Figures et fictions du naturalisme. Joris-Karl Huysmans
Figures et fictions du naturalisme. Joris-Karl Huysmans
Textes réunis et présentés par Jérôme Solal.
Caen : Minard, coll. « La Revue des lettres modernes, Série Huysmans, n°1, 2011. 252 p. Prix : 23EUR.
Présentation de l’éditeur :
Dans ce premier volume de la Série Huysmans publiée par les éditions Minard, il s’agit d’envisager l’adhésion durable de l’auteur des Soeurs Vatard à un mouvement littéraire qui a façonné sa méthode de travail et sa vision du monde, tout en indiquant comment cette « appartenance » l’a laissé libre de développer un imaginaire personnel.
La première partie de l’ouvrage fait se croiser les différentes figures du naturalisme : ses initiateurs (les Goncourt), son grand maître (la figure tutélaire de Zola), ses acteurs, premiers rôles ou seconds couteaux (Maupassant, Mirbeau, Alexis, Céard, Hennique, Caze, Descaves…). En dehors de l’impact qu’il suscite en tant que mouvement massif et tapageur doté d’une force de proposition doctrinale, le naturalisme se définit aussi en tant qu’ensemble de visions du monde romanesques particulières. Or, même délibérément dépouillé, le romanesque n’en reste pas moins du romanesque – et non une simple fiche. Soucieux d’objectiver la réalité du siècle et accordant un primat à l’organique, Zola et les siens exploitent les ressources de la science contemporaine, captent les couleurs et les hideurs de l’époque, mais aussi ouvrent les vannes.
Dans ce cadre, et comme le montre la seconde partie du volume, les fictions naturalistes de Huysmans sont traversées de tremblements et d’obsessions qui leur sont propres. Elles tournent notamment autour des vicissitudes du besoin (et du premier d’entre eux, la faim) et du désir (avec la femme comme idole centrale) pour mieux, peut-être, s’en arracher en définitive. Insatisfait assez vite de la seule réponse matérialiste, quoique la maniant comme un incomparable instrument de vérité – scalpel et psyché –, Huysmans manifeste des marques d’originalité autour desquelles son oeuvre construit ses propres tropismes. Pour « trouver du nouveau » dans la fiction, il s’affiche à la fois avec et contre le naturalisme.
Sommaire :
Jérôme Solal, Présentation de la Série Joris-Karl Huysmans et Avant-propos
I – FIGURES
1 – René-Pierre Colin, « Huysmans, naturaliste malgré lui ? »
2 – Pierre-Jean Dufief, « Huysmans et Goncourt : le naturalisme artiste »
3 – Philippe Barascud, « Huysmans et l’affaire du journal Les Cloches de Paris », suivi de « Dig-Din-Don » et de « La Demi-douzaine » par A. Tilsitt (notes par Philippe Barascud »
4 – Marc Smeets, « À l’aune du Naturalisme : J.-K. Huysmans aux Pays-Bas »
5 – Noëlle Benhamou, « Les Paysans dans l’oeuvre de Huysmans : à rebours de ceux de Maupassant »
6 – Samuel Lair, « Le diable est dans les détails : Huysmans et Mirbeau en marge »
II – FICTIONS
1 – Laurence Decroocq, « Gastronomie naturaliste et boeuf à la mode huysmansienne »
2 – Jérôme Solal, « Huysmans et la femme de “La Faim” »
3 – Éléonore Reverzy, « Huysmans naturaliste. Prostitution et littérature »
4 – Jeannine Paque, « La Madone et la Putain »
5 – Céline Grenaud, « Là-bas, livre noir de l’hystérie ? Pour une esthétique de la déchirure et de l’inversion »
6 – Sylvie Thorel, « L’Art de la compassion »
7 – Jean Borie, « Des Esseintes, Barnabooth, le luxe, le voyage »
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28/08/2011