Dérives
Lorsqu’elle reprit connaissance, l’appareil de planches sur lequel son corps était fixé, à grand renfort de clous et de cordes, flottait sur la mer. Mais c’était une mer humaine, une immense foule de liesse, de douleur et de haine, houleuse et hurlante, hystérique et délirante, qui la faisait voguer et tanguer à bout de bras, au-dessus de têtes, comme sur un pavois – une masse convulsive, dont l’énorme confusion, hérissée de drapeaux, de bannières, d’oriflammes, couvrait l’espace jusqu’à l’horizon, comme une Chine en marche, comme la légion, multipliée à l’infini, de toutes les légions qui remplirent de leur fureur l’histoire et les rêves. Ce recueil de Claude Louis-Combet est directement inspiré de photographies d’Elizabeth Prouvost, qui consacre une grande partie de son travail à la composition de puissantes scènes, dramatiques et symboliques, animées dans leur structure comme dans leur désolation, par l’image du Radeau de la Méduse de Géricault. De cette série des Radeaux Claude Louis-Combet a retenu cinq figurations dont chacune, à la façon d’une vision complètement intériorisée, a suscité un récit où l’horreur épouse le sublime.
Fata Morgana vous accueille sur le stand P35, au Salon du livre de Paris du 21 au 24 mars. Et aujourd’hui en dédicace, Claude Louis-Combet et Elizabeth Prouvost, à 16h30 pour Dérives
dérives – Claude Louis-Combet, Fata Morgana , 104 pages, 22 X 14 cm, 205 grammes, 17 euros, 500 exemplaires sur vélin ivoire, 30 exemplaires accompagnés d’un tirage original signé de chacune des cinq photographies du livre.
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21/03/2014