Rebelles et criminelles chez les écrivaines d’expression française.
Rebelles et criminelles chez les écrivaines d’expression française., Chevillot, Frédérique et Colette Trout (Eds.), collection « Faux Titre 386 », 2013.
Les femmes rebelles et/ou criminelles seraient-elles plus monstrueuses que leurs homologues masculins parce qu’elles transgressent la construction socio-sexuée d’une élusive « nature féminine »? La représentation de la rébellion et de la criminalité des femmes par les écrivaines d’expression française soulève la question de la représentation de la violence tout autant que celle de la violence de cette représentation, à travers le temps mais aussi à travers l’espace. Ce n’est que très récemment qu’écrire a commencé de ne plus être vécu par les femmes dans la violence de la transgression; qu’en devient-il dès lors que celles-ci écrivent pour revendiquer leur propre violence? N’y a-t-il pas là une rébellion scripturale et sociétale doublement subversive? « Une violence à soi » tel pourrait être le sous-titre de cet ouvrage qui, dans une perspective résolument féministe, s’adresse à un lectorat pluridisciplinaire. Son originalité tient en ce qu’il offre, par le biais de disciplines telles que l’histoire, la psychanalyse ou la linguistique, ainsi que sous l’angle de théories récentes sur la narratologie, le postcolonialisme, le traumatisme ou la glottophagie, une diversité d’approches sur un sujet d’actualité trop longtemps resté tabou.
Table des matières
Paula Ruth Gilbert: Préface
Frédérique Chevillot et Colette Trout: Introduction
La lente rébellion des femmes à travers les siècles
Grace Morgan Armstrong: Crime is in the Eye of the Beholder: Rebellion and Decriminalization in Marguerite Queen de Navarre’s Heptaméron
Theresa Varney Kennedy: Female Playwrights and their filles rebelles in 17th-Century France
Edwige Besle-Amaducci: « Elénore n’est-elle pas un monstre qu’il faudrait étouffer? » ou une impossible criminelle au XVIIIe siècle
S. Pascale Vergereau-Dewey: Pérégrinations d’une paria de Flora Tristan: novelogue d’une rebelle visionnaire et militante
Elisabeth-Christine Muelsch: Ensorceleuse, empoisonneuse et graphomane: Marcelle Tinayre lisant Marie Cappelle Lafarge
La résistance des femmes aux violences coloniales et postcoloniales
Ashwiny O. Kistnareddy: Rebelles, prostituées et meurtrières dans les romans d’Ananda Devi
Joëlle Vitiello: Le Double meurtrier chez Sabrina Kherbiche
Siobhan McIlvanney: Rebel Without a Cause? Female Brutality and Criminality in Leïla Marouane’s Le Châtiment des hypocrites
Eloise A. Brière: Ventriloquie et esclavage: du mutisme à la violence chez Marie-Célie Agnant et Fabienne Kanor
Adrienne Angelo: Crime and Punishment: Calixthe Beyala’s Manic Writing of Femme nue, femme noire
Du récit du meurtre à l’écriture qui tue…
Marylaura Papalas: Female Violence as Social Power: Joyce Mansour’s Surrealist Anti-Muse
Candice Nicolas: Elisabeth: la Belle et la Bête de Kamouraska
France Grenaudier-Klijn: Abjection, altérité, violence: les méchantes filles de Catherine Klein
Frédérique Chevillot: « Amo ergo neco »: les tueuses nothombiennes
Michèle A. Schaal: Une nécessaire rébellion féministe: de la violence au féminin chez Virginie Despentes
Colette Trout est professeure titulaire de français à Ursinus College, dans l’état de Pennsylvanie aux Etats-Unis. Elle a publié de nombreux articles et plusieurs monographies sur des écrivaines françaises contemporaines.
Frédérique Chevillot est professeure titulaire de langues et littératures françaises et francophones à l’Université de Denver, dans l’état du Colorado aux Etats-Unis. Ses recherches portent sur le roman et les textes courts d’auteures contemporaines.
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15/05/2013