Fin de siècle
» Émanation intimiste de Stéphane F., maître d’œuvre du récent label underground Cauldron Music, Fin de Siècle se présente sous la forme d’un projet artistique aussi complet qu’ambitieux. Expression cathartique d’un désenchantement essentiellement décadent, il marie en une symbiose parfaite l’esthétisme froid et dépouillé d’une musique mélancolique au visuel rustique des photographies d’un Lewis Carrol.
A la fois néo-classique et ambient, l’atmosphère doucement surannée, oppressante, voire lugubre qui s’en dégage n’en est pas moins stylisée dans ses contours. Les pesantes et pénétrantes nappes de claviers constituent généralement le socle autour duquel frémissent les notes graciles et les grêles harmonies d’un improbable piano… Cà et là des résonances populaires, des échos brisés, des murmures étouffés et de furtifs chuchotements ébauchent les signes d’une vie jadis florissante. Mais, tel un bouquet fané, les âpres effluves qui s’exhalent de ce recueil de présences obsolètes ne nous rappellent qu’avec plus d’amertume la précarité de toute existence. Vibrant hommage à la Beauté vaincue par le Temps ravageur, cette œuvre unique et originale constitue l’une de ces démarches intelligentes qu’on souhaiterait plus nombreuses au sein d’une scène dark parfois trop timorée. Incontestablement, pour Fin de siècle le meilleur s’annonce dans l’avenir…
Pierre Coleau – Septembre 2001 »
http://www.lefantastique.net/musique/sorties/sorties_detail.asp?numero=134
» La musique de Fin De Siècle a été qualifiée à juste titre de ‘musique de l’absence’. Absence d’un âge d’or perdu, d’une époque rêvée que Stéphane F. nous propose de vivre par procuration au moyen de sonorités neoclassiques et ambient que samples et piano déclinent en plages tour à tour mélancoliques, lugubres ou oniriques. Ce premier album sur le défunt label La Cadera (dont le backcatalogue est dispo désormais par Cauldron Music) pose ainsi des bases bien marquées dans ce registre et une couleur propre à Fin De Siècle. Bande-son d’un film muet inquiétant (‘Les cris’), mélodies de soir d’automne (‘Pâle’, ‘Une mer presque noire’), témoignage de l’agitation humaine et de sa lutte vaine contre l’oubli (‘Le spectacle d’une mort’, ‘They found her…’), la musique de Fin De Siècle fonctionne comme un kaléidoscope où s’entrecroisent les influences de Dead Can Dance ou In The Nursery, un esprit XIXème austère éclairé par la seule flamme vacillante d’une bougie qui semble ne jamais vouloir se consumer entièrement. Reposant sans être soporifique, épique à ses heures, ‘Présences’ exhume les fantômes d’êtres qui n’ont peut-être pas existé, mais le doute subsite toujours… (mardi 13 avril 2004) «
http://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=4453
» Entrer dans l’univers de Fin de Siècle, c’est entrer chez Stéphane F., musicien dans les groupes Maelifell et Arden (parmi d’autres) et fondateur du label Cauldron Music. En 1999 Maelifell stagne et Stéphane F. veut aller voir ailleurs. La rencontre avec David Vallée, du groupe Semper Eadem et fondateur du label messin La Cadera (disparu depuis), est révélatrice. Fin de Siècle vient de naître en tant que projet solo de Stéphane. Son premier album est publié sur La Cadera, ce qui marque sa filiation avec Semper Eadem et la vague néoclassique / ambiante (Dead Can Dance, auquel le morceau « Hommage » ne peut qu’être dédié, Sopor Aternus, etc…). De plus Cauldron Music était à l’époque encore orienté black metal, et l’esprit des nouvelles compositions de Fin de Siècle ne collait pas avec cette influence. D’inspiration romantique et décadente, la musique de Stéphane s’illustre sur cet album de photos de Lewis Carrol, qui rejoignent ce qu’évoque ce nom de Fin de Siècle.
Enregistré par un seul homme peu habitué au format CDR (auparavant Stéphane enregistrait sur cassettes) et avec peu de moyens (la production s’en ressent), « Présences » définit malgré tout dès le premier instant la personnalité de Fin de Siècle, à un point tel que Stéphane F. aura du mal par la suite à se dissocier dans l’esprit du public de ce qu’il a créé ici. Instrumentale, passéiste, sombre et par moments effrayante, la musique de Fin de Siècle admet tous ces qualificatifs. Pratiquement tous les titres de ce disque jouent avec les thèmes de la mort, du meurtre et même les plus engageants par leurs noms (comme « De beaux lendemains ») finissent par vous paralyser de peur. Portant bien son nom, ce disque révèle les présences d’esprit anciens, qui hantent les souvenirs et les photos d’époque. Pourtant il ne mène pas à la dépression, mais hypnotise plutôt, le piano parachevant son oeuvre à coup de boucles qui tournent sans fin, le long de morceaux qui ne s’achèvent que pour mieux s’imprimer dans nos esprits.
En 2001, Stéphane F. vient de s’installer à Nancy, ville à l’architecture marquée par l’Art Nouveau de la fin du 19e et du tout début du 20e siècle. Est-ce cette ville qui a influencé le musicien ? Ou bien sa rencontre avec Sandra Sieradz, qui sera plus tard à l’origine de l’association Oraison Funèbre ? Ou bien encore sa découverte de formations comme Rise and fall of a decade ? Quoi qu’il en soit, entre néo-classicisme, dark folk et dark ambiant, Fin de Siècle nait avec ce premier album. Certains y verront une déclaration politique, ces scènes musicales étant parfois polluées par un esprit pan-européen fascisant. Il n’en est rien, Stéphane F. ayant exprimé ses sentiments très clairement à ce sujet. Si Fin de Siècle joue en 2001 avec les images d’une époque révolue, c’est sans réelle nostalgie, mais plutôt pour donner un cadre de vie à ses recherches. Ecoutez cette bande originale d’un film qui n’existe que dans votre tête, fermez les yeux et tentez d’imaginer les images qui vont avec la musique. Gare aux fantômes tout de même… (lundi 8 janvier 2007) «
http://www.thefrenchtouch.org/tft/objet.php?objet=1849
» Fin de Siècle est un projet original français, qui s’inscrit dans la lignée des autres productions du label La Cadera. Dans une pure tradition néoclassique, Fin de Siècle nous offre un album plein d’émotions, propice à la rêverie et à la réflexion, passant d’atmosphères parfois tristes, sombres et mélancoliques à des ambiances plus légères, douces et même joyeuses. Les compositions sont dominées par des mélodies de pianos auxquelles s’ajoutent parfois des nappes de synthétiseur, et autres instruments classiques ou ambiances sonores, donnant ainsi plus de profondeur et de matière aux morceaux. Les compositions simples et efficaces restent résolument agréables et reposantes, et semblent nous transporter dans des univers multiples, avec toujours ce petit côté artisanal et désuet qui donne ces ambiances résolument « fin de siècle ».(Nebel) «
http://s.obscures.free.fr/chroniques.htm
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11/08/2013