Thèmes anglais
Comme les âmes, vous êtes peut-être nulles en langue. Ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas lire les Thèmes anglais pour toutes les grammaires de Stéphane Mallarmé (1842-1898).
Voici ce qu’en disait Paul Valéry en 1937 :
« Mallarmé, pour gagne-pain, avait choisi l’emploi de professeur d’anglais. Plus d’un de ses anciens élèves vit encore, dont aucun, que je sache, n’a retiré de ses leçons des fruits certains ? L’enseignement des langues, il y a cinquante ans, n’était point ce qu’il est : il admettait, par-ci par-là, la méthode approximative. Le premier maître que j’ai eu, dans mon collège de province, était un brave homme borgne, qui n’avait, de son œil unique, jamais vu un Anglais de sa vie. La prononciation s’en ressentait. Je m’assure que les choses ont beaucoup changé depuis lors.
Les rapports de Mallarmé avec sa fonction étaient difficiles. Toutefois, avant qu’il se soit dépris jusqu’au dégoût de sa besogne professionnelle, Mallarmé avait prononcé quelques tentatives d’accommodement avec la pédagogie. Il eut l’idée de composer quelques ouvrages destinés aux personnes qui veulent apprendre l’anglais. Il pouvait s’en promettre un double avantage : d’abord, celui d’accroître un peu ses ressources ; ensuite, il pensait exposer ses vues personnelles sur la langue anglaise et une certaine méthode pour en acquérir la connaissance. »
Paul Valéry, 1937.
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19/04/2012