Des pelés et des tondus
Lu chez L’Excentré Magnifique, relayé par l’excellent Moine bleu, la chronique d’une triste soirée germanopratine, ou le culte de la charogne…
« » Nous étions très impatients de nous rendre à cette soirée Arthur Cravan organisée par la revue La Règle du jeu à l’occasion de leur numéro d’octobre consacré intégralement au mythique poète-boxeur. Nous n’allions pas bouder notre plaisir, même si le choix de la revue de Bernard-Henri Lévy nous paraissait quelque peu incongru voire oxymorique, pour accueillir ce légendaire rebelle des Lettres. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, écrivait Alfred de Musset. D’autant plus que ledit numéro avait été concocté par l’ami Bertrand Lacarelle, dont nous avions déjà lu avec beaucoup d’intérêt le dossier consacré à Cravan publié dans la NRF (N° 587) en octobre 2008, mais également ses essais pertinents sur Jacques Vaché et Arthur Cravan. Notre première surprise fut de constater ce soir-là la présence d’un public très clairsemé, mais assurément des fidèles lecteurs et admirateurs du neveu d’Oscar Wilde. Parmi les trois (quatre) pelés et un tondu, nous repérons l’ex (?) éditeur Raphaël Sorin, Olivier Corpet ex-directeur de l’Imec, Stéphane Bonnefoi, biographe de Marc Bernard. Malgré tout, on sent une tension dans l’air, comme si l’esprit de Cravan était prêt à cogner à nouveau sur Paris. Après quelques raclements de gorge et hésitations, la soirée commence avec Yann Moix qui semble lui-même très tendu. L’auteur de Podium, tente alors de donner aux spectateurs son interprétation de Cravan dans un long discours alambiqué qui laisse de marbre la maigre mais fervente assemblée des cravanologues. Une femme se lève pour partir en claquant la porte et en lançant : « Boxez les bavards! » Puis un deuxième inopportun annonce son départ bruyamment en criant : « Bonne soirée Bertrand! » Malgré ces tentatives de déstabilisation, Moix, un peu énervé tout de même, continue le fil de sa démonstration oiseuse devant une salle quasi assoupie. Au point final de son discours, Moix relève le défi que lui a lancé l’inopportun : « Il est où le connard de toute à l’heure, j’aimerais lui foutre mon poing dans la gueule », avant de disparaître lui-même dans l’ombre de l’arrière-salle. Cette fois-ci l’esprit de Cravan semble souffler sur la salle qui se réveille. Las, le scandale attendu n’aura pas lieu. ‘… » »
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9/10/2013