Collecte organisée par l’Insoumise
L’Insoumise, de bouquinerie occupée est passée à Espace Autonome. A part ces coquetteries lexicales, rien n’a vraiment changé. C’est toujours un lieu de lutte squatté, à Moulins (Lille), sans droit ni titre, sans subventions, ni client ni marchand et expulsable. Ça fait donc beaucoup de choses à soutenir. Vous pouvez y trouver des bouquins à prix libre (de chez L’Echappée, Libertalia, Mutines séditions, Les Âmes d’Atala et bien d’autres) une bibliothèque bien fournie et légèrement orientée, des fanzines, des brochures, des journaux, mais également le collectif du CRIME ( Contre la Répression des Individus et des Mouvements d’Émancipation) et la Mutuelle des fraudeurs de Lille.
On a beaucoup parlé ces derniers mois à l’Insoumise du Kurdistan turque et syrien, des femmes qui combattent au sein de l’YPJ, de la situation en Syrie, et du projet révolutionnaire du Rojava, à travers des rencontres, des projections et des débats. Ce combat pour une société émancipée et libre inspire de nombreuses personnes, mais les personnes engagées dans ce combat révolutionnaire ont besoin à la fois de notre soutien et de notre aide physique et matérielle. En guerre contre Daesh et sans aucune aide internationale, les YPG/YPJ perdent beaucoup de leur combattants et combattantes à cause des hémorragies qu’entraînent les blessures par balle. L’Insoumise a donc décidé de lancer une campagne de financement participatif sur un site dédié aux collectes afin de récolter 10.000 euros et de pouvoir financer l’achat et l’acheminement sur place de 250 pansements hémostatiques permettant de stopper des hémorragies potentiellement létales.
Si vous voulez plus de renseignements concernant cette campagne ou filer de la thune directement sans passer par l’internet, et par ailleurs discuter de ce qu’est la guerre, ce qu’elle n’est pas – ou ce qu’est la résistance, ou ce qu’est le combat révolutionnaire ou ce que sont les mots et les idées au regard du réel -, sur le fait de participer financièrement à la guerre en finançant des entreprises liées à l’armement – ce que, soit dit en passant, nous faisons déjà tous et toutes indirectement par d’autres biais, vive le Capital – et toutes ces joyeusetés, l’Insoumise sera présente à la Bourse du travail à Fives samedi 06 février à partir de 14h00 pour la journée festive d’information et de rencontres organisée par le collectif contre la guerre et l’état d’urgence de Lille.
La campagne de soutien, c’est ici. Nous reproduisons ci-après le communiqué de l’Insoumise :
Des pansements contre les hémorragies pour les combattantes et combattants du Rojava.
Ne laissons pas le Rojava se vider de son sang!
Notre démarche
L’insoumise est un lieu occupé, à Lille, ouvert depuis 2012. Il s’y trouve une bibliothèque et une librairie, ainsi que des organisations d’événements : rencontres, débats, projections… Organisé de manière autogérée, notre but est d’amener des réflexions pour un changement radical de société. Parmi les nombreuses discussions que nous avons pu avoir, nous avons trouvé particulièrement inspirantes celles sur le Kurdistan . Elles nous donnaient bien plus qu’un message d’espoir, mais un exemple de réalisation concrète d’un territoire autogéré, fonctionnant de manière démocratique et égalitaire. Après avoir accueilli de nombreux invité(e)s, des discussions et des projections, le collectif de l’Insoumise a décidé d’organiser un projet de soutien concret pour le Rojava (Kurdistan syrien).
Plus d’informations sur le collectif de l’Insoumise : http://www.linsoumiselille.net/
La situation au Rojava
Qu’est-ce que le Rojava ? Littéralement, Kurdistan « de l’Ouest », le Rojava est constitué par trois cantons kurdes disjoints – Afrin, Kobané et Cizîrê. C’est un territoire auto-administré et contrôlé en majorité par des milices kurdes, sans cesse menacé par Daesh et l’armée turque.
Carte de la région
Les populations du Rojava se sont soulevées depuis deux ans contre les forces réactionnaires qui oppressent la région depuis des décennies. Ils ont réussi à libérer Kobane des mains de l’état islamique.
Si les combattantes et combattants kurdes résistent avec un tel acharnement contre des islamistes aguerris et dotés de matériel lourd, c’est aussi parce qu’ils se battent pour une « révolution démocratique » – post-étatiste, multiethnique, laïque, écologiste, féministe – dont ils proposent d’étendre le modèle à l’ensemble des peuples de la région. Ainsi, ce qui se joue à Rojava c’est la naissance d’un espoir de l’émancipation des peuples inédit au Proche-Orient.
Après avoir libéré le Rojava de l’Etat Islamique, les habitants du Rojava et les nombreux révolutionnaires étrangers qui sont venus les soutenir inquiètent à présent les impérialistes américains et l’OTAN, ainsi que les régimes réactionnaires et fascistes du Moyen-Orient : la Turquie, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Tous à présent interviennent par bombardements ou ingérence, reproduisant les stratégies qui ont abouti à la création des nombreux groupes islamistes comme l’Etat Islamique, al Qaïda ou le front al-Nosra, des golems qui ont échappé au contrôle des pays capitalistes qui les ont façonnés.
Pourtant aucune « puissance » ne vient en aide aux kurdes. Les blessés sont soignés avec le coton des oreillers car les soldats turcs bloquent les secours à la frontière. Que ce soit par les attentats meurtriers, par les bombardements de civils, par les arrestations massives de militants révolutionnaires, par les attaques permanentes contre les guérillas populaires ou par les marchandages capitalistes, les ennemis du peuple ont bien du mal à arrêter la lutte de libération qu’ont entreprise les populations du Rojava, du Kurdistan et de tout le Moyen-Orient, et particulièrement les femmes armées du Rojava qui sont le pire cauchemar des islamistes.La Turquie en a décidé autrement. Après s’être entourée de ses alliés habituels et historiques : USA, OTAN, Union Européenne, ONU, social-démocrates et régimes réactionnaires, elle a entrepris une large campagne de répression à travers les territoires kurdes en Turquie, en Irak et en Syrie, avec pour objectif prioritaire de saboter les ambitions révolutionnaires des peuples opprimés du Rojava.
Pourquoi des pansements hémostatiques ?
Aucune aide internationale n’est apportée au Rojava !
60% des blessés par balle meurent d’hémorragie en attendant d’être pris en charge : ces pansements stoppent l’hémorragie rapidement et coûtent 40€ l’unité. Ils peuvent parfois provoquer des embolies pulmonaires, mais seulement dans 5% des cas.
Ce matériel de guerre est difficile à trouver. Nous les achèterons en France et les enverrons directement au YPG et YPJ.
10 000€ permettrait de financer l’achat de 250 pansements hémostatiques.
Contre Daesh et pour un peuple libre, soutenons le Rojava en sauvant des vies !
Une précédente campagne avait déjà été initiée par le Secours Rouge : http://www.secoursrouge.org/article11199
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5/02/2016