Les Âmes d’automne
En allant écouter Mirande Lucien nous parler de son Georges Eekhoud, nous sommes tombés ébahis devant cette cachotterie du Chat rouge, maison amie, chez un hôte commun, la coruscante librairie des Mots à la bouche, dans le Marais sans cage de la capitale. Quelle bonne nouvelle que ces âmes d’automne !
Dans Âmes d’automne, Lorrain sonde le Paris fin de siècle, celui de l’époque du Chat Noir, ses bouges, ses cafés, ses rues à filles, ses tripots équivoques, ses boutiques de luxe. Il en ramène toute une foule d’êtres de boue, des hommes, des femmes surtout, usés, rincés par la vie, mâchurés par l’ennui, ou brutalement exposés à la lie de ce qu’ils se cachent à eux-mêmes.
Jean Lorrain (1855-1906), avec un style complice de toutes les délitescences, tout en nuances, en arabesques qui envoûtent, et une touche de grotesque bienvenue, en donne des portraits inoubliables, en ronde monotone, qui tombent et tourbillonnent…
Pour Lorrain, c’est tout l’Occident qui vit une sorte d’automne, et pas seulement Paris… Et puis surtout, sous sa plume, on comprend que l’automne est aussi une saison de notre conscience.
Saurons-nous danser avec le vent, avant de mourir, puis de renaître ?
Âmes d’automne contient non seulement le recueil proprement dit, mais aussi la longue nouvelle Sonyeuse, un des plus beaux textes de Lorrain, ainsi que trois autres nouvelles, parfaitement automnales, elles aussi.
Préface, Une Âme d’octobre, par Gérald Duchemin., Collection Pourpre et Or, Nouvelles, Format 13×20 cm, 264 pages, Papier bouffant 80 g, Sous belle jaquette couleur, Canson, Mi-Teinte, Saumon, 160 g, à forte teneur en coton…
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24/12/2015