La chute de Sodome
Au sein de l’axe TransLittéraires du centre de recherche « Textes et Cultures » (EA 4028) à l’université d’Artois, Graphè a pour objet d’étude la Bible et son influence sur le patrimoine culturel, littéraire et artistique des nations. L’exploration de cet horizon intertextuel est menée dans trois domaines principaux : la Bible en tant que littérature, la Bible et les productions littéraires et esthétiques, et enfin la Bible comme champ d’études épistémologiques et herméneutiques.
Les travaux sont publiés dans la collection Graphè à l’Artois Presses Université (http://apu.univ-artois.fr/Collections/Graphe)
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Fidèle à une alternance entre Ancien et Nouveau Testament, le colloque annuel de Graphè portera en 2015 sur la destruction de Sodome et sera organisé en collaboration avec le Centre d’Analyse et de Documentation Patristiques (EA 4378) de l’université de Strasbourg.
Ville sur les bords de la mer Morte où Lot vient de s’installer avec sa famille, Sodome a mauvaise réputation. Ses habitants y commettent de graves péchés. Non sans ténacité, Abraham négocie avec Dieu afin de sauver les justes présents dans la cité, fussent-ils au nombre de dix.
Deux anges sont envoyés pour se rendre compte de la corruption de la ville. Ils sont bien accueillis par le neveu d’Abraham mais les hommes de Sodome bafouent le droit d’hospitalité en menaçant de leur faire violence.
Dieu décide alors de détruire la ville pour punir ses habitants. Gomorrhe et les cités alentour connaissent le même sort. Dans sa fuite, la femme de Lot se retourne vers Sodome en flammes ; elle est transformée en statue de sel. Seuls Lot et ses filles échappent au désastre (Gn 18-19).
Sodome illustre le sort réservé aux villes pécheresses à cause de leur orgueil et de leur hostilité à l’égard de l’étranger, à l’instar de Babylone et de Samarie (2R 17,7-18). Sa destinée constitue « un exemple pour les impies à venir » (2P 2,6). La destruction de Sodome sous « le soufre et le feu » fait partie des catastrophes bibliques au même titre que le Déluge, et porte en elle une dimension épique. L’épisode est l’un des plus mentionnés dans les Écritures (Dt 29,22 ; Ez 16,49 ; Jr 23,14…) et pose la question de la justice divine. Il met en garde sur l’impossibilité de prévoir le jugement de Dieu et sur la dureté du châtiment (Mt 11,24). Sodome est devenue ensuite le symbole de la perversité sexuelle conduisant à la destruction complète de la cité, la débauche entraînant la condamnation.
Plus que l’historicité de l’événement, c’est sa postérité littéraire qui intéressera le colloque. « Ô le feu du ciel sur cette ville de la Bible ! », s’écrit Verlaine dans Jadis et Naguère. Des auteurs patristiques pour lesquels Sodome sert à fustiger les désirs les plus peccamineux à Pierre Emmanuel qui propose une nouvelle lecture symbolique dans son poème éponyme, la destruction de Sodome a abondamment nourri l’imaginaire occidental. Du Bartas, Hugo, Vigny et bien sûr Proust et Giraudoux s’en inspirent pour mieux revisiter la péricope. Le feu céleste est aussi un motif pictural que l’on trouve notamment chez Patinir, Dürer et Véronèse.
Toujours au regard du texte biblique, dans une démarche intertextuelle et une perspective diachronique, l’appel à communications porte sur les relectures littéraires et artistiques que l’épisode de la destruction de Sodome a pu susciter au fil des siècles.
Les propositions de communications (titre, court résumé et bref CV) sont à envoyer avant le 31 août 2014 à : jmarc.vercruysse@univ-artois.fr
Colloque les jeudi 19 et vendredi 20 mars 2015
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27/08/2014