En première ligne : samedi en débat
Samedi 20 septembre
Rencontre avec Maylis de Kerangal – 11h30-12h30
Un débat présenté par Sébastien Rongier, écrivain et essayiste, membre du comité éditorial de remue.net
Maylis de Kerangal s’est imposée depuis le début des années 2000 comme une voie littéraire forte. Dans ses romans se mêle la circulation des corps et des désirs dans des espaces qui imposent une vision fragmentaire et flottante du réel. De Corniche Kennedy (2008) à Réparer les vivants (2014), par la topographie des corps et du réel, la lecture de Maylis de Kerangal offre une intense expérience du monde contemporain.
Grândola vila morena ! le roman d’une chanson – 12h-13h
avec Francisco Fanhais et Jean Lemaitre
Ouvrage de référence : Grândola vila morena ! : le roman d’une chanson aux éditions Aden
Un débat présenté par Kamel Djaïder, journaliste, militant du livre.
Le jeudi 25 avril 1974. Minuit vingt minutes et dix-neuf secondes. Une chanson retentit sur les ondes de Radio Renascença. C’est le signal de l’insurrection qui renversera le régime fasciste au Portugal. Depuis, cette chanson, que « Zeca » Afonso composa en hommage au peuple d’une cité qui su incarner la résistance au salazarisme, retentit à Madrid comme à Porto et Athènes, partout où le peuple vient troubler les desseins des puissants…
Francisco Fanhais est l’une des grandes voix de la chanson portugaise, il participa à l’enregistrement de « Grândola » ; Jean Lemaitre est journaliste et l’auteur avec Mercedes Guerreiro de « Grândola vila morena ! : le roman d’une chanson » aux éditions Aden.
L’égalité, une pensée à part entière ? Rencontre avec Jacques Rancière – 14h-15h30
Un débat présenté par Raùl Mora, libraire, militant du livre et Ivan Segré, philosophe, militant du livre.
« Reste que, de temps en temps, les sociétés réapprennent ainsi brusquement deux ou trois choses inouïes : que l’intelligence est la chose du monde la mieux partagée et que l’inégalité elle-même n’existe qu’en raison de l’égalité. Ces choses inouïes sont simplement ce qui fait que la politique à un sens. »
Extrait de « La tête et le ventre Janvier 1996 » texte paru dans le recueil « Chroniques des temps consensuels » aux éditions du Seuil.
Rencontre avec John King – 14h-15h
Ouvrage de référence : White trash aux éditions du Diable Vauvert, 2014
Un débat présenté par Daniel Paris-Clavel, revue Chéribibi, militant du livre et Philippe Villechalane, libraire, militant du livre.
Un écrivain à part dans la littérature anglaise. Il choisit après les terribles années Thatcher et la défaite du mouvement ouvrier britannique de redonner la parole au peuple dans le sillage des « Angry young man », ces « jeunes gars en colère » qui chahutèrent le royaume des lettres britanniques dans les années cinquante. Il décide de raconter des histoires populaires loin du spectacle. Skin, Punk ou hooligans ; fringues, musique, pub, football, baston, tout ça mais pas que…
1914-1918: l’uniforme a-t-il effacé les classes sociales dans l’épreuve commune des tranchées ? – 14h-15h
avec Nicolas Mariot, historien.
Ouvrage de référence : Tous unis dans les tranchées, 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, Seuil, 2013
Un débat présenté par Christine Motte, militante du livre.
L’historien et sociologue Nicolas Mariot propose une lecture différente des célèbres « écrits de guerre » laissés par les intellectuels combattants. En racontant leur expérience du monde des tranchées, ils livrent aussi un témoignage sur les différences sociales maintenues, déplacées et parfois aussi renforcées durant le conflit.
Révolutions africaines, une histoire pour le présent ? – 15h30-17h
Avec Francis Arzalier et Saïd Bouamama
Francis Arzalier est historien et essayiste. Saïd Bouamama est sociologue et militant associatif.
Ouvrages de référence : Figures de la révolution africaine ; De Kenyatta à Sankara, La découverte, 2014 et Expériences socialistes en Afrique : 1960-1990, Le Temps des Cerises, 2010.
Un débat présenté par Fatmata Camara, médiatrice culturelle, militante du livre.
13 ans de guerres coloniales portugaises pour préserver les gains d’entreprises qui ne reversent rien au peuple ; un pays qui stagne dans la pauvreté économique et sociale sous un régime fasciste : les conditions étaient réunies pour la Révolution des oeillets et la décolonisation de l’Afrique lusophone. Pour se débarrasser du joug colonial, les meneurs des guerres d’indépendance africaines (dont les lusophones) ont tenté diverses « expériences socialistes » qui ont souvent laissé un goût amer. Mais elles ne méritent pas d’être jetées aux oubliettes de l’Histoire, car elles visaient à « construire une société au service des (…) peuples ».
Rencontre avec Petros Markaris – 16H-17h30
Un débat présenté par Hugues Calvet-Lauvin, libraire, militant du livre.
Des polars bien sentis sur fonds de crise économique et sociale, voilà ce qui fait – à juste titre – la notoriété du romancier Petros Markaris. Ses enquêtes du commissaire Charitos nous plongent dans la réalité d’une Grèce contemporaine en proie aux diktats de la troïka, aux coupes budgétaires sans fin, au démantèlement de l’État « providence » au profit des banques et de la finance. Derrière les meurtres à élucider, se dessine un tableau de la détresse des humbles et de la corruption des élites. Mais le bougre de Petros a plus d’une cartouche dans sa plume, ainsi que nous aurons l’occasion de l’évoquer ensemble*… Histoire de faire mentir ceux qui considèrent un peu vite le polar comme un « genre mineur ».
* Comme scénariste, il obtint le Grand Prix lors du Festival de Cannes 1995 pour Le Regard d’Ulysse de Theo Angelopoulos, puis en 1998 la Palme d’or pour L’Éternité et Un Jour du même de Theo Angelopoulos.
Les femmes dans le polar – 17h00-18h30
avec Claude Mesplde, Spécialiste et historien du polar
Quel est la place des femmes dans le polar, depuis qu’il existe ? Parfois pionnières, leur place a été souvent ignorée, voire occultée
Polar à l’italienne – 17h30-18h30
Avec Alessandro Perissinotto et Gioacchino Criaco
Un débat présenté par Samantha Biolcati, militante du livre.
Au pays de Scerbanenco et de Leonardo Sciascia. Beaucoup de littérature et des frontières de genre bien plus poreuses qu’ailleurs. Le polar à l’Italienne actuel a de quoi se mettre sous la dent ; mafias en tout genre et luttes révolutionnaires armées des années 70 et 80. Scandales politico-financiers sans fin et luttes sociales renaissantes. Et des pans entiers de l’histoire transalpine à revisiter. Pour approcher tout cela nous accueillons deux romanciers italiens de grande classe. Alessandro Perissinotto, de Turin, le titulaire du prestigieux prix Stregga 2013 est enseignant et traducteur. Gioacchino Criaco, de Africo en Aspromonte, il fut avocat à Milan, depuis son retour dans l’Aspromonte, il se consacre exclusivement à l’écriture.
Cuba grafica ! Histoire de l’affiche cubaine – 18h-19h30
Rencontre avec Régis Leger et Flor de Lis Lopez
Ouvrage de référence : Cuba grafica, histoire de l’affiche cubaine aux éditions L’échappée
Un débat présenté par le Collectif Formes vives.
Régis Léger alias Dugudus ou bien l’inverse fut pour nous d’abord une rumeur, on causait d’un jeunot qui se passionnait pour l’affiche politique, puis un émerveillement , « Cuba Grafica » , un bouquin, une somme érudite et futée qui n’embaume pas les grandes heures du « cartel » cubain mais veille à questionner filiations et pratiques actuelles. Un fort et beau livre. Et Régis est en compagnie de choix, Flor de Lis Lopez, son ex-enseignante à l’école de design de La Havane, grande historienne du graphisme cubain. Elle met, pour la première fois, à l’occasion de cette rencontre les pieds hors de l’Amérique Latine.
L’ immigration et le quartier populaire dans la BD : une écriture de l’intime ? – 18h-19h30
Avec Farid Boudjellal, Kamel Khélif et Pierre Place
Un débat présenté par Naiké Desquesnes, journaliste indépendante, revue Z.
C’est seulement au début des années 1980 que le quotidien des quartiers populaires, des prolos immigrés et français, débarque sur les planches des albums de bande dessinée. Pour la première fois dans l’Hexagone, les lecteurs découvrent la vie des familles partagées entre la France et le bled, les galères de travail, de logement, le racisme, la violence policière. Baru et Boudjellal plutôt que le « beauf » de Cabu et les « bidochons » de Binet. C’est Farid Boudjellal qui dépeint cette vie là, à travers les frasques de la famille Slimani. Un peu plus tard, le bédéiste et peintre Kamel Khélif raconte la mémoire de sa famille ou bien celle des quartiers Nord de Marseille. Les peines et les joies des quartiers populaires : c’est aussi ce que dessine, parfois, et scénarise Pierre Place.
Festival En Première ligne à Ivry
Paye ton blog littéraire !
Il y a des images qu’on choisit. D’autres non ! Ces derniers temps, quelques vilaines photographies se sont mêlées malgré nous à la déjà vilaine iconographie qui peuple ce blog. Nous leur avons rendu leur liberté, loin de la nôtre. Notez que nous continuons de témoigner notre respect à celles et ceux qui persistent dans la consultation naïve de nos pages depuis leur lieu de travail malgré l’aléatoire obscénité des images postées. Quant à ceux et celles qui s’en plaignent, sachez que vos encouragements nous vont droit au cœur, pour rester polis.
Gros bisous.
L’animalité dans les arts et dans les lettres.
République tunisienne
Université de Sousse
Institut des Beaux-arts de Sousse
L’Unité de Recherche sur l’esthétique et la pratique des arts (Institut Supérieur des Beaux-arts de Sousse) et L’Association Radhedh méditerranéen pour les arts
Colloque international
Sur les arts et les lettres du 6 au 8 mars 2015
Thème : L’animalité dans les arts et dans les lettres.
Argumentaire
L’animal est bien présent autant dans le vécu que dans l’imaginaire humain et ce depuis l’Antiquité (les peintures rupestres, les représentations d’animaux fabuleux ornant les murs des temples, etc.). Aujourd’hui, des rayons entiers sont réservés à des animaux en peluche dans les magasins spécialisés et dans les grands espaces. Autant dire que partout dans le monde et dans toutes les cultures on assiste à une recrudescence du voisinage rapproché entre l’homme et l’animal (chien, chat, lapin mais aussi fauves, reptiles, etc.). Dans les arts et dans la littérature, l’humanité et l’animalité ont toujours constitué un clivage des plus productifs.
Ainsi, dans la littérature, les animaux ont-ils offert aux auteurs l’occasion de faire la caricature de la société, la satire de la religion et la parodie des hommes influents. Ils ont permis aussi aux écrivains de dire implicitement ce que tout créateur pense tout bas et n’ose pas exprimer clairement par crainte de représailles. Les métaphores animalières abondent dans les fabliaux du Moyen-âge et dans les fables de La Fontaine (XVIIème siècle).
L’animalité et ses implications dans l’imaginaire humain demeurent pour les artistes, pour les philosophes, pour les hommes de lettres ainsi que pour les anthropologues un sujet fort à l’honneur. En effet, nombreux sont les travaux et les colloques ayant porté sur l’animal essentiellement dans les écrits littéraires (fiction romanesque, poésie, etc.) Cependant, l’objectif que ce colloque cible n’est ni l’étude de l’animal en soi, ni celle de l’animalité comme thème littéraire, mais la représentation (symbolique ou autre) de l’animalité dans les créations artistiques ou dans les compositions écrites et ses implications philosophiques et esthétiques. Les représentations sont multiples : violence, barbarie, monstruosité, hybridité, subterfuges pour faire dialoguer le soi et l’Autre sur les questions habituellement frappées d’interdit (religion, justice, pouvoir, etc.)
Dans le champ philosophique, l’Histoire des animaux d’Aristote a bien influencé les philosophies romaine et hellénique. Nombreuses sont les références à cet ouvrage. Hormis l’Antiquité, on relève, dans les essais récents de nombreuses références à l’animalité (E. de Fontenay, Le Silence des bêtes, 1999 ; M. Surya, Humanimalités, 2004 ; J. Derrida, L’animal que donc je suis, 2006 ; J.-C. Bailly, Le Versant animal, 2007, etc.)
En outre, certains anthropologues estiment aujourd’hui qu’il n’est pas superflu d’orienter les études vers les rapports que l’homme a entretenus – et entretient toujours – avec l’animal. Selon eux, ces enquêtes peuvent offrir une base de réflexion permettant d’élaborer une théorie complète de l’Homme (l’Anthropos).
Dans la perspective d’une réflexion plus vaste sur la représentation de l’animalité dans les arts et dans les lettres et ses enjeux esthétiques et philosophiques, nous souhaitons que les participants développent un des axes suivants :
– Représentation (s) de l’animalité dans les arts du 17ème au 21ème siècle.
-Symbole(s) de l’animal dans la littérature du 17ème au 21ème siècle.
– Imagerie animale dans la littérature enfantine.
– Animalité, violence, monstruosité, hybridité, etc. dans les arts (théâtre, cinéma, photographie, sculpture, peinture, etc.)
– Anthropologie et animalité.
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° Président du colloque et des JEPTAV : Pr. Hafedh Djédidi
° Comité scientifique : Hafedh Djédidi (université de Sousse, Tunisie), Faten Chouba-Skhiri (université de Sousse, Tunisie), Amor Séoud (université de Sousse, Tunisie), Zoubida Belaghoueg (université de Constantine, Algérie), Fraj Lahouar (université de Sousse, Tunisie), Mohamed Messaoudi Driss (Université de Tunis), Ridha Boukadida (université de Tunis), Ali Aoun (université de Tunis Al-manar).
° Comité d’organisation : Olfa Bouassida, Sonia Daou, Mouna Ammar, Safa Ben Naceur, Nizar Chaouch et kamel Dekhil.
° Coordonnateur du colloque : Ali Aoun
Il est demandé au participant un résumé d’une vingtaine de lignes avec une bibliographie des auteurs de référence ainsi qu’une petite notice biographique. Les propositions sont à adresser au coordonnateur général du colloque : olfa.bouassida@gmail.com
Chronogramme
– Date de réception des résumés : du 1er au 30 novembre 2014. Les propositions envoyées avant ou après cette date ne seront pas prises en considération.
– Notification d’acceptation : 30 décembre 2014
Les frais de participation et de publication des actes du colloque (un comité de lecture sélectionnera les travaux à publier) :
– 080 dinars pour les Tunisiens (kit du colloque, pause-café, déjeuner, frais de publication, etc.)
– 150 euros pour les autres participants (avec une prise en charge complète durant les 03 journées du colloque.)
Léon DEUBEL
Il y a un tout petit peu plus de 100 ans…
Des mariniers repêchaient dans la Marne le corps d’un jeune homme de 34 ans. C’était le 12 juin 1913, au lieu dit les 7 arbres à Maison-Alfort. Dans les poches de cet homme, un livret militaire et un porte-monnaie avec 30 centimes.
Né à Belfort en 1879, le poète Léon Deubel s’était suicidé après avoir brûlé ses manuscrits et sa correspondance.
Son ami, Louis Pergaud (à droite sur la photo), veilla à ses obsèques. Suprême hommage, il fit publier une anthologie de Deubel au Mercure de France avant la fin de l’année 1913.
L’Œuvre au bref. La nouvelle de langue française depuis 1900
Michel Viegnes, L’œuvre au bref. La nouvelle de langue française depuis 1900
Genève : Editions la Baconnière, coll. « Nouvelle collection Langages », 2014.
Cette étude analyse les principales facettes de la nouvelle en France, en Belgique et en Suisse romande, du début du vingtième siècle jusqu’à l’époque contemporaine, sous l’angle de sa poétique spécifique. Il ne s’agit pas d’une histoire de la nouvelle depuis 1900, qui reste à faire, mais d’une analyse de l’art particulier qui produit, dans toute sa diversité, « l’œuvre au bref ».
Michel Viegnes est professeur ordinaire de littérature française à l’université de Fribourg, il a publié de nombreuses études sur la poétique du récit bref (Mérimée, Gautier, Schwob, Cendrars, Le Clézio) et sur la poésie (Baudelaire, Verlaine, les Symbolistes). Il s’intéresse particulièrement, dans une perspective interdisciplinaire, aux domaines de l’imaginaire et du fantastique.
Extrait choisi par le directeur de collection Daniel Sangsue:
Comme le disait Paul Morand, la nouvelle « est ou n’est pas », en un sens, et c’est là peut-être un des paradoxes consolants du genre : s’il existe tant de mauvais romans où l’on trouve malgré tout quelques bonnes pages, il n’y a en revanche que de bonnes nouvelles : les autres se hissent à peine hors du silence et retombent immédiatement dans l’oubli.