« amour interdit » ; marginalité, prostitution, colonialisme (Maghreb, 1830-1962)
Des prostituées, l’iconographie coloniale ne montra finalement qu’un fantasme, des parties de corps (visages dévoilés, seins nus, sexes épilés, poses lascives, etc.) reproduites à l’infini sur les cartes postales pour collectionneurs. L’administration coloniale, elle, en fit des femmes-machines, des objets érotiques standardisés, enfermés, surveillés dans des quartiers spécifiques. Et pourtant, quand on observe attentivement, ces femmes – pour l’essentiel des Algériennes, des Tunisiennes et des Marocaines de confession musulmane – ne furent pas des objets passifs de l’histoire mais au contraire de véritables actrices, pensantes, disantes, agissantes, qui se rebellèrent contre l’ensemble des hommes en situation de pouvoir, transgressant aussi bien la caïda (tradition) que la morale coloniale…
« amour interdit » ; marginalité, prostitution, colonialisme (Maghreb, 1830-1962) – Christelle Taraud, Payot, 2012.
Christelle Taraud, historienne, est professeure à New York University en France, où elle dirige le projet « Genre et colonisation » et membre du Centre de recherches en histoire du XIXe siècle (universités Paris-I et Paris-IV).
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7/11/2015