« Huysmans écrivain catholique »
La Revue des Lettres modernes. Huysmans, n° 2, 2012 : « Huysmans écrivain catholique »
Sous la direction de Jérôme Solal
EAN 9782256911712.
280p.
Prix 25EUR.
Présentation de l’éditeur :
La conversion est, littéralement, le retournement de l’erreur impie vers la pieuse vérité. Après la tentation de Satan, dont Là-bas fait le récit en 1891, Huysmans confie son désir d’écrire un livre « blanc » qui abandonnerait le bas, le là-bas, au profit du haut, du là-haut, et il se met en route vers Dieu, avec une première borne littéraire atteinte en 1895. Mais la verticalité n’est pas son fait et son chemin reste obstinément horizontal. Huysmans écrivain catholique avance à petits pas et ne change pas grand-chose à ses habitudes de littérateur célibataire.
La première section du second volume de la Série Huysmans prend pour objet le corpus de l’écrivain, dont l’itinéraire s’élabore à l’intersiècle, de 1895 à 1903, à travers la trilogie de Durtal (où le roman se fait autofiction à la troisième personne) et l’hagiographie (où Huysmans s’éloigne de l’humanité commune et s’ouvre à des figures hors normes comme Sainte Lydwine de Schiedam ou Don Bosco). Mais la question religieuse déborde le strict corpus des œuvres dites « catholiques » et infuse aussi À rebours, roman décadent et blasphématoire.
La deuxième section élargit la catholicité du corpus huysmansien au ciment contextuel et intertextuel qui l’a rendu possible et l’a fait prospérer. Liens d’amitié avec des hommes d’Église, fréquentation récurrente des lieux sacrés, lecture des textes fondateurs de l’Ancien Testament, méditation baroque autour de la figure du Christ : ces connexions scellent un imaginaire religieux et nourrissent une foi sincère et artiste.
Enfin, si Huysmans comme écrivain catholique existe par un corpus littéraire en propre et s’il cimente sa foi par sa proximité avec des ecclésiastiques, par ses séjours en des espaces de prière ou par l’attention qu’il accorde à l’hypotexte biblique, il écrit en un siècle où la catholicité a forgé d’autres hérauts qui comme lui se situent souvent à contre-courant des valeurs de l’époque. C’est ce qu’examine la troisième section qui rapproche l’expérience littéraire et spirituelle de Huysmans de celles de Barbey, de Villiers et de Verlaine – écrivains dont il a fait l’éloge dans À rebours –, et d’un contemporain qui aura connu une conversion autrement foudroyante – Claudel.
Sommaire :
Avant-propos, par Jérôme Solal
I – CORPUS
1 – Huysmans et la trilogie, par Alain Vircondelet.
2 – Durtal, d’une mystique personnelle à la mystique de son temps, par Romain Jalabert.
3 – Esquisse biographique sur Don Bosco : une œuvre cachée par Huysmans, par Francesca Guglielmi, avec treize comptes rendus et une lettre inédite de Huysmans (notes et traduction par Francesca Guglielmi).
4 – Le Pédophile et le pédophobe : Don Bosco et Huysmans, par Jérôme Solal.
5 – Art de la religion et religion de l’art dans À rebours, par Emmanuelle Roig.
II – CONNEXIONS
1 – L’Abbé Mugnier, correspondant, confesseur, confident, par Samuel Lair.
2 – Le « sélam pieux ». Le jardin liturgique de Ligugé dans le Carnet vert et dans tous ses états, par Isabelle Duran.
3 – Huysmans et Job, par Gaël Prigent.
4 – Huysmans et les Christs décadents, par Jean-Marie Seillan.
III – CATHOLIQUES
1 – Les deux voies parallèles de l’écriture romanesque : une mise en pratique du naturalisme spiritualiste chez Barbey d’Aurevilly et Huysmans, par Alice de Georges-Métral.
2 – Le Catholique de désir et le catholique d’instinct. Huysmans et Villiers de l’Isle-Adam au temps du « Concile des Gueux » (1886-1889), par Marc Béghin.
3 – Huysmans et Verlaine. Deux écritures de l’expérience religieuse, par Michel Viegnes.
4 – Delacroix sous le regard catholique de Huysmans et de Claudel, par Marie-Victoire Nantet.
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27/01/2013