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Les Goncourt et les religions

Les Goncourt et les religions

Journée d’études organisée par le groupe Goncourt, CNRS-ITEM

  22 mai 2015

Les frères Goncourt se déclarent agnostiques. Ils semblent récuser tout arrière-monde, toute idée d’un Dieu transcendant. Mais l’athéisme leur paraît cependant une impertinence, et l’impiété, lorsqu’elle se proclame à voix haute, leur semble une inconvenance. Il leur arrive de souscrire à une sorte d’antithéisme dans lequel on peut voir une mythologie d’époque (la création est mal faite, Dieu est un mauvais artiste, il se plaît à la souffrance). C’est en réalité récuser l’idée que la nature pourrait être harmonieuse, ordonnée, et dénoncer toute tentative de finaliser le circulus de vie et de mort qui travaille la création.

On voit également s’esquisser dans le Journal une comparaison entre les diverses formes de religion. Les deux frères s’interrogent parfois sur la notion de sacrifice, sur l’interrelation de la violence, du sacré, de l’érotisme dans les religions de l’Antiquité et dans le christianisme. Ils mettent en cause le plus souvent, comme la plupart des penseurs réactionnaires au XIXe siècle, le protestantisme, tant sur le plan politique, que sur le plan moral et esthétique.

Leur position à l’égard du clergé est ambivalente. On peut découvrir dans leurs écrits des constantes anticléricales, une reprise des thèses de Michelet sur les rapports équivoques et souvent délétères qu’entretiennent le confesseur et la dévote, une dénonciation de l’Imitation de Jésus-Christ, de la casuistique des prêtres mondains, d’un ascétisme ou d’un mysticisme qui tient de l’antiphysis, ou d’un appel au sensible mettant en émoi, chez la dévote, et à l’insu de cette dernière, la sexualité. Mais, les deux frères semblent,  par une sorte de contrepoint, faire l’éloge de la charité chrétienne et des sœurs qui veillent sur les malades. Si les religions sont ainsi considérées en fonction des credo dont elles se réclament, des mythologies qu’elle suscitent, des morales qu’elles proclament ou que leurs ministres ou leurs fidèles mettent en action, elles le sont aussi à partir de ce que représente, pour un personnage, le fait de croire ou de se convertir. La croyance est alors envisagée dans sa dimension subjective, affective, existentielle, corporelle, psychologique. C’est peu dire que la représentation que les Goncourt en proposent est minée par des « soupçons » divers.

Les religions sont encore considérées par les Goncourt sous un autre angle. Elles engendrent des discours, des livres, une iconographie, une architecture, des tableaux. Ces objets sémiotiques multiples, parfois longuement décrits dans le Journal comme dans les romans, sont les points d’ancrage d’une axiologie, ils donnent matière à des jugements de goût. Les religions et les croyances sont alors envisagées d’un point de vue esthétique. Leur évocation génère aussi des formes textuelles particulières (écriture de scènes de recueillement, de confession, d’extase…).

Cette journée d’études voudrait donc analyser l’ambivalence des Goncourt à l’égard du phénomène religieux, considéré dans toute son extension, et étudier comment dans les représentations des croyances (ou de la croyance) interfèrent des approches philosophiques, sociologiques, psychologiques, éthiques, esthétiques. Il serait fructueux de les restituer dans leur contexte et d’en comparer le traitement à celui qu’en effectuent les contemporains des Goncourt.

Propositions de communication à envoyer à Jean-Louis Cabanès (jeanlouis.cabanes@sfr.fr), à Pierre Dufief (pierre-anne-simone-dufief@wanadoo.fr), à Béatrice Laville (beatrice.laville@numericable.fr), à Vérane Partensky (verane.partenky@club-internet.fr) avant la fin du mois de mars.

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16/02/2015

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