Le cadavre
Alors qu’une tempête se déchaîne sur la campagne, un vieux colporteur se réfugie de nuit dans une lugubre bâtisse qu’il croit déserte. Mais dans l’obscurité une présence se signale, hostile, angoissante. L’esprit du pauvre égaré se laisse envahir par la terreur à un point tel qu’il succombe. Au matin, le coupable de la sinistre farce découvre son crime et de quelle façon le cadavre dont il ne parvient pas à se débarrasser va entreprendre sa lente vengeance à titre posthume. Le piège se referme.
Auteur éminemment représentatif du courant naturaliste en Belgique, Jean-François Elslander (1865 – 1948) a sombré dans l’oubli au tournant du XXe siècle. Ses récits extrêmes, où pulsions et déviances se mêlent dans une danse macabre effrénée, firent scandale et exposèrent leur éditeur, Henry Kistemaeckers, à des poursuites judiciaires. Le Cadavre, jamais reparu depuis 1891, est un roman bref, saturé de tension… et d’obsédants remugles.Arguments
Un texte rarissime, très difficilement accessible, d’un auteur totalement oublié ;
Une œuvre représentative, par son sujet et le traitement littéraire qui lui est réservé, du naturalisme belge tardif ;
Une narration qui va en crescendo dans l’horreur et la fascination qu’elle exerce sur le lecteur ;
Une écriture de l’extrême, à la fois dense et violente, chargée d’une poésie très noire.
La nouvelle collection de l’Arbre vengeur, L’Arbre à clous, animée par Frédéric Saenen et consacrée aux Lettres Belges, un réservoir incroyable de textes furieusement négligés, commence très fort. Après Celui qui pourrissait, le terrible et superbe recueil de nouvelles du Liégeois Jean-Pierre Bours réédité à l’automne, c’est à la redécouverte d’un Cadavre qu’il nous invitera bientôt, celui imaginé par le « lycanthrope du naturalisme belge », Jean-François Elslander, en 1891, un texte rarissime dont il n’existe que très peu de versions, un court roman stupéfiant où il est question de la vengeance posthume d’un pauvre cadavre de colporteur face à son bourreau. Une merveille noire qu’il faudra attendre juin pour découvrir…
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13/02/2013