J’y bois à petits coups
Le sous-chef est absent du bureau : j’en profite
Pour aller au café le plus proche au plus vite.
J’y bois à petits coups, en clignotant des yeux,
Un mazagran avec deux doigts de cognac vieux
Puis je lis — et quel sage à ces excès résiste —
Le Journal des Débats, étant orléaniste.
Quand j’ai lu mon journal et bu mon mazagran
Je rentre à pas de loup au bureau : mon tyran
N’est pas là, par bonheur, sans quoi mon algarade
M’eût valu les brocards de plus d’un camarade.
Verlaine
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4/08/2014