’hui plus de mille Filles de Joie sont passées entre les mains de Juliette Dragon.
Juliette Dragon incarne en tous points cette multiplicité. Riche et cohérente dans son discours et dans ses actes, elle propage autour d’elle une joie de vivre et suscite une curiosité tant par ce qu’elle est en apparence (un physique de danseuse de Crazy Horse avec une prestance inouïe, accessoirisée d’un look rock et glam très naturel !) que par son histoire qu’elle nous raconte sans détour.
On comprend au fil de son discours qu’il est le résultat d’une profonde réflexion et observation tant personnelle que sociétale.
Juliette Dragon est la femme que nous souhaitons suivre, observer et interviewer dans notre futur documentaire. En axant notre sujet sur celle qui s’engage tête baissée dans cette nouvelle vague de féminisme, nous pensons délivrer à nos spectateurs et spectatrices des encouragements positifs, un élan bienfaisant et libérateur.
Vous découvrirez dans ce documentaire ce qui anime celle qui base son enseignement sur les stéréotypes hérités du patriarcat : une majestueuse créature emprunte de culture rock et d’écologie qui débute sa carrière en tant que transformiste dans une troupe de Drag Queen. Vous saurez pourquoi elle est devenue dans cette tâche une maîtresse accomplie.
http://fr.ulule.com/feministe-et-burlesque/
Les spectacles mis en scène par Juliette Dragon, l’enseignement de l’École des Filles de Joie
En s’effeuillant sur scène, des Pin-up aguicheuses, de tous âges et tous physiques, s’émancipent et transgressent : c’est ce que souligne la sculpturale Juliette Dragon, qui laisse entrevoir sa chevelure en partie rasée en commandant un smoothie avec du gingembre dedans. Celle qui a créé les multiples spectacles du “Cabaret des Filles de Joie” s’est donnée pour mission de décomplexer les femmes en utilisant les codes de la domination masculine. « Sur scène j’essaie d’incarner l’éternel féminin dans ce qu’il a de séduisant, d’attractif, de décomplexé, de drôle et de sexy ». Juliette Dragon nous le prouve aussitôt avec une démonstration, assise face au canal St Martin, emprunte de postures exagérément glamours. Elle reproduit à la perfection les stéréotypes du jeu de la séduction construit de toutes pièces pour rassurer les hommes. Cet homme dont la femme fidèle restera au foyer fraîche et pomponnée en s’occupant du linge et de son petit chat, attendant, offerte et disposée, son retour.
La séduction serait à son sens un pouvoir. Et savoir en utiliser les armes pourrait être un redoutable acte d’émancipation…
Convaincue que les femmes d’aujourd’hui ont du mal à exercer leur féminité, Juliette précise encore : « Apprendre à jouer chaque archétype de la femme sur scène permet de reconnaître en soi un peu de cette femme là. Il y a des moments pour chaque archétype dans la vie de tous les jours et ce qui est drôle c’est de savoir jongler avec chaque image. Nous avons toutes un peu de la femme fatale, de la pin up, de la sorcière, de la lolita, la gentille maman, la guerrière… car on est multiples ! J’aimerais que toutes les femmes s’en rendent compte et osent cette multiplicité sans coller au modèle qu’on nous montre et qui n’existe pas en vrai. (…) Nous sommes dans une époque qui refuse le féminin. Il y a un stéréotype de femme que l’on voit dans les médias, je ne dis pas un stéréotype de femmes au pluriel. Il n’y a une femme que l’on voit et c’est tout le temps la même. (…) C’est une projection médiatique qui fait beaucoup de mal et de peine à beaucoup de femmes »
« Toutes les femmes sont belles »
« Toutes les femmes sont belles », est l’intitulé d’un spectacle phare joué au Cabaret des Filles de Joie.
Depuis 22 ans, Juliette expose sur scène les multiples facettes de sa personnalité et ose assumer les différences et les mixer. Aussi bien les genres que les cultures et les âges. « Sur scène je ne suis pas seule. Je suis entourée des Filles de joie. Ce sont les femmes qui viennent dans mon école. « L’École des filles de joie » est une école où l’on apprend à donner de la joie. Donner de la joie c’est être bien dans sa peau, être solidaires entre femmes et c’est apprendre le cabaret burlesque donc la danse, l’effeuillage, la comédie, le playback et divertir le public en se faisant plaisir. (…) Le sexe appeal n’est pas une question de corpulence. C’est une attitude ».
Séduites autant par le message transmis par Juliette que par le coaching séduction qu’elle leur propose, les élèves (1000 se sont succédées depuis sa création en 2008) s’exercent, en bande de filles, à prendre le pouvoir en usant des artifices de l’hyper féminité dans le but de faire de leur corps l’objet de leurs envies.
Nous voulons écrire notre sujet à partir de cette rencontre et emmener nos recherches plus loin dans le mouvement Burlesque pour faire surgir la féminité plurielle.Le féminisme hyper féminin issu du libre arbitre, pour pointer du doigt le verrouillage des genres et insister sur le fait que nous avons tous une part de masculin et de féminin et qu’il est de notre devoir d’en prendre conscience, ne serait-ce que pour être en phase avec ce que nous sommes.
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20/02/2016