Les écritures de l’horreur dans la littérature africaine
APPEL A CONTRIBUTIONS POUR OUVRAGE COLLECTIF
« Les écritures de l’horreur dans la littérature africaine »
Écrire, notait Stephen King, c’est aussi savoir être à l’écoute du « grand prédateur qui patrouillait quelque part dans la jungle. »[1] Ce propos envisage et pense l’écriture comme acte de mettre l’horreur en mots, de la circonscrire dans l’espace de la page. L’écriture de l’horreur s’en trouve défendue. Aussi, son œuvre, Anatomie de l’horreur[2], est une réflexion sur les modalités de cette forme d’écriture dans l’espace littéraire occidental, notamment américain.
Cet art de penser le pire et de l’écrire qui génère l’« impression violente causée par la vue, la pensée ou la [lecture] d’une chose affreuse ou repoussante », une « chose qui inspire ou devrait inspirer un sentiment d’horreur, de répulsion »[3] est également une expérience d’écriture et de lecture omniprésente dans la littérature africaine. Ce d’autant plus que, dans la perspective de Patrice Nganang[4], le sujet africain (moderne voire postmoderne) et par ricochet la littérature africaine doivent être pensés par rapport à la faille du génocide (Rwandais) qui renouvelle, interroge, problématise, la solidarité légendaire négritudienne. Espace crisogène, confligène, l’univers africain est un lieu de prédilection du « grand prédateur » qui ne manque pas d’inspirer les écrivains. Un pan non négligeable de la littérature africaine répond à la nécessité de se confronter à l’horreur ambiante, de lui donner forme.
Partant, comment la littérature africaine prend-elle en charge ce motif ? Comment se confronte-t-elle à lui ? Quelle serait « l’anatomie » de l’horreur dans cet espace littéraire ? Il s’agit ainsi de relever la nature, le mode du dire, et les enjeux de l’horreur dans l’écriture africaine. Tel que posé, cet appel invite à penser l’horreur dans l’écriture et l’horreur de l’écriture en littérature africaine. Dans une perspective interdisciplinaire, cet appel s’ouvre au roman, au théâtre, à la poésie, au conte (la littérature orale).
Merci d’envoyer vos propositions de contribution d’environ 250 mots, avant le 20 juin 2015 à :
Cyprien BODO, cyprienbodo@yahoo.fr (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte- d’Ivoire) ;
Bassidiki KAMAGATE, baskamag@gmail.com (Université Alassane Ouattara, Côte-d’Ivoire) ;
Moussa COULIBALY, cool_mouss70@yahoo.fr (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte-d’Ivoire).
Evaluation des propositions : 20 au 25 juin 2015
Notification aux auteurs : 25 au 30 juin 2015
Réception et évaluation des articles : 1er septembre 2015
Publication : décembre 2015
[1] Miserey, Paris, J’ai lu, coll. « Epouvante », 1992, p. 140.
[2] Anatomie de l’horreur, Paris, Ed. du Rocher, 1995 [1981].
[3] Chantal Lapeyre-Desmaison, « L’écriture, une expérience de l’horreur », dans Guy Astic et Jean Marigny (dir.), Colloque de Cerisy. Autour de Stephen King. L’horreur contemporaine, Paris, Bragelonne, 2008, p. 27 (p. 25-39).
[4] Manifeste d’une nouvelle littérature africaine. Pour une écriture préemptive, Paris, Homnisphères, 2007.
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1/06/2015