A.C.A.B.
Policiers dans la ville – La construction d’un ordre public à Paris (1854-1914)
Quentin Deluermoz
Dominique Kalifa (Préfacier)
DATE DE PARUTION : 31/05/12 EDITEUR : Publications de la Sorbonne COLLECTION : Histoire de la France XIXe-XXe, 408 p.
En 1854, Napoléon III importe le modèle londonien de police dans la capitale française. La police de contact, visible et quotidienne (on dirait aujourd’hui de « proximité ») s’impose alors pour longtemps dans l’espace parisien. En jouant sur les échelles et les angles d’observation, cet ouvrage entend étudier les mutations d’une relation police-société dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Entre 1854 et 1914, le sergent de ville, devenu gardien de la paix, s’intègre progressivement dans l’espace social, politique et mental parisien, sans que cela implique bien sûr la fin des confrontations ni celle des débats. S’observe en même temps la lente professionnalisation d’une nouvelle force de police, la mise en place d’un ordre public d’un nouveau type, plus intégré, mais qui produit de nouvelles résistances et mises à l’écart, ainsi que l’émergence d’une perception nouvelle du « quotidien urbain » et de la peur des « apaches ».
Ce processus concerne peut-être l’ensemble du territoire français, mais il semble trouver une expression particulière, dans ses formes comme dans son intensité, dans la capitale. Le gardien de la paix parisien devient en effet dans la République des années 1900 un symbole, à l’échelle française et internationale, de ce qui est perçu comme une nouvelle et ambiguë « civilisation urbaine ».
Sommaire:
LA VISIBILITE EN ACTION (1854-1880)
La « nouvelle dynamique de l’ordre »
Le casse-tête et le réverbère
L’école de la rue
LA CRISTALLISATION D’UN ORDRE PUBLIC
Embonpoint et bâton blanc
Les adaptations de la préfecture de police
L’institutionnalisation de la relation
Quentin Deluermoz est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris 13, chercheur au CRESC (université Paris 13/ Sorbonne-Paris Cité) et chercheur associé au CRH (EHESS). II travaille sur l’histoire sociale et culturelle des ordres et des désordres au XIXe siècle, suivant deux directions : les relations police-société dans les capitales occidentales et coloniales ; le moment communard de 1871 (expérience, administration de l’extraordinaire, rapport à la violence).
II a édité Chroniques du Paris apache, aux éditions du Mercure de France en 2008 et dirigé, en 2010, le numéro spécial de la revue Vingtième Siècle. Revue d’histoire « Norbert Elias et le XXe siècle : le processus de civilisation à l’épreuve ».
* * *
On peut lire sur le site laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage:
« Comment la force devient publique », par C. Moreau de Bellaing.
Quelles relations la police doit-elle entretenir avec la population ? Au fil d’une enquête minutieuse dans les archives, l’historien Quentin Deluermoz retrace l’évolution des interactions entre les policiers et les parisiens à la fin du XIXe siècle. De là naît une nouvelle conception de l’ordre public, fondée sur la visibilité et l’interconnaissance.
Laisser un commentaire
29/04/2013