Frère d’arme. Sans arme.
Abdel Hafed Benotman était un youv comme on en fait plus trop (mais en a-t-on fait davantage avant ?), un braqueur à l’ancienne qui a passé 17 années de sa vie en taule pour des hold-up solitaire et sans arme. Hafed Benotman était un auteur de romans noirs connu et reconnu (Télérama lui rend hommage cette semaine, ce qui l’aurait bien fait rire). Mais aussi un sans papiers grande gueule qui n’a jamais accepté de la fermer. Et surtout le co-fondateur de l’Envolée, journal écrit par et pour les prisonners et prisonnières. C’est pour tout ça que notre camarade Daniel l’a interviewé dans le dernier Chéribibi avec Jean-Marc Rouillan. C’est pour ça qu’on devait faire un très long entretien, sur plusieurs mois, pour la revue Amer, à peine entamé. On y aurait beaucoup appris sur la littérature et l’humanité. Hafed était notre ami, comme il l’était de beaucoup d’autres, en plus d’être un frère d’arme pour tous ceux et toutes celles qui refusent ce monde. Il est mort vendredi dernier. Fait chier.
Nik la taule ! vive la vie ! C’est en substance ce qu’il aurait dit, mais en mieux, et avec les yeux rieurs. On embrasse tous les amis, pour qui Hafed reste un nœud vivant. Pour tous les autres : n’obéissez jamais !
L’enterrement aura lieu samedi 28 février à 12h30 à Ivry avenue de verdure carré 16. Et nous n’y serons pas. Comme d’hab. Mais vous savez !
Haut les chœurs !
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25/02/2015