Incarner et décharner les mots
XIVe Colloque International de l’Association des Chercheurs en Littératures Francophones : Avec le soutien du Centre International d’Études Francophones (CIEF), Université Paris-Sorbonne, les 23 et 24 mai 2014
Le corps dans les écritures francophones : Incarner et décharner les mots
suivi d’une table ronde avec Kettly Mars.
Dans les lignes d’écriture, le corps écrivant s’encre et se fait mots. Le saisissement de la voix dans la scripturalité enchaîne en même temps qu’il ancre la chair d’une langue. Dans les contextes mouvants de la francophonie, l’écriture du corps, tout comme l’organicité du texte, traduisent la faille qui se déroule sous le poids de paroles données au lecteur. « Nous lisons », explique Philippe Haeck, « avec notre corps », tandis que la chair des personnages, la densité organique de certains néologismes, nous agrippent aux jambes du texte. La voix, pont entre le corps et le langage, murmure dans un texte calibré qui semble fixe. Pour autant, la page demeure fissurée, comme prête à expulser les mots, les corps et décors en même temps qu’elle aspire le lecteur dans le vertige de ses représentations.
Ces corporalités textuelles rencontrent l’autre lisant, l’altérité écrivante, dans un séisme, instant de rupture symbiotique au sein du « théâtre intérieur », celui qui rassemble le décharnement d’écriture au « rapaillement » du texte (selon le mot du titre du recueil de Gaston Miron, L’homme rapaillé). Ces thématiques entraînent les questionnements de la francophonie autour de la « corpographèse », définie par Marie-Anne Paveau comme « l’inscription du sens sur le corps autant que l’inscription du corps comme sens » (Corpographèse. Corps écrits, Corps inscrits, 2009). Autour de cette pratique d’écriture, nous vous invitons à réfléchir aux questions suivantes :
– le rapport entre l’érotisme et la construction scripturale
– les liens entre corporalité, monde social et politique
– le processus textuel d’identification corporelle : identité et altérité
– le corps comme amplificateur de la violence : de la soumission à l’insoumission
– le corps « inaugural » : topoï de la maternité, du maternage et de l’allaitement
– le corps comme tombeau : l’écriture du témoignage
– le corps du lecteur dans l’acte de lecture
– le corps et la mémoire : l’inscription de l’histoire dans le corps
– le langage du corps : l’articulation entre geste et parole
– la « scribalité » du corps : l’écriture comme brèche et physiologie de la narration
– vocalité et textualité : l’engagement corporel dans l’acte d’écriture
Ce colloque s’achèvera par une table ronde avec Kettly Mars, poète et romancière haïtienne, auteure, entre autres, de Saisons sauvages (2010) et Aux frontières de la soif (2013).
Les propositions de communication (300 mots), accompagnées d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer, au plus tard le 30 mars 2014, à Cécilia Camoin et Fatma Agoun Perpère, à l’adresse suivante :
colloque.aclf@gmail.com
Une fois la proposition acceptée, les frais d’inscription au colloque, de 60 €, sont à envoyer à l’ordre de l’ACLF, 1, rue Victor Cousin, 75230 Paris cedex 05. Les frais de déplacement ne sont pas pris en charge.
Le colloque fera l’objet d’une publication des actes.
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22/03/2014